Trente franchises, trente questions : que va changer Mike Budenholzer aux Bucks ?

Jusqu’à la reprise des entraînements, Basket USA vous propose d’étudier la free agency des 30 franchises NBA à travers une interrogation majeure. Quel sera le rôle de LeBron James aux Lakers ? Comment les Wizards utiliseront Dwight Howard ? Dennis Schröder peut-il jouer aux côtés de Russell Westbrook ? Etc.

Parmi les équipes qui intriguent le plus, il y a les Bucks. Pour certains, ils font même partie des grands gagnants de l’intersaison et c’est l’année du décollage pour cette franchise. Elle possède une superstar, une nouvelle salle, mais aussi un ancien Coach Of The Year, et elle a visé juste dans son recrutement avec l’arrivée de joueurs d’expérience. Dans une conférence Est très ouverte, certains les voient même sur le podium, et capables de bousculer les favoris.

Etat des lieux

Giannis Antetokounmpo va découvrir un troisième coach en quelques mois. Après Jason Kidd et Joe Prunty, place à Mike Budenholzer. C’est évidemment une recrue de choix puisque l’ancien assistant de Gregg Popovich débarque avec le statut d’ancien Coach Of The Year, et c’était sans doute le meilleur entraîneur du marché. Sous sa coupe, les Hawks avaient carrément terminé premiers de la conférence Est avec 60 victoires en 2015, mais comme Dwane Casey, son homologue des Raptors, il n’a jamais trouvé la solution pour mettre fin à la domination de LeBron James.

Parce que les Hawks étaient embarqués dans une opération de reconstruction, Mike Budenholzer voulait quitter Atlanta et il rêvait du poste aux Bucks. C’est donc chose faite, et il rejoint une franchise très ambitieuse et en progression.

Elle s’est dotée d’une nouvelle salle flambant neuve, et elle compte dans ses rangs l’un des meilleurs joueurs de la planète, Giannis Antetokounmpo. Le Grec est un extra-terrestre et si les Bucks progressent encore, il pourrait carrément être MVP. Il en a le talent, et il s’est imposé comme un leader. À ses côtés, Jabari Parker est parti, et à sa place, les dirigeants ont opté pour des joueurs d’expérience capables d’écarter le jeu avec Ersan Ilyasova et Brook Lopez. Sans oublier le rookie Donte DiVincenzo, le récent MVP du dernier Final Four universitaire.

Priorité à la défense

L’équipe n’a plus passé le premier tour des playoffs depuis 2001, et c’est un peu aujourd’hui ou jamais… Même si Eric Bledsoe a montré ses limites, les Bucks ont tout ce qu’il faut pour aller loin et s’inviter dans le Top 4 de leur conférence.

À condition de mieux défendre puisque c’est le gros point faible de cette formation. La saison passée, les Bucks étaient la seule formation qualifiée en playoffs avec un différentiel négatif, et elle encaissait 107.1 points sur 100 possessions. À l’Est, Boston, Philadelphie et Toronto font partie du Top 5 de la NBA et il est indispensable pour les Bucks de rattraper leur retard. Les Bucks avaient ainsi adopté une stratégie défensive ultra agressive sous l’impulsion de Jason Kidd, de quoi en faire l’une des meilleures formations aux contres et aux interceptions. Mais aussi l’une de celles qui faisaient le plus d’erreurs.

Mike Budenholzer a donc déjà annoncé que ce serait son chantier prioritaire.

« Je pense qu’on a les talents individuels à Milwaukee, et l’une des choses que j’ai dite pendant mon entretien, c’est : « Comment faire en sorte que ses talents se libèrent en défense ? ». Je pense simplement qu’il y a beaucoup à faire avec eux. »

La bonne nouvelle côté défense, c’est que Jabari Parker n’est plus là. En revanche, Eric Bledsoe n’a jamais brillé par sa constance dans ce secteur, et il faudra qu’il montre l’exemple. Il a le physique pour, et tout débutera par lui.

À l’extérieur, le duo Middleton-Giannis a le potentiel pour être hyper efficace, à la fois sur l’homme et dans les rotations. Avec Mike Budenholzer, Atlanta s’était à l’époque invité dans le Top 5 des meilleures défenses, mais Milwaukee ne possède pas un joueur comme Al Horford pour diriger la manoeuvre dans la raquette.

Libérer Giannis Antetokounmpo en attaque

On peut le dire désormais, les Bucks faisaient souvent peine à voir dans le jeu. Tout passait par Giannis Antetokounmpo et les mouvements étaient très limités en attaque. C’est dommage quand on pense au potentiel d’un Khris Middleton ou d’un Jabari Parker. Mais Jason Kidd (puis Joe Prunty) se sont avant tout appuyés sur le « Greek Freak » pour faire les différences, obligeant parfois le Grec à forcer face à des défenses qui l’attendaient, regroupées, sous le cercle.

La très bonne nouvelle, c’est que Mike Budenholzer mise d’abord sur le collectif, et il a déjà prévenu qu’il voulait soulager son « franchise player ». Certes, Giannis peut tout faire, mais il sera encore plus efficace si on ne lui demande pas de créer tout le jeu ou de mettre sans arrêt la pression sur la défense adverse. Il suffit de penser au jeu des Hawks de la grande époque pour imaginer ce que ça peut donner. Khris Middleton pourrait reprendre le rôle de Kyle Korver et multiplier les fausses pistes en écartant le jeu. Brook Lopez et Ersan Ilyasova sont eux capables de porter des écrans loin du ballon pour libérer de l’espace, tout en s’ouvrant au panier ou en s’écartant. C’est ce qui va changer à Milwaukee : du jeu sans ballon et des fausses pistes.

Autre aspect du jeu qui va évoluer : la recherche du tir à 3-points. À l’exception de Khris Middleton, les Bucks l’utilisaient peu (25 tirs par match) et en inscrivaient moins de 9 par match (27e de la NBA). À titre de comparaison, Boston, Toronto, Philadelphie et Cleveland en tiraient plus de 30 par match. Mike Budenholzer devrait changer ça, et le recrutement est allé dans ce sens puisque Ersan Ilyasova, Brook Lopez et même Donte DiVincenzo ont la gâchette facile.

Un jeu plus collectif, du mouvement et davantage de tirs à 3-points… Sur le papier, les Bucks ont tout ce qu’il faut pour exploiter leur potentiel et enfin permettre à Giannis Antetokounmpo de franchir l’ultime cap.