San Antonio – LA Lakers : le coeur ne suffit pas

A quel moment le verre sera-t-il à moitié vide ? Depuis le début de leur crise existentielle, les Lakers, D’Antoni et Nash en tête, positivent et continuent de quêter les lendemains meilleurs. Cette cinquième défaite de rang (108-105) sur le parquet des Spurs, qui enfilent eux leur 11e succès consécutif à domicile, n’inversera pas la tendance. Par deux fois les amputés angelenos ont trouvé les ressources morales pour revenir de -16 et avec Earl Clark à 22 pts et 13 rbds, le banc s’est trouvé une arme si précieuse.

Et les Spurs dans tout ça me direz-vous ? Gregg Popovich pourra pester sur l’excès de facilité de son phalanstère, capable de conserver tout le match une avance prise en fin de premier quart temps mais aussi de laisser les Lakers revenir dans le match. La faute à 18 balles perdues dont 4 dans les cinq dernières minutes, et à une défense parfois trop laxiste. Quand l’adresse vous sourit, il est aisé d’oublier de mettre le cadenas, trop persuadé dans ce bain de confiance de pouvoir mettre un panier de plus que l’adversaire ! A l’image de deux shoots primés de Stephen Jackson en début de quatrième quart temps ou de ceux de Manu Ginobili en première période, San Antonio a fait très, très mal aux Lakers derrière la ligne des 7m23 : 12/25, dont 4/6 pour Jax.

Kawhi Leonard décisif face à Kobe Bryant

Avec Tiago Splitter (14 pts, 14 rbds), El Manu (19 pts) et Kawhi Leonard (11 pts, 3 rbds et 3 steals), qualifié par Pop’ de « moteur défensif de l’équipe », Tony Parker (24 pts pour fêter ses nouvelles chaussures) a reçu du soutien pour consolider une victoire on ne peut plus logique. Dominateurs au rebond, adroits (48,8%) et nantis de six joueurs en double figure, les Spurs n’ont donc eu qu’un seul défaut : remettre LA dans le match quand la messe semblait dite. Sur les épaules d’un énorme Metta World Peace (7 interceptions, 8 rbds et 23 points), les visiteurs n’ont jamais abdiqué et c’est bien une des deux grosses satisfactions de ce nouveau revers. L’autre, c’est l’inattendu Earl Clark, déjà meilleur rebondeur angeleno la veille à Houston.

Cette fois l’ancien intérieur du Magic, cireur de banc patenté depuis deux mois, a ajouté une panoplie offensive insoupçonnée à ses 13 prises : jump shoot, drive en transition et même tir à trois points. C’est d’ailleurs sur son premier de la saison qu’il remettait les siens à -3 dans la dernière minute d’une rencontre. Elle était a priori terminée  sept minutes plus tôt, quand D’Antoni demandait un temps mort dans la foulée d’une bombinette de Jackson plaçant les Eperons à +16. Quelques secondes après l’inespéré shoot de son intérieur, salué par des accolades de sourires sur le banc californien, les Lakers sortaient enfin un stop défensif. Ils avaient été jusque-là incapables de mettre à profit leur réussite offensive, notamment dans le deuxième quart temps. Voilà donc LA avec la possession de l’égalisation.

Earl Clark aurait pu être le héros

Pas besoin de vous conter la première partie du scénario, il était écrit d’avance. Kobe, maladroit en seconde période, « la faute à la bonne défense de Kawhi (Leonard) » prenait le tir. Il était très difficile, d’aucuns diront forcé. La brique. Sur le rebond long, la gonfle arrive dans les paluches de…. Clark. Evidemment. La seconde partie du scénario était elle moins attendue. Le lymphatique Earl aura rêvé deux secondes d’une Clarksanity. Mais son tir est trop court et mal cadré.  D’Antoni aura « apprécié les efforts, comme la veille face à Houston. Les gars n’ont rien lâché et se sont battus. J’en suis fier. » Mais, décidément ce maudit « mais » casseur d’ambiance, « cela n’est pas suffisant pour avoir le sourire. » Surtout que le Thunder se pointe vendredi au Staples Center.

[box boxscore_090113_sas-lal]