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Los Angeles, la ville où la carrière de Pau Gasol a basculé

NBA — Au contact de Kobe Bryant, Pau Gasol a fait entrer sa carrière dans une nouvelle dimension aux Lakers. Au point d’y avoir son maillot retiré, puis de terminer au Hall of Fame.

8, 16 et 24. Trois numéros, tous multiples du chiffre 8, qui occupent depuis mars la dernière ligne des maillots retirés par les Lakers. Comme imaginé, le numéro 16 de Pau Gasol a pris place à côté des numéros 8 et 24 de Kobe Bryant, au plafond de la Crypto.com Arena.

Un évident symbole, quand on se souvient que c’est au contact du « Black Mamba » que l’Espagnol a su faire évoluer sa carrière à Los Angeles, entre 2008 et 2014. En y devenant un compétiteur féroce et acharné, après avoir longtemps été considéré comme un gentleman qui ne saurait jamais trouver les moyens de « montrer les crocs » pour triompher au plus haut niveau.

Double champion NBA (2009, 2010), triple All-Star (2009, 2010, 2011) et membre à trois reprises d’une All-NBA Team (2009, 2010, 2011) : le passage de Pau Gasol chez les Lakers a été couronné de succès. Lui, auteur de 17.7 points, 9.9 rebonds, 3.5 passes et 1.4 contre de moyenne en six saisons et demie passées sous la tunique pourpre et or.

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Le renfort tant attendu de Kobe Bryant

Nous sommes à l’hiver 2008. La « trade deadline » approche et, le 1er février, les dirigeants de Los Angeles s’entendent avec leurs homologues de Memphis pour récupérer un intérieur déjà All-Star (2006), mais en difficulté pour transposer sa réussite individuelle en succès collectif, malgré des statistiques de 18.8 points, 8.6 rebonds, 3.1 passes et 1.8 contre affichées depuis 2001, dans le Tennessee.

« Il y avait une rumeur selon laquelle il pourrait être rendu disponible, mais ce n’était pas connu du grand public », se souvenait Mitch Kupchak, alors GM des Lakers. « Donc j’ai appelé [les Grizzlies] et vous pouvez en quelque sorte ressentir quand il y a, ou non, un réel intérêt. »

En quête d’un lieutenant fiable pour épauler leur superstar Kobe Bryant, désireuse d’être transférée quelques mois auparavant car en manque de soutien, les « Purple & Gold » ne laissent pas passer l’occasion d’enrôler Pau Gasol, en envoyant Kwame Brown, Javaris Crittenton ou encore les droits de Marc… Gasol (son propre frère !) chez les Grizzlies, qui souhaitaient notamment réaliser des économies.

« L’une des choses entendues, c’était que le propriétaire voulait vendre l’équipe et qu’elle n’allait nulle part », ajoutait ainsi Mitch Kupchak. « Ils ne connaissaient pas une très bonne saison. Peut-être qu’ils perdaient de l’argent, je ne sais pas… Donc, l’une des premières choses que l’on a faites avec Chris [Wallace, le GM de Memphis, ndlr] était : ‘On peut fonctionner de deux façons. Soit on vous donne des joueurs pour s’aligner sur le salaire de Pau, soit on vous donne un gros contrat expirant en la personne de Kwame Brown’. Je ne lui ai pas demandé autre chose, mais je lui ai simplement présenté deux options. Puis il m’a rappelé et m’a dit que nous pouvions travailler à partir de l’option Kwame Brown… »

Un braquage signé du rusé Mitch Kupchak

C’est donc dans ce contexte que Los Angeles est parvenu à faire le forcing pour Pau Gasol, acceptant en prime de lâcher de l’argent et deux futurs tours de Draft à la franchise du Tennessee. Mais il manquait toujours un joueur pour rendre cet échange possible et c’est Aaron McKie, pourtant… hors de la ligue (!), qui est entré dans la danse…

« Il n’y avait aucun moyen de faire fonctionner [le transfert], nous n’avions juste plus de joueurs à intégrer… », se rappelait Mitch Kupchak, qui a ensuite contacté l’agent d’Aaron McKie. « Je lui ai dit : ‘Écoute, la ligue va nous autoriser à signer Aaron jusqu’à la fin de saison, donc nous allons l’insérer dans le deal et il lui faudra se pointer à Memphis’. J’ai oublié le montant, c’était peut-être quelque chose comme 600 000 ou 800 000 dollars, sur trois ou quatre mois. »

L’histoire a démontré qu’Aaron McKie avait finalement accepté de prendre la direction des Lakers, puis des Grizzlies. Non sans que les dirigeants des deux équipes ne s’efforcent de ne pas ébruiter la transaction avant qu’elle ne soit conclue et officielle.

« Chris [Wallace] ne voulait pas que cela sorte », précisait Mitch Kupchak. « Nous savions tous les deux que, si cela sortait, ce ne serait pas bon et cela compliquerait juste les choses. Après coup, il y a certainement beaucoup de personnes qui se sont dit des trucs du genre : ‘Si on avait su, on aurait fait ci et ça…’. Mais ce pourrait également être du dépit de leur part, non ? »

« Je crois réellement que, si le transfert avait fuité en amont, des équipes auraient essayé de le faire capoter », admettait quant à elle Jeanie Buss, la propriétaire de la franchise californienne.

L’actuelle dirigeante et l’ancien GM des « Purple & Gold » ne sont pas dupes et ils doivent probablement savoir, comme beaucoup d’autres, que les Angelenos ont réalisé un vrai braquage en obtenant Pau Gasol avec une telle contrepartie…

« À l’époque, ce deal était considéré comme très déséquilibré et cela me mettait mal à l’aise », reconnaissait Mitch Kupchak. « Évidemment, étant dans le camp qui a récupéré Pau, j’étais content, mais vous ne voulez pas non plus que vos collègues se fassent détruire. Il y a eu beaucoup de réactions négatives, mais quand vous obtenez d’un coup Marc Gasol un ou deux ans plus tard, qui sera un pivot titulaire et All-Star, le deal n’avait plus l’air aussi déséquilibré qu’il ne l’était initialement. »

De l’échec à la rédemption

L’avenir donnera vite raison à Los Angeles car, quatre mois seulement après cet échange, les coéquipiers de Kobe Bryant vont atteindre les Finals en profitant du renfort de Pau Gasol. Certes perdues en six manches face à Boston, avec leur intérieur espagnol vivement critiqué pour son côté « soft » face à Kevin Garnett, elles ont eu le mérite de poser les bases du futur doublé des hommes de Phil Jackson.

« L’été qui a suivi notre défaite face aux Celtics a été le plus long de ma vie », se remémorait Jeanie Buss. « Phil [son ex-fiancé, ndlr] disait qu’il n’y avait rien de pire que de perdre au stade des Finals. C’était une telle occasion manquée… Mais c’était vraiment important pour lui que, s’il fallait rejouer Boston, nous devions être préparés à tout ce qui pouvait nous tomber dessus. L’objectif de Phil, c’était de préparer Pau à ça, qu’importe ce qui devait être mis en place. »

C’est surtout au cours de cette série que Pau Gasol, carrément surnommé « Gasoft » par certains, a compris qu’il lui fallait changer pour aspirer à un avenir des plus victorieux. Pas ménagé par Phil Jackson et Kobe Bryant, qui lui sont rentrés dedans en permanence, le Catalan s’est transformé mentalement, pour mieux remporter son premier titre en 2009 face au Magic, puis obtenir une savoureuse revanche sur les Celtics en 2010.

« Quand j’ai pu arriver à de tels niveaux d’agressivité, d’intensité physique, de ‘Je vais faire tout mon possible pour te rentrer dedans’ et que je me suis mis dedans mentalement, c’est là que j’ai joué mon meilleur basket », concédait-il, avant de s’attarder sur les Finals 2010 et le Game 7 de celles-ci. « Existait-il un meilleur moment pour le démontrer ? Je me souviens que, ce jour-là, je me suis dit que j’allais tout donner, tout laisser sur le parquet. Nous n’allions pas les autoriser à nous battre chez nous, dans un Game 7. C’est nous qui allions gagner ce titre. Je me fichais de la manière et de ce qu’il fallait faire pour y arriver. Cela ressemblait à de l’instinct de survie, c’était tuer ou se faire tuer, et j’ai pu me mettre en mode tueur : je vais te couper la tête, peu importe qui tu es, je m’en contrefiche. Kobe était comme ça tous les soirs… »

Laissant du même coup un souvenir impérissable à tout un tas de personnes, grâce notamment à ce fameux Game 7 où il a terminé avec 19 points et 18 rebonds au compteur, dans un match de légende et dans une atmosphère irrespirable…

« Une anecdote favorite au sujet de Pau ? », se demandait par exemple Mitch Kupchak. « Je ne sais pas si c’en est une, mais le Game 7 [des Finals 2010]. Tout le monde jouait fort et avec passion, mais Pau me semblait juste possédé ce soir-là. Vous ne savez jamais comment peuvent répondre certains joueurs, s’ils vont égaler l’intensité physique de l’adversaire ou s’ils vont être un cran en-dessous. »

Sans Kobe, simplement présent dans son esprit…

Quinze ans après être passé de Memphis à Los Angeles, c’est ainsi le 7 mars 2023, à l’occasion d’un affrontement entre ces mêmes Grizzlies et Lakers en Californie, que Pau Gasol a vu son numéro 16 monter au plafond du feu Staples Center. Sans que Kobe Bryant, son complice privilégié sur le parquet, ne puisse malheureusement assister à cette cérémonie.

« C’est impossible [de nous séparer l’un de l’autre], c’est quelque chose d’inévitable, j’ignore comment ni pourquoi », avouait l’Espagnol. « Si mon numéro monte là-haut, c’est en grande partie grâce à lui. La manière dont il m’a rendu meilleur, dont il nous a rendus meilleurs, dont il nous a menés lors de ces runs de playoffs, l’effet qu’il a eu sur nous… Évidemment, ne pas l’avoir ici avec nous, c’est dur… »

Forcément, Pau Gasol a eu une pensée assez émue pour son mentor devenu « frère » au moment de pénétrer sur le parquet de la désormais Crypto.com Arena et de lever la tête pour observer son maillot s’installer aux côtés de ceux de Wilt Chamberlain, Elgin Baylor, Gail Goodrich, Magic Johnson, Kareem Abdul-Jabbar, Shaquille O’Neal, James Worthy, Jerry West, Jamaal Wilkes, George Mikan ou encore Kobe Bryant, donc.

« J’essaie simplement de réaliser et digérer, petit à petit, que mon maillot et mon numéro iront là-haut, avec tous ces grands et incroyables joueurs de l’histoire de notre sport », confiait en janvier celui qui est aujourd’hui ambassadeur de la FIBA, mais également investisseur dans diverses entreprises des secteurs de la santé, du bien-être et du sport. « Évidemment, figurer à côté de Kobe, voir son nom, ça m’émeut toujours autant et je sais que cela va être un élément déclencheur [de son émotion, ndlr]. Ces deux facteurs réunis ne forment qu’un cocktail difficile [à appréhender]. »

Pour l’anecdote, on notera que Pau Gasol a été honoré par les Lakers avant même d’entrer au Hall of Fame, alors que les « Purple & Gold » ont pourtant pour habitude d’attendre qu’un joueur intègre le Panthéon du basket avant de lui retirer son maillot. Histoire de ne le faire que pour les plus illustres basketteurs passés chez eux.

Mais, tels Shaquille O’Neal ou Kobe Bryant avant lui, le légendaire intérieur de la « Roja » a vu son numéro grimper au plafond de la salle californienne avant de rallier Springfield pour le Hall of Fame 2023, cinq mois plus tard. Nous y voilà justement !

Pau Gasol Pourcentage Rebonds
Saison Equipe MJ Min Tirs 3pts LF Off Def Tot Pd Fte Int Bp Ct Pts
2001-02 MEM 82 37 51.8 20.0 70.9 2.9 6.0 8.9 2.7 2.4 0.5 2.7 2.1 17.6
2002-03 MEM 82 36 51.0 10.0 73.6 2.3 6.4 8.8 2.8 2.7 0.4 2.6 1.8 19.0
2003-04 MEM 78 32 48.2 26.7 71.4 2.6 5.1 7.7 2.5 2.4 0.6 2.4 1.7 17.7
2004-05 MEM 56 32 51.4 16.7 76.8 2.3 5.0 7.3 2.4 2.6 0.7 2.5 1.7 17.8
2005-06 MEM 80 39 50.3 25.0 68.9 2.4 6.5 8.9 4.6 2.3 0.6 2.9 1.9 20.4
2006-07 MEM 59 36 53.8 27.3 74.8 2.5 7.3 9.9 3.4 2.3 0.5 2.8 2.1 20.8
2007-08 * All Teams 66 36 53.4 25.0 80.7 2.4 6.0 8.4 3.2 2.1 0.5 1.9 1.5 18.9
2007-08 * MEM 39 37 50.1 26.7 81.9 2.4 6.4 8.8 3.0 2.2 0.4 2.1 1.4 18.9
2007-08 * LAL 27 34 58.9 0.0 78.9 2.3 5.6 7.8 3.5 2.0 0.5 1.6 1.6 18.8
2008-09 LAL 81 37 56.7 50.0 78.1 3.2 6.4 9.6 3.5 2.1 0.6 1.9 1.0 18.9
2009-10 LAL 65 37 53.6 0.0 79.0 3.7 7.6 11.3 3.4 2.3 0.6 2.2 1.7 18.3
2010-11 LAL 82 37 52.9 33.3 82.3 3.3 6.9 10.2 3.3 2.5 0.6 1.7 1.6 18.8
2011-12 LAL 65 37 50.1 25.9 78.2 2.8 7.6 10.4 3.7 2.0 0.6 2.2 1.4 17.4
2012-13 LAL 49 34 46.6 28.6 70.2 2.3 6.3 8.6 4.1 1.9 0.5 2.1 1.2 13.7
2013-14 LAL 60 31 48.0 28.6 73.6 2.1 7.6 9.7 3.4 2.1 0.5 2.4 1.5 17.4
2014-15 CHI 78 34 49.4 46.2 80.3 2.8 9.0 11.8 2.7 1.9 0.3 2.0 1.9 18.5
2015-16 CHI 72 32 46.9 34.8 79.2 2.2 8.9 11.0 4.1 2.1 0.6 2.3 2.0 16.5
2016-17 SAN 64 25 50.2 53.8 70.7 1.7 6.2 7.8 2.3 1.7 0.4 1.3 1.1 12.4
2017-18 SAN 77 24 45.8 35.8 75.6 1.7 6.4 8.0 3.1 1.6 0.3 1.4 1.0 10.1
2018-19 * All Teams 30 12 44.7 46.2 70.0 0.7 3.8 4.6 1.7 1.0 0.2 0.5 0.5 3.9
2018-19 * SAN 27 12 46.6 50.0 71.1 0.8 3.9 4.7 1.9 1.0 0.2 0.5 0.5 4.2
2018-19 * MIL 3 10 16.7 33.3 50.0 0.0 3.3 3.3 0.7 0.3 0.0 0.7 0.3 1.3
Total   1226 33 50.7 36.8 75.3 2.5 6.7 9.2 3.2 2.2 0.5 2.2 1.6 17.0

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.

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