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Brad Stevens, l’architecte de l’instant présent

NBA – Passé du banc aux bureaux, Brad Stevens a profité du travail de Danny Ainge en adoptant une approche plus axée sur le présent. La construction avait été faite, il manquait les finitions.

Le 2 juin 2021, il y a donc quasiment un an jour pour jour, Danny Ainge surprenait tout le monde en quittant les Celtics, dont il dirigeait les affaires sportives depuis quasiment vingt ans. Plus surprenant encore, c’est Brad Stevens, jusque-là entraineur en chef de l’équipe, qui prenait sa place dans les bureaux !

La manœuvre était risquée, mais alors que Boston a retrouvé les Finals, remportant même le Game 1 à San Francisco, elle semble avoir payé. C’est que Brad Stevens a su imposer sa patte, faisant preuve de patience, notamment alors que l’équipe démarrait mal et que les critiques s’abattaient sur Ime Udoka et le duo Jaylen Brown – Jayson Tatum, mais aussi en misant sur le présent, avec une approche plus risquée que son prédécesseur.

Un noyau dur déjà en place

Il ne faut tout de même pas oublier le travail en amont de Danny Ainge. C’est lui qui a récupéré les choix de Draft pour mettre la main sur Jayson Tatum et Jaylen Brown, lui qui a drafté Marcus Smart, Robert Williams, Grant Williams ou encore Payton Pritchard. C’est lui qui a ainsi constitué le noyau dur de ce groupe.

Néanmoins, « Trader Danny » semblait être devenu assez conservateur au fil des ans. Les « picks » s’accumulaient et le dirigeant avait du mal à s’en séparer, les fans lui reprochant de beaucoup trop se focaliser sur la flexibilité financière et sur la quête du « trade » parfait. À Boston, petit à petit s’est développée l’idée que Danny Ainge voulait tellement « gagner » les échanges qu’il était devenu trop gourmand, et passait à côté de réelles opportunités.

Victime d’un malaise cardiaque en mai 2019, Danny Ainge semblait ainsi avoir du mal à trouver les finitions nécessaires à ce groupe, bloqué en finale de conférence en 2017, 2018 et 2020.

Sur le banc depuis 2013, Brad Stevens semblait lui aussi avoir perdu le fil dans cette NBA sous le Covid-19 qui a pesé sur tout le monde. Après l’élimination sans gloire au premier tour des playoffs 2021, au terme d’une saison régulière tout juste équilibrée (36 victoires – 36 défaites), il semblait en tout cas temps de changer quelque chose.

L’arrivée d’Ime Udoka et le départ de Kemba Walker

La première mission de Brad Stevens était de trouver celui qui allait le remplacer sur le banc. Un choix délicat, et il a finalement opté pour Ime Udoka, un élève de Gregg Popovich passé par Philadelphie et Brooklyn. Un ancien joueur capable de davantage bousculer ses joueurs, et notamment ses stars, pour essayer de leur faire passer un cap.

Pour le nouveau coach, il y avait un risque à voir Brad Stevens trop s’investir après lui avoir laissé l’équipe qu’il a si longtemps dirigée, mais Ime Udoka assure que tout s’est passé naturellement.

« Beaucoup de gens ne trouvent peut-être pas cette situation attrayante, mais ce n’était pas comme ça et je pense que c’est un avantage d’avoir un gars qui a entraîné sept, huit ans dans le bâtiment avec les mêmes gars », assure-t-il. « Nous parlons de toutes les situations que [Stevens] a traversées et ça m’a offert du soutien. Mais il (Brad Stevens) prend aussi du recul et me laisse faire mon travail. Cela m’a aidé cette année, c’est sûr. »

L’autre choix fondateur de Brad Stevens, c’est le transfert de Kemba Walker contre Al Horford. En plus de faire revenir un ancien de la maison, remis sur pied physiquement après une saison allégée, cette décision a surtout placé Marcus Smart à la mène pour de bon. De quoi éliminer la plus grosse faiblesse défensive de l’équipe.

« En jouant avec [Marcus Smart] à la mène, Jaylen [Brown] à l’arrière et Jayson [Tatum] à l’aile, nous sommes grands et imposants sur ces trois postes », confiait ainsi Brad Stevens, après l’annonce du vainqueur du DPOY 2022. « Marcus peut utiliser certains de ses points forts dans cette configuration, il peut toujours ‘switcher’ et défendre sur tout le monde, c’est vraiment bien de l’avoir comme fer de lance de notre défense. »

Les prolongations de Marcus Smart et Robert Williams

Subtilement, Brad Stevens s’est ainsi démarqué de la stratégie de Danny Ainge, prolongeant Marcus Smart et Robert Williams jusqu’en 2026 avant le début de la saison. La souplesse financière n’était pas la priorité du nouveau président, qui souhaitait rassurer son groupe et lui permettre de viser l’instant présent.

« Je pense que l’état d’esprit de chacun est différent dans le sens où nous voulons simplement gagner », explique ainsi Daniel Theis sur la différence de mentalité entre ce groupe et celui d’il y a deux ou trois ans. « Nous voulons vraiment aller chercher le titre alors qu’il y a quelques années, c’était peut-être un peu différent parce que les gens jouaient pour des contrats. Aujourd’hui, presque tous les membres de l’équipe ont un contrat à long terme et sont protégés de telle sorte qu’ils peuvent se concentrer sur la victoire. Ce n’est plus du genre : ‘Oh, je suis dans mon année de contrat, je dois faire des stats’. Ils se sentent alors sous pression de le faire. »

Pour Ime Udoka, ce sentiment de stabilité a également été précieux, notamment après le début de saison raté.

« Le fait d’avoir un noyau intact est bénéfique. Savoir que c’est un groupe avec lequel vous allez continuer pendant des années. Cela permet à tout le monde de rester calme. Je sais que les joueurs ont des contrats à long terme et qu’ils n’en sont pas dans leur dernière année de contrat. Avec certains des échanges que nous avons faits et les gars qui étaient sur des contrats à plus court terme, cela a renforcé la cohésion et la longévité de cette équipe. »

Les ajustements de la « trade deadline »

Cette stratégie de l’instant présent s’est confirmé à la « trade deadline ». Alors que ça allait beaucoup mieux à Boston, Brad Stevens a ainsi effectué une série d’ajustements pour encore davantage stabiliser l’équipe.

Dennis Schröder, Enes Freedom, Josh Richardson et Juancho Hernangomez ont ainsi été priés de faire leurs valises, les quatre joueurs ne collant pas au projet, soit parce qu’ils monopolisaient trop le ballon en attaque (Dennis Schröder), qu’ils n’étaient pas assez créateurs (Josh Richardson) ou qu’ils n’étaient simplement pas dans le projet du club (Juancho Hernangomez) et n’hésitaient pas à s’en plaindre publiquement (Enes Freedom)…

En échange, le président de Boston a mis la main sur deux joueurs plus solides, et dont les contrats s’étalaient également sur plusieurs années. Certes, ça a réduit la rotation, mais ça l’a solidifiée.

« Il s’agit d’ajouter des gars que vous pouvez voir jouer dans une série de sept matchs de playoffs, une série éprouvante et épuisante », a ainsi détaillé Brad Stevens suite aux arrivées de Derrick White et Daniel Theis. « Vous savez qu’ils peuvent être sur le terrain et jouer un rôle pour vous aider à gagner ».

Le transfert de Derrick White est d’ailleurs symptomatique de l’approche du président de Boston. Car pour mettre la main sur le meneur/arrière, Brad Stevens a dû lâcher Josh Richardson, Romeo Langford, un premier tour de Draft en 2022 et un « swap » des premiers tours de Draft en 2028. Beaucoup considèrent que c’est un transfert que Danny Ainge n’aurait pas voulu faire, tant il semblait coûteux pour Boston, notamment au niveau de la Draft.

Mais pour Brad Stevens, l’heure n’était plus à la construction de ce groupe, mais plutôt aux finitions. « Gagner » les trades n’était ainsi pas le plus important, il fallait tout faire pour permettre à ce groupe de gagner le titre.

« Il y a 15 ans, j’étais un jeune assistant dans ce domaine pour la première fois, essayant de comprendre quel chemin j’allais prendre, et j’avais probablement une peur malsaine de l’échec », expliquait-il en avril. « Et je pense qu’au cours des 14 dernières années, ma plus grande évolution a été de ne pas avoir peur d’essayer… »

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