Premiers de la conférence, les 76ers entament cette nouvelle campagne de playoffs en étant sûr de leurs forces. Avec un Joel Embiid en bonne santé et un effectif bien remodelé autour de lui, Philadelphie se présente avec le statut de grand favori de ce premier tour face aux Wizards.
PRÉSENTATION DES SIXERS
Le cinq de départ : B. Simmons, S. Curry, D. Green, T. Harris, J. Embiid.
Le banc : G. Hill, S. Milton, I. Joe, T. Maxey, M. Thybulle, F. Korkmaz, P. Reed, A. Tolliver, M. Scott, D. Howard.
Le coach : D. Rivers
À l’instar du Jazz à l’Ouest, Philadelphie est l’équipe qui est restée le plus longtemps au sommet de sa conférence. S’ils ont dû cravacher jusqu’au bout pour dépasser les Nets à cette position, les 76ers ont fait dans la régularité tout au long de l’exercice. Et ceci malgré les absences répétées de Joel Embiid, Ben Simmons ou Seth Curry, qui ont tous raté entre une quinzaine et une vingtaine de rencontres.
Les 76ers n’ont finalement remporté que six matches de plus par rapport à la saison passée. Mais ils ont déjà fait oublier le passage d’Al Horford, l’an dernier, qui s’était achevé par une modeste sixième place à l’Est et une élimination piteuse face aux Celtics dès le premier tour.
Désormais guidée par Doc Rivers, cette équipe affiche une toute autre allure grâce à de bonnes retouches effectuées au niveau de l’effectif.
POINTS FORTS
Un meilleur spacing. 32 malheureux tirs convertis avec seulement 26% de réussite. Tel avait été le bilan des 76ers au niveau de l’adresse à 3-points lors de cette série face à Boston. Les dirigeants sont partis de là pour réajuster l’effectif autour de Joel Embiid. La très bonne idée a été d’aller mettre la main sur l’un des meilleurs shooteurs de la ligue, Seth Curry, qui a terminé avec un nouveau très bon 45% de réussite sur la saison. Avec lui, les vétérans Danny Green et George Hill, en plus de Furkan Korkmaz ou même Tobias Harris, Philadelphie a maintenant suffisamment d’armes pour sanctionner de loin lorsque Joel Embiid attire l’attention qu’il mérite dans la raquette.
Sa forteresse défensive. Tout juste retenu parmi les finalistes pour le trophée de meilleur défenseur de l’année, Ben Simmons est la première lame défensive de son équipe. Et il n’a pas manqué de le faire savoir auprès de son principal concurrent dans le domaine, Rudy Gobert. Avec Joel Embiid en couverture et des extérieurs comme Danny Grenn et Matisse Thybulle, la deuxième meilleure défense de la ligue semble avoir ce qu’il faut pour ralentir la paire Westbrook – Beal d’en face.
POINTS FAIBLES
Un banc parfois dans la lune. Sur le papier, le banc des Sixers est sans doute plus solide que celui des Wizards. Mais l’ancien coach des Clippers sait qu’il a plus d’une fois connu des mésaventures avec sa « second unit » cette saison. On pense notamment aux entames de quatrièmes quart-temps parfois poussives pour Shake Milton et les autres. À voir jusqu’où le technicien décide de réduire ses rotations, en laissant des titulaires en jeu donc, pour s’éviter de gâcher des avances au score. On rappellera que son cinq majeur est l’un des plus efficaces de la ligue.
Les rotations intérieures. Avec les pénétrations de Russell Westbrook, un problème de fautes pour Joel Embiid est vite arrivé. Derrière lui, Dwight Howard a montré qu’on pouvait encore compter sur lui. Mais derrière ? En cas de pépin physique ou d’aléas de jeu (fautes techniques…), une rotation supplémentaire n’aura pas été de trop. Les départs de Tony Bradley et Vincent Poirier, pour récupérer George Hill, n’ont pas vraiment été compensés. À moins que le jeune Paul Reed ou le vieux Anthony Tolliver affichent des garanties.
PRÉSENTATION DES WIZARDS
Le cinq de départ : R. Westbrook, R. Neto, B. Beal, R. Hachimura, A. Len.
Le banc : I. Smith, G. Matthews, I. Bonga, C. Hutchison, D. Bertans, R. Lopez, D. Gafford.
Le coach : S. Brooks.
Les Wizards reviennent de loin et ils le savent. Après une première partie de saison chaotique, ils ont su redresser la barre en profitant du rythme fou imprimé par leur machine à triple-double, Russell Westbrook.
Ce dernier a rendu une copie bien plus propre lors de la deuxième manche de « play-in », pour dégommer les Pacers. Après avoir été dépassés par les Celtics, les Wizards ont ainsi pu passer l’obstacle des Pacers et du « play-in » pour s’inviter dans les « vraies » phases éliminatoires.
POINTS FORTS
Rien à perdre. Avant l’entame de cette saison, nous avions imaginé les Wizards terminer aux portes des playoffs. Les hommes de Scott Brooks ont finalement fait un peu mieux qu’anticipé en parvenant à se qualifier après un exercice particulièrement mouvementé. Il faut tout de même rappeler que Washington a réussi son coup en étant privé depuis des semaines, voire des mois, de deux éléments importants de la rotation, Deni Avdija et surtout Thomas Bryant. En s’invitant à ce premier tour, la franchise a déjà gagné son pari. Chaque victoire fera désormais office de bonus pour une équipe sans pression, qui a plus à gagner qu’à perdre.
Russell l’espiègle. Russell Westbrook et Joel Embiid ont déjà connu plusieurs épisodes de chamaille mutuelle. Pour la première fois, les deux hommes, amateurs de « trashtalking », vont s’affronter sur toute une série. Et on imagine mal le meneur des Wizards se priver pour l’occasion et ne pas tenter de faire sortir de ses gonds le pivot adverse. À voir comment ce dernier, si la situation se présente, parvient à rester dans son basket.
POINTS FAIBLES
La résistance intérieure. Alex Len ? Robin Lopez ? Ou Daniel Gafford ? Difficile de savoir lequel des trois sera le plus à même de faire opposition à Joel Embiid. On imagine que les trois hommes devront se relayer en utilisant leurs six fautes disponibles. Le troisième pourrait éventuellement poser quelques soucis de mobilité au Camerounais. Mais globalement, la raquette des 76ers évolue deux crans au-dessus de celle des Wizards. Le jeune Rui Hachimura tentera de limiter Tobias Harris tandis que Dwight Howard peut aussi faire quelques dégâts face à son ancienne équipe. S’il garde son sang-froid.
CLÉS DE LA SÉRIE
Contenir Joel Embiid. C’est quasi mission impossible pour les Wizards, tant Joel Embiid a dominé les raquettes avec intelligence cette saison. Dos au panier au poste ou face au cercle en partant à 45°, il est déjà quasiment injouable. Mais même lorsqu’il est trappé en bas, le pivot est bien plus à l’aise pour lire les prises à deux. Cette année, il a quantité de shooteurs vers qui distribuer pour des tirs à 3-points ouverts. À la défense collective des Wizards de répondre présent dans ses rotations.
Le contrôle du jeu en transition. Deux des équipes les plus à l’aise en transition – Washington est la plus prolifique de la ligue (25 points par match) – s’affrontent. Avec un duel à distance en la matière entre Ben Simmons et Russell Westbrook, deux étalons capables de capter un rebond d’un côté avant d’exploser vers le cercle de l’autre, à la finition ou à la création. Si les 76ers parviennent à contenir les transitions adverses et imposer son jeu sur demi-terrain, Washington sera mal embarqué.
SAISON RÉGULIÈRE
23 décembre : Philadelphie – Washington (113-107)
6 janvier : Philadelphie – Washington (141-136)
12 mars : Washington – Philadelphie (101-127)
VERDICT
Oui, Washington a dans ses rangs la deuxième plus grande menace offensive de la ligue, Bradley Beal, ainsi que le roi absolu du triple-double, Russell Westbrook. Mais ces deux individualités, relativement esseulées, ne devraient pas être suffisantes pour répondre à la force de frappe adversaire.
En toute logique, aucun intérieur ne devrait pouvoir rivaliser avec Joel Embiid, et en cas de défense resserrée sur demi-terrain, Ben Simmons en transition ou Seth Curry et les autres seront en mesure de faire la différence. En comptant la variété de ses options offensives et ses immenses qualités défensives, Philadelphie devrait faire respecter la hiérarchie de cette série.
Les 76ers savent qu’avec cette première place et un Joel Embiid en bonne santé, ils se doivent d’accéder a minima à la finale de conférence face à l’un des autres cadors de la conférence, Nets ou Bucks.
Philadelphie 4-1
CALENDRIER
Game 1 : à Philadelphie, dimanche 23 mai (19h00 en France)
Game 2 : à Philadelphie, mercredi 26 mai (01h00, dans la nuit de mercredi à jeudi en France)
Game 3 : à Washington, samedi 29 mai (à déterminer)
Game 4 : à Washington, lundi 31 mai (à déterminer)
Game 5* : à Philadelphie, mercredi 2 juin (à déterminer)
Game 6* : à Washington, vendredi 4 juin (à déterminer)
Game 7* : à Philadelphie, dimanche 6 juin (à déterminer)
* Si nécessaire.