Après la plus courte intersaison de son histoire, la NBA reprend ses droits ce soir, avec les retrouvailles entre Kevin Durant, désormais aux Nets, et les Warriors, avant le choc de Los Angeles, entre les Clippers et les Lakers.
Pour cette saison 2020/21, des tas de questions se posent, mais voici peut-être les 21 principales.
– La NBA arrivera-t-elle à slalomer entre le Covid-19 ?
Face aux enjeux financiers, la NBA et ses propriétaires ont poussé pour une reprise rapide après le passage dans la « bulle ». Ça donne une saison compressée à 72 matchs, coincée entre Noël et les Jeux olympiques de Tokyo.
Le problème, c’est que l’épidémie du Covid-19 est encore très loin d’être maîtrisée aux Etats-Unis. Les campagnes de vaccination ont certes commencé mais il faudra encore attendre de longs mois pour la contrôler, et la gestion sanitaire est un peu le sujet tabou de cette reprise, Adam Silver croisant surtout les doigts.
La NBA a beau avoir mis en place un protocole sanitaire de 158 pages, des tests quotidiens, elle sait que les contaminations sont inévitables alors que les joueurs et les staffs reprennent la route. Combien de matchs seront annulés ou reportés ? Comment gérer les contaminations et les quarantaines ? Que faire si des cas graves se présentent ? Autant de questions qu’il faudra gérer au fil de l’eau, en espérant qu’il y en aura un minimum…
– Verra-t-on des salles pleines ?
Des salles vides, c’est 40% des recettes de la NBA qui s’envolent. Voilà pourquoi les clubs font tout ce qu’ils peuvent pour remplir, même un tout petit peu, leurs enceintes, en fonction des règles de leurs États.
Cela donne une grande hétérogénéité entre une bonne partie des franchises qui démarreront à huis clos, notamment dans les États démocrates (Californie, New York…), alors que d’autres pourront accueillir du public, en particulier en Floride (Magic, Raptors…) et dans le Texas (Rockets…).
Quant à savoir si on retrouvera des salles pleines cette saison, notamment pour les playoffs, c’est peu probable.
« Nous allons vacciner les personnes prioritaires de fin décembre à janvier, février et mars », détaillait ainsi l’immunologue Anthony Fauci il y a quelques jours. « Le temps que ça arrive au grand public, donc les personnes qui vont assister aux matchs de basket, qui n’ont pas de pathologie sous-jacente, ce ne sera probablement pas avant la fin du mois d’avril, mai, juin. »
Pour le directeur de l’Institut national des allergies et maladies infectieuses, « il faudra probablement attendre la fin de l’été pour se sentir vraiment à l’aise (avec des stades pleins) si beaucoup de gens se font vacciner ».
– Giannis Antetokounmpo emmènera-t-il les Bucks jusqu’en finale ?
Il a longtemps hésité mais, finalement, Giannis Antetokounmpo a bien lié son destin aux Bucks à long terme.
Avec le plus gros contrat de l’histoire (228 millions de dollars sur cinq ans) en poche, le « Greek Freak » a montré son attachement à Milwaukee et sa conviction que sa franchise est bel et bien capable d’aller gagner le titre.
Et ça dépendra en grosse partie de lui. Le double MVP en titre doit désormais passer ce cap et devenir aussi dominateur en playoffs, quand le jeu se ralentit et que les défenses se resserrent dans la raquette. Avec Jrue Holiday en complément de Khris Middleton, il a désormais deux lieutenants de premier rang pour lui ouvrir le chemin, mais les Bucks ont payé très, très cher pour recruter le meneur de jeu, et cette année est donc cruciale.
Pour Giannis Antetokounmpo, une sortie de route avant la finale serait ainsi extrêmement problématique…
– LeBron James fera-t-il enfin son âge ?
Le MVP des dernières Finals aura 36 ans dans quelques jours. Et alors qu’il rentre dans sa 18e saison, le « King » devra forcément être ménagé en saison régulière, surtout après une intersaison aussi courte.
Il faut dire que le MVP des dernières Finals a quelques kilomètres au compteur. Saisons régulières et playoffs compris, il a ainsi joué 59 364 minutes depuis son arrivée en NBA. À titre de comparaison, le deuxième joueur en activité de ce classement, Carmelo Anthony, n’est qu’à 42 979 minutes, soit quasiment 30% de moins !
Dans l’histoire, ils ne sont que deux à avoir passé plus de temps sur les parquets NBA : Kareem Abdul-Jabbar (63 576 minutes) et Karl Malone (62 762 minutes).
– Les Blazers trouveront-ils une défense ?
Avec le duo Damian Lillard – CJ McCollum sur les lignes arrières, Terry Stotts sait qu’il dispose d’une force offensive de premier plan. Et avec Jusuf Nurkic, Carmelo Anthony, Enes Kanter, Anfernee Simons ou encore Gary Trent Jr, Portland possède un bon nombre de joueurs capables de trouver le chemin du cercle.
Le problème, c’est que le basket se joue des deux côtés du terrain, même durant la saison régulière NBA.
L’an passé, en l’absence de Jusuf Nurkic pour sécuriser la raquette, mais également de Zach Collins, qui devait agir en protecteur du cercle, les Blazers ont énormément souffert. Et leur qualification in extremis en playoffs a péniblement masqué les carences de ce groupe, qui n’était simplement pas fiable défensivement.
Les arrivées de Robert Covington et Derrick Jones Jr. sur les ailes, ainsi que le retour à plein temps de Jusuf Nurkic, doivent permettre aux Blazers de rééquilibrer leur jeu, même si la présaison a un peu calmé l’enthousiasme.
Mais si Terry Stotts parvient à retrouver une défense efficace, ses Blazers sont armés pour jouer les premiers rôles.
– Où jouera James Harden ?
Il y a quelque chose de pourri dans le royaume texan. Entre une superstar à qui on passait tous les caprices et un propriétaire dont les méthodes de gestion interrogent, il y a de quoi être inquiet pour les Rockets…
Il y a deux ans, Houston était à un match de faire tomber les Warriors du duo Stephen Curry/Kevin Durant, sans doute l’une des plus grandes équipes de tous les temps. Un an plus tard, Chris Paul était échangé contre Russell Westbrook et la fuite en avant commençait, avec un « ultra small ball » qui a finalement très vite affiché ses limites.
Les « Pocket Rockets » sont morts aussi vite qu’ils étaient arrivés, Mike D’Antoni et Daryl Morey ont pris leurs jambes à leur cou, Russell Westbrook également, et James Harden se retrouve coincé dans le Texas.
Le MVP 2018 veut rejoindre un candidat au titre, visiblement à l’Est (Brooklyn, Philadelphie, Miami, Milwaukee…) mais l’horizon est pour l’instant bouché, tant Houston n’a pas envie de le brader. James Harden a beau avoir fait la mauvaise tête, bravant le protocole sanitaire de la NBA pour faire la fête à Las Vegas et pointant très en retard (et avec des kilos en trop) au « training camp », il n’est pas en position de force pour l’instant. Et va donc devoir commencer la saison avec les Rockets, en attendant que sa situation se débloque en cours de campagne ?
– Les Clippers trouveront-ils une alchimie collective ?
Comment tout le talent présent dans l’effectif des Clippers l’an passé a-t-il pu autant frustrer les spectateurs ? Malgré les blessures du début de saison, et un Kawhi Leonard toujours autant ménagé, personne ne s’attendait à voir cette équipe souffrir autant pour mettre en place son identité, tout au long de la saison.
Mais les arrivées de Kawhi Leonard et Paul George ont prouvé que les « cultures » changent très vite en NBA et que la mentalité de « cols bleus » que Doc Rivers avait réussi à insuffler à un effectif homogène, et qui avait bluffé beaucoup de monde, était peu adaptable lorsque des superstars arrivent avec leurs exigences… et leurs privilèges.
Avec un Kawhi Leonard qui voulait habiter à San Diego, engendrant des retards permanents, et un Paul George dont l’attitude agaçait ses coéquipiers, l’atmosphère tendue du vestiaire s’est ressentie toute la campagne.
Aux premières loges pour observer cet effondrement de l’intérieur, avec ce revers ahurissant en demi-finale de conférence face aux Nuggets, Tyronn Lue a pris la place de son mentor, Doc Rivers, afin de remettre les deux stars du club devant leurs responsabilités. Même s’il a souvent été moqué, c’est quelque chose que le nouveau coach des Clippers sait faire, lui qui a dû s’imposer face à LeBron James à Cleveland, dans une situation similaire.
Mais est-ce que ce sera suffisant pour retrouver du plaisir et une alchimie sur le plan collectif ?
– La magie de Disney s’envolera-t-elle à Miami ?
Vision permanente ou mirage ? Dans la « bulle », la force collective et altruiste du Heat d’Erik Spoelstra a ébloui tout le monde. Les « Warriors de l’Est » avec leur jeu de mouvements, de coupes et de fausses pistes ainsi que ce duo Jimmy Butler – Bam Adebayo capable de tout faire des deux côtés du terrain a enchanté le paysage NBA.
Reste désormais à voir si Miami peut réellement construire sur cette expérience à part. Les bases sont là, Tyler Herro peut faire la différence, et la fameuse « culture » de l’effort mise en place par Pat Riley séduit.
Sauf que le départ de Jae Crowder risque de faire mal et qu’Erik Spoelstra va devoir trouver des joueurs capables de reprendre ce rôle si précieux de « stretch four », tout en réussissant à suppléer Bam Adebayo à l’intérieur pour ne pas trop tirer sur l’ancien Wildcat. Et il faudra également ménager Goran Dragic, essentiel mais fragile à la mène.
On peut faire confiance à Erik Spoelstra, devenu au fil des années l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur coach de la ligue, pour travailler l’équilibre de son effectif. Mais il y a de vraies questions.
– À quelle période va commencer le « tanking » pour Cade Cunningham ?
Si la Draft 2020 était homogène et compliquée à lire, tout le monde est globalement d’accord pour dire que celle de 2021 est beaucoup plus lisible, avec un Cade Cunningham qui fait déjà saliver tout le monde en NBA.
Avec son mélange de taille, de scoring et de vision du jeu, le joueur d’Oklahoma State sera le gros lot de la prochaine cuvée, et on peut s’attendre à voir des franchises rapidement hisser le drapeau blanc pour maximiser leurs chances lors de la « lottery », afin de lui mettre la main dessus.
Et ce même si la NBA a multiplié les réformes afin de décourager un maximum le « tanking » trop agressif…
– Le duo Kyrie Irving – Kevin Durant résistera-t-il à la pression de New York ?
Kyrie Irving et Kevin Durant sont des artistes du ballon orange, et les revoir sur un terrain est forcément plaisant.
Pour les deux compères de Brooklyn, l’enjeu de cette saison sera évidemment sportif, puisqu’ils vont devoir montrer qu’ils sont des leaders et capables d’être les seules locomotives d’un train lancé vers le titre. Mais peut-être que l’enjeu sera encore davantage psychologique pour les deux hommes, pas les plus à l’aise dans la sphère publique.
Le meneur et l’ailier vont devoir gérer la presse de New York, les critiques lors des défaites, les questions dans les périodes compliquées. À eux de trouver un équilibre, avec l’aide de Steve Nash, et de la distance.
S’ils y parviennent, ça peut être une grande saison pour les Nets, qui disposent d’un groupe particulièrement dense.
– Stephen Curry va-t-il de nouveau dynamiter la ligue ?
Les fesses d’Aron Baynes ont pourri la dernière saison de Steph Curry, brisant sa main et tout espoir à Golden State.
Mais lors de cette présaison, le double MVP a prouvé qu’il possédait toujours cette capacité à mettre le feu aux défenses, en un minimum de temps. Tous les fans de Golden State sont impatients de retrouver ces périodes de folie, où le shooteur enchaîne les paniers de plus en plus lointains, pour rendre fous les adversaires.
Certes, il n’y aura pas l’Oracle Arena ni même le Chase Center pour rugir à chaque tentative, mais on peut espérer retrouver cette sensation à travers l’écran.
Pas sûr toutefois que les Warriors, privés de Klay Thompson pour toute la saison, et sans Draymond Green pour la reprise, soient en mesure de lutter avec les meilleures équipes. Mais rien que pour le « show Curry »…
– L’avenir des Celtics dépend-il du genou de Kemba Walker ?
On ne veut pas effrayer les fans de Boston mais malgré les discours de Kemba Walker, Brad Stevens ou encore Danny Ainge, l’injection de cellules souches dans le genou du meneur n’est vraiment pas rassurante.
La technique, dont l’efficacité scientifique est très discutée, doit aider à régler des problèmes d’arthrose, en permettant de régénérer du cartilage, afin d’éviter les douleurs, les raideurs et les gonflements. On espère que ça fonctionnera pour l’ancien joueur de Charlotte, mais la durée du problème, qui s’est révélé à la suite du All-Star Game, le 16 février 2020, et qui n’est toujours pas réglé, dix mois plus tard, a de quoi inquiéter.
Il faut rappeller que les genoux de Kemba Walker étaient un des facteurs qui ont poussé les Hornets à lui offrir un contrat « au rabais » à l’intersaison 2019, le poussant dans les bras de Danny Ainge.
Un an et demi plus tard, c’est ce dernier qui tremble, alors que le meneur va toucher 70 millions de dollars sur les deux prochaines saisons, et qu’il dispose d’une « player option » à 37.7 millions pour la saison 2022/23.
– Quel impact pour Chris Paul à Phoenix ?
Capable de mener le Thunder en playoffs avec un effectif qu’on n’attendait pas à pareille fête, Chris Paul pourrait refaire le coup avec les Suns. Cela fait dix ans, tout rond, que la franchise attend de retrouver les playoffs. La dernière fois, c’était en 2010 et l’équipe avait donné pas mal de fil à retordre aux Lakers de Kobe Bryant.
Depuis, plus rien… et Chris Paul arrive avec son métier, son leadership et son talent. Il rejoint une formation invaincue dans la « bulle », avec un coach qui semble enfin avoir posé une structure (Monty Williams) à un club qui en manquait tant, et une superstar en devenir (Devin Booker).
Sur le papier, Chris Paul semble être le maillon manquant, mais la conférence Ouest est très relevée et ce sera évidemment compliquée de finir dans le Top 8, même en passant par le « play-in ». L’impact de Chris Paul se verra dans le travail de pick-and-roll avec Deandre Ayton, dans la direction du jeu, mais aussi dans les fins de match comme on a pu le constater au Thunder, une des formations les plus « clutch » la saison passée.
– Joel Embiid retrouvera-t-il le sourire ?
Joel Embiid va enfin connaître un deuxième entraîneur en NBA, et il s’agit de Doc Rivers, un coach champion NBA.
L’un des plus réputés de la NBA même si son passage aux Clippers laisse un goût d’inachevé. Désormais, l’entraîneur doit s’occuper du cas Joel Embiid, et la priorité est de lui redonner le sourire.
L’intérieur All-Star a en effet traîné son mal-être la saison passée entre ce manque de complicité avec Ben Simmons, l’absence de shooteurs et cette présence étonnante d’Al Horford. Pour son coach comme pour Daryl Morey, Joel Embiid a le potentiel pour devenir le meilleur joueur de la NBA. Il l’a prouvé par séquences, et c’est lorsqu’il joue avec le sourire, avec ce côté chambreur et insolent, qu’il est à son meilleur niveau sur le parquet.
– La « révolution du 3-points » a-t-elle atteint son paroxysme ?
En 2016, année de leur saison record à 73 victoires, les Warriors shootaient environ 31 fois à 3-points par match, et ils dominaient largement la NBA dans le domaine. La saison passée, les Warriors, sans le duo Curry-Thompson, affichaient toujours 31 tirs à 3-points par match… mais ils n’apparaissent qu’en 25e position !
C’est dire si la « révolution du 3-points » s’est emparée de toute la NBA, et les Warriors se retrouvent désormais carrément à la traîne dans ce secteur.
Sauf que lorsqu’on regarde par exemple les statistiques des Lakers, champions NBA, on s’aperçoit que le trop est l’ennemi du bien. En saison régulière, LeBron James et ses coéquipiers n’étaient que 23e dans ce domaine avec 31.6 tirs primés par match, et ils étaient 11e sur 16 en playoffs. Finaliste, le Heat n’était que 10e sur 16.
Les Lakers, comme le Heat, sont très loin des pilonnages en règle mis en place par les Rockets et les Mavericks, seules franchises à dépasser les 40 tirs à 3-points par match.
C’est la preuve que l’arrosage à 3-points n’est pas synonyme de titre NBA, et qu’il est surtout question d’équilibre afin d’écarter les défenses sans tomber dans des attaques stéréotypées et prévisibles. En playoffs, quand le jeu se resserre et qu’il faut trouver des bons shoots, ce n’est pas forcément à 3-points qu’on les trouve.
– Nick Nurse va-t-il encore faire des miracles ?
Champion NBA en 2019 dès sa première année, Nick Nurse a confirmé qu’il faisait partie des meilleurs techniciens en s’emparant du trophée de Coach Of The Year.
Ce sera évidemment difficile de faire mieux, mais aussi de faire des miracles. La saison passée, il était parvenu à maintenir les Raptors à flot sans Kawhi Leonard, ni Danny Green, partis tous les deux à Los Angeles.
Cette année, il a perdu Serge Ibaka et Marc Gasol, et ces pertes supplémentaires seront compliquées à compenser.
Mais Nick Nurse est un formateur, et il s’appuie sur un trio de jeunes qui sont sous contrat pour plusieurs saisons : Fred VanVleet, OG Anunoby et Pascal Siakam. Pour les guider, Kyle Lowry, relais du coach et formidable meneur d’hommes. L’entraîneur a l’effectif qu’il souhaite et Aron Baynes semble être du même moule. Pour réaliser des miracles, toujours possibles, il faudra éviter les blessures et continuer de perturber les adversaires avec ces schémas défensifs rarement vus en NBA, qui isolent les superstars adverses…
– Luka Doncic sera-t-il MVP ?
Il a des stats de MVP, mais aussi le charisme et le leadership des plus grands. Alors qu’il attaque seulement sa 3e saison, le Slovène est déjà une superstar. C’est le genre de joueur qui remplit les salles (quand c’est possible) et qui fait grimper les audiences TV. Il a tout pour lui… sauf peut-être l’effectif pour se mêler aux plus forts.
Si Giannis Antetokounmpo est devenu MVP, c’est parce qu’il a amené les Bucks au sommet de la conférence Est.
Tant que Dallas ne sera pas au niveau des Nuggets ou des Clippers, dans le Top 4 de l’Ouest, ce sera sans doute compliqué pour Luka Doncic de convaincre les votants qu’il est le MVP.
– De quel métal sont faites les pépites de Denver ?
C’est l’équipe qui a le plus impressionné pendant la présaison, et personne ne voudra se frotter aux coéquipiers de Jamal Murray et Nikola Jokic. Leurs ascension rappelle celle des Warriors au milieu des années 2010, et Mike Malone possède l’effectif pour atteindre à nouveau la finale de conférence.
Jerami Grant est parti, mais Michael Porter Jr peut exploser, et Facundo Campazzo être l’équivalent du JJ Barea de 2011 lorsque les Mavericks avaient remporté le titre. Cette formation a peut-être perdu des armes défensives sur les ailes, mais ça ne sera sans doute pas préjudiciable avant les playoffs, et de toute façon, l’or de leur jeu n’a d’égal que l’acier de leur mental. On ne multiplie pas les « remontada » sans avoir un mental exceptionnel !
– Ja Morant passera-t-il au-dessus d’un défenseur sur un dunk ?
Vince Carter a pris sa retraite mais il a laissé le flambeau du dunk à de véritables monstres athlétiques.
On pense bien sûr à Derrick Jones Jr, Zion Williamson mais aussi Ja Morant. Le meneur des Grizzlies est ainsi le digne successeur de Derrick Rose et de Russell Westbrook en matière d’explosivité. On l’a carrément vu sauter par-dessus Kevin Love. Il avait loupé sa tentative mais on ne serait pas étonné que le prochain essai soit le bon !
Ce serait le plus bel hommage à rendre à Vince Carter, parti par la petite porte à cause du Covid-19 et de l’arrêt prématuré de la saison.
– Les stars NBA participeront-elles aux Jeux olympiques ?
Franchement, les Jeux olympiques de Tokyo n’occupent pas l’esprit des Américains. Même si la compétition est prestigieuse, le titre NBA a plus d’importance, et un éventuel Game 7 des Finals se déroulera la veille du début des JO 2021. En clair, il y a peu de chances que les joueurs qui seront allés loin en playoffs fassent le voyage au Japon.
C’est un problème général, et qui ne concerne pas uniquement les Américains. La France et les autres nations devront également attendre le dernier moment pour confirmer la participation de leurs NBAers.
– Et les Français dans tout ça ?
Devenu All-Star et titulaire du troisième plus gros contrat de l’histoire, Rudy Gobert est le leader d’un contingent de 11 français. Certains partis, d’autres sont arrivés, et on suivra avec intérêt les débuts de Killian Hayes à Detroit puisque le rookie sera titulaire. Il peut être le leader de la nouvelle génération, et tirer les plus jeunes vers le haut comme l’avait fait Tony Parker il y a près de vingt ans.
On suivra aussi de près Nicolas Batum qui relance sa carrière aux Clippers, Evan Fournier qui sera free agent en 2021 ou encore Frank Ntilikina qui peut enfin s’affirmer dans le basket défensif de Tom Thibodeau.