Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA. Aujourd’hui, place aux Spurs qu’on voit encore en playoffs. D’ailleurs à la même place que la saison passée, 7e, mais il y a davantage d’inconnues et d’incertitudes car la franchise vient de vivre l’été le plus mouvementé de son histoire.
Une page tournée, une autre déchirée |
Pour la première fois depuis 1997, les Spurs vont attaquer la saison sans un membre de leur « Big Three ». Après Tim Duncan en 2016, c’est Manu Ginobili qui prend sa retraite, tandis que Tony Parker a choisi de rejoindre les Hornets car il ne voulait pas jouer les assistants à San Antonio…
Pour ne rien arranger, le nouveau « franchise player » Kawhi Leonard a forcé ses dirigeants à le transférer. Il voulait rejoindre Los Angeles, ils l’ont envoyé à Toronto, sacrifiant aussi Danny Green pour récupérer DeMar DeRozan et Jakob Poeltl.
Peu habitué à faire des vagues, San Antonio a tout simplement perdu quatre titulaires du dernier titre, en 2014, et son sixième homme. Une vraie crise, qui ne porte pas son nom, et que Gregg Popovich tente de gérer au mieux.
L’homme fort de San Antonio, qui a perdu son épouse au printemps, repart au combat avec un groupe amputé d’éléments historiques bien sûr, mais aussi de vrais repères pour lui sur et en dehors du terrain. En clair, Coach Pop a perdu davantage que des joueurs majeurs puisqu’ils étaient aussi les garants du collectif et de sa transmission aux petits nouveaux.
Qui va aujourd’hui être son relais sur le terrain ? De l’effectif champion en 2014, il reste Patty Mills et le revenant Marco Belinelli. C’est tout. Heureusement, Tim Duncan vient filer un coup de main à l’entraînement, et Manu Ginobili pourrait l’imiter. La transition ne sera pas simple mais les Spurs ont toujours réussi à surmonter les vagues et les tempêtes. Ne les sous-estimons pas, et comme l’explique Pau Gasol, « surprendre » est une motivation supplémentaire.
« Ce ne sera pas différent en termes de niveau d’exigence. Les changements impliquent un temps d’adaptation, mais on va voir de quoi nous sommes faits. On va voir la gestion de Gregg Popovich et comment son travail se reflète sur l’équipe. Pour lui, ce sera aussi très différent car c’est un moment délicat à cause de ce qui lui est arrivé (ndlr : le décès de sa femme lors des derniers playoffs) et parce qu’il y a deux ans, Duncan est parti, maintenant Tony et Manu. Ça doit être digéré. C’est un autre défi. Il faut faire déjouer les pronostics, surprendre. C’est une nouvelle motivation. »
Un nouveau « one-two punch » |
Pour se maintenir au contact des cadors de sa conférence, que sont les Warriors et les Rockets, et repousser des franchises ambitieuses comme les Lakers, les Pelicans et les Nuggets, San Antonio va donc s’appuyer sur un « one-two punch » inédit composé de deux All-Stars, membres de la All-NBA Second Team en 2018 : DeMar DeRozan et LaMarcus Aldridge.
Il y a pire comme duo, mais le premier débarque dans un nouveau système, furax contre ses anciens dirigeants, tandis que le second a déjà 33 ans. Ce n’est pas le tandem le plus complémentaire sur le papier, mais ça apporte un équilibre à l’équipe après une saison de bricolage. Car n’oublions pas que les Spurs restent sur une belle saison régulière où ils ont joué 90% des matches sans Kawhi Leonard et avec un Tony Parker en nette perte de vitesse. On ne va pas jusqu’à dire qu’ils sortent renforcés de cet été, mais la situation n’est pas si catastrophique.
Marco Belinelli a encore de beaux restes et il reste sur une fin de campagne intéressante avec les Sixers. Dante Cunningham devrait parfaitement se fondre dans le moule, tandis que Rudy Gay devrait retrouver son poste d’ailier sans appréhension après une saison à jouer sur des oeufs à cause de son tendon d’Achille.
Les motifs d’inquiétude se situent dans la peinture où Pau Gasol risque d’avoir de plus en plus de mal, et où seul Davis Bertans a le profil d’un ailier-fort moderne. Le rookie Lonnie Walker IV apparaît comme un électron libre et il pourrait être une bonne surprise pour apporter de la folie en sortie de banc. L’ensemble est plutôt cohérent et sérieux, et Gregg Popovich est un alchimiste. Mais ce sera beaucoup moins simple que l’an passé pour aller en playoffs, et ce n’est pas du tout certain que la belle série des Spurs, entamée en 1998, se poursuive une saison de plus.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ |
Arrivées : Lonnie Walker IV, Marco Belinelli (Sixers), DeMar DeRozan (Raptors), Jakob Poeltl (Raptors), Dante Cunningham
Départs : Joffrey Lauvergne (Fenerbahce), Tony Parker (Hornets), Kawhi Leonard (Raptors), Danny Green (Raptors), Manu Ginobili (retraite)
LE JOUEUR À SUIVRE : DeMar DeRozan |
On le pensait lié à jamais avec les Raptors, et puis finalement, ils l’ont envoyé à San Antonio pour récupérer Kawhi Leonard. C’est d’autant plus surprenant que l’ailier est en fin de contrat et qu’il pourrait quitter Toronto dès juillet prochain…
Vexé et énervé contre ses anciens dirigeants, DeMar DeRozan sera évidemment revanchard et c’est à lui de transformer tout ça en énergie positive. Il doit prouver qu’il n’est pas l’homme d’une équipe, et que sa progression constatée l’an passé est le signe qu’il a franchi un vrai cap. Pour cela, il peut compter sur un Gregg Popovich qui s’adaptera à lui, et non l’inverse.
« DeMar est déjà un All-Star. Il joue d’une certaine façon donc nous allons essayer d’apporter quelques trucs à son jeu, s’il en a envie » confiait Pop’ il y a un mois. « Mais je ne vais pas lui sauter dessus, comme j’ai pu le faire avec LA (LaMarcus Aldridge). J’ai essayé de le transformer en John Havlicek et je pense que je l’ai perturbé. »
Pour DeMar DeRozan, ça passera aussi par une phase d’adaptation après avoir fait toute sa carrière aux Raptors, dont plusieurs aux côtés de Kyle Lowry, un vrai meneur de jeu. Là, il se retrouve aux côtés du jeune Dejounte Murray, qui apprend encore le métier. Est-ce que le système des Spurs peut masquer ses problèmes défensifs, et l’aider à briller en playoffs ?
MOYENNE D’ÂGE : 27.5 ans |
MASSE SALARIALE : 118.2 millions (13e sur 30) |
SI TOUT VA BIEN |
Après une saison à jouer sans Kawhi Leonard, les Spurs ne semblent pas si perturbés que ça par les nombreux départs de l’été. DeMar DeRozan est très à l’aise dans le collectif texan, il apporte du punch à l’attaque et offre de la liberté à LaMarcus Aldridge. L’ancien Blazer confirme sa belle saison 2017/18, et il retrouve un vrai poste de 4 qui lui va à merveille. À ses côtés, Jakob Poeltl est la très bonne surprise, et San Antonio s’accroche au bon wagon pour disputer à nouveau des playoffs.
SI TOUT VA MAL |
L’Ouest s’est encore renforcé, et les Spurs sont à la bagarre pendant toute la saison, mais ils échouent aux portes des joutes de fin de saison. Difficile de leur reprocher quoi que ce soit mais ça manque de punch en sortie de banc et Pau Gasol se fait trop lent pour les intérieurs adverses. Les effectifs plus riches de Denver, des Lakers ou encore de New Orleans font la différence sur la durée d’une saison, et San Antonio craque au début du printemps.
Un peu comme la saison passée, mais cette fois-ci, c’est trop juste et les Spurs loupent les playoffs pour la première fois depuis 1998. Gregg Popovich aura-t-il la force et l’envie de repartir pour un nouveau cycle ?
CONFERENCE EST | ||||
15 – Hawks | 14 – Magic | 13 – Bulls | 12 – Knicks | 11 – Nets |
10 – Cavaliers | 9 – Hornets | 8 – Pistons | 7 – Heat | 6 – ? |
5 – ? | 4 – ? | 3 – ? | 2 – ? | 1 – ? |
CONFERENCE OUEST | ||||
15 – Kings | 14 – Suns | 13 – Grizzlies | 12 – Mavericks | 11 – Clippers |
10 – Blazers | 9 – Wolves | 8 – Nuggets | 7 – Spurs | 6 – ? |
5 – ? | 4 – ? | 3 – ? | 2 – ? | 1 – ? |