Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.
Après les Nets et les Lakers, les Sixers, les Suns, les Kings, les Nuggets, les Pelicans, le Heat, les Bucks, le Magic et les Wizards, on continue notre chemin à l’Est avec les Hornets de Nicolas Batum. Eliminée au premier tour des playoffs, l’an passé, l’équipe de Charlotte peut-elle passer un cap ou sera-t-elle coincée dans le dense peloton de la conférence Est ?
Quelques petites retouches pour un nid intact |
La saison 2015-2016 des Hornets se résume à l’art de voir le verre à moitié plein, ou à l’inverse, à moitié vide. Sixième de la saison régulière à l’Est, mais à une petite victoire de la troisième place, Charlotte a réussi à repousser Miami jusqu’à un Game 7 au premier tour des playoffs. Une issue honorable, à condition d’oublier la balle de match manquée à la maison à 3-2 dans la série. Sortie avec les honneurs donc, d’un exercice où il a (encore) fallu composer avec l’absence de Michael Kidd-Gilchrist, la franchise de Michael Jordan est convaincue d’avoir retrouvé le droit chemin.
Avec un effectif où les responsabilités vont être réévaluées après le départ d’Al Jefferson et l’avènement de Kemba Walker, les frelons de Caroline du Nord vont attaquer cette nouvelle saison avec la même ambition : franchir un nouveau palier au sein d’une conférence Est toujours plus compétitive.
À première vue, le bilan de 48 victoires pour 34 défaites des Hornets est plus que satisfaisant, un an après le fiasco Lance Stephenson. La venue de Nicolas Batum, ardemment désirée par Rich Cho, a donné une nouvelle dimension à cette équipe portée jusque là par l’axe Walker-Jefferson. Si Kemba Walker a indéniablement réalisé une grande saison (20.9 pts, 5.2 pds en moyenne) et que d’autres joueurs comme Jeremy Lin, Courtney Lee, ou Marvin Williams ont répondu match après match, la polyvalence de l’ailier français a été l’arme la plus précieuse de Charlotte.
Présent à la finition, au rebond, en défense, à la dernière passe, et même à la « hockey assist », Nicolas Batum a tout fait (15 pts et 6 pds en moyenne, ses records en carrière, + 6 rbds). Un régal pour coach Steve Clifford, et ses coéquipiers.
« Jouer avec Nic cette saison a permis à l’équipe de franchir un cap », a résumé Kemba Walker cet été sur son blog. « Il rend juste tout le monde meilleur dans l’équipe. C’est un joueur particulier et un très bon coéquipier en dehors du terrain ».
À l’arrivée, le trio Lin-Batum-Williams a parfaitement compensé l’absence de MKG, touché à l’épaule et rapidement out pour la saison. Charlotte aurait même pu pousser l’aventure jusqu’à une demi-finale de playoffs, pour quelques paniers de plus, et quelques regrets de moins.
À l’image du début d’été à rebondissements du Français aux quatre coins du globe, l’intersaison des Hornets n’a pas été de tout repos. Mais au final, on peut dire que la logique sportive a été respectée. Après Marvin Williams, très utile tout au long de la saison (11.7 pts à 40% à 3pts) et signataire d’un contrat de 54.5 millions de dollars sur 4 ans, Nicolas Batum a lui aussi validé ses belles prestations par un contrat de 120 millions de dollars sur 5 ans. Alors que la franchise attendait beaucoup de son retour après une saison perturbée par les blessures, Al Jefferson a déçu pour sa part (12 pts par match, sa pire moyenne depuis son année sophomore). Marquée par l’épisode de sa suspension de cinq matchs pour « usage de drogues », l’exercice 2015-2016 de « Big Al » aura été édifiant sur un seul point : avec une philosophie redéfinie (plus de jeu rapide) et l’émergence de Cody Zeller et Frank Kaminsky, les Hornets jouaient mieux lorsqu’il n’était pas sur le parquet.
Après avoir œuvré pendant trois ans pour remettre Charlotte sur la bonne voie, c’est donc presque naturellement que le poste 5 aux mille feintes s’en est en allé vers de nouveaux horizons, du côté d’Indiana. À sa place, le staff dirigeant de la franchise a opté pour Roy Hibbert, poste 5 au fort potentiel (deux fois All Star) qui viendra pour se relancer, à 29 ans. Enfin, Jeremy Lin, remarquable en sortie de banc et même en arrière aux côtés de Kemba Walker dans le cinq majeur, aspirait quant à lui à plus de responsabilités avec les Nets (remplacé par Ramon Sessions), tandis que Courtney Lee, arrivé en cours de saison, quitte également le navire pour rejoindre les Knicks. Avec la venue de Marco Belinelli en provenance de Sacramento pour prendre le poste arrière, difficile de dire que les Hornets ont perdu au change. Jeremy Lamb, qui a laissé entrevoir de bonnes dispositions, en début de saison notamment, sera également là en cas de besoin.
Pour épauler Walker et Batum aux manettes, Charlotte espère pouvoir compter sur Michael Kidd-Gilchrist. La franchise lui avait envoyé un signal fort lors de l’intersaison précédente en lui offrant 52 millions sur 4 ans, mais l’ancien chien de garde de Kentucky n’a pas pu rendre cette belle attention sur le parquet. Cette saison, l’attente sera énorme autour de MKG, capable de donner une nouvelle orientation au jeu des Hornets sur les postes 3-4. Si les pépins physiques l’épargnent, coach Clifford tiendra là un trio capable de faire des étincelles des deux côtés du terrain.
Arrivées : Marco Belinelli (Kings), Ramon Sessions (Wizards), Roy Hibbert (Lakers), Christian Wood (Sixers), Andrew Andrews, Treveon Graham, Mike Tobey, Rasheed Sulaimon
Départs : Courtney Lee (Knicks), Jeremy Lin (Nets), Al Jefferson (Pacers), Troy Daniels (Grizzlies)
LE JOUEUR À SUIVRE : Kemba Walker |
Al Jefferson parti, le meneur de jeu va encore prendre du galon en termes de leadership à l’aube de sa 6e saison en Caroline du Nord. Auteur de la meilleure saison de sa carrière (21 pts, 5 pds, 81 matchs disputés) et de quelques cartons au passage (13 matchs à 30 points, dont deux pics à 40 et à 52), « Mortal Kemba » est aux portes du All-Star Game.
L’un de ses objectifs sera de se mêler à la lutte avec les Irving, Thomas, Rose, Rondo, Teague ou encore John Wall pour obtenir ce titre à la symbolique forte et qui ne se résume pas qu’à un match des étoiles. Au niveau de la progression, la trajectoire de Kemba Walker ressemble d’ailleurs drôlement à celle de son homologue des Wizards, un diamant brut qui s’est façonné avec le temps. En épurant son jeu de transition, son adresse extérieure, sa gestion des fins de matchs…
Au même titre que son homologue à DC, Kemba Walker a connu une progression constante, et la saison qui se profile marquera un tournant dans la carrière de ces deux chefs d’orchestre face à une concurrence toujours plus rude à l’Est.
LE CINQ MAJEUR DU DÉBUT DE SAISON |
LE BANC |
Meneurs : Ramon Sessions, Brian Roberts
Arrières : Marco Belinelli, Jeremy Lamb
Ailiers : Aaron Harrison
Ailiers forts : Frank Kaminsky, Christian Wood
Pivots : Roy Hibbert, Spencer Hawes
MOYENNE D’AGE : 25.7 ans |
MASSE SALARIALE : 100.2 millions de dollars (15e sur 30) |
SI TOUT VA BIEN |
Steve Clifford use à la perfection des options offensives qui s’offrent à lui alors que Kemba Walker et Nicolas Batum s’épanouissent toujours autant à la tête d’une équipe qui partage le ballon et réussit même à remettre Roy Hibbert sur orbite lors de phases défensives ou sur jeu placé. Michael Kidd-Gilchrist est de retour et la défense des Hornets prend une nouvelle dimension, alors que l’attaque rapide fonctionne bien, grâce à un banc bien utilisé.
Charlotte se mêle donc à nouveau aux playoffs à l’Est, s’offrant même l’avantage du terrain lors du premier tour !
SI TOUT VA MAL |
Michael Kidd-Gilchrist retrouve rapidement l’infirmerie sauf que, cette fois, il n’y a pas Courtney Lee pour combler la brèche alors que Marco Belinelli n’a pas la carrure d’un titulaire. Kemba Walker et Nicolas Batum doivent créer l’immense majorité du jeu mais, attendus, il ne surprennent plus et ne parviennent pas à faire suffisamment de différences.
Surtout qu’autour d’eux, les déceptions s’enchaînent, Frank Kaminsky restant toujours très friable défensivement tandis que Roy Hibbert continue sa descente aux enfers. Et les playoffs s’éloignent dans une conférence Est plus dense…
PREVIEWS : les équipes déjà présentées |
25 – Denver Nuggets
24 – New Orleans Pelicans
23 – Miami Heat
22 – Milwaukee Bucks
21 – Orlando Magic
20 – Washington Wizards
19 – Charlotte Hornets