Sans Derrick Rose, absent pour la troisième fois de la saison, Jimmy Butler a confirmé que le nouveau patron des Bulls c’était bien lui. En inscrivant le panier de la gagne à une seconde du buzzer et en marquant 15 pts dans le 4e quart-temps et la prolongation réunis, l’arrière clutch sort Chicago d’un mauvais pétrin (102-100). Malgré les 52 pts de leur banc – dont 29 pts pour Aaron Brooks – et le 38% de réussite des Pacers, les Bulls ont pourtant peiné. La faute à une seconde période ratée en attaque.
Le 16 décembre dernier le matin de la réception des Grizzlies au United Center, Pau Gasol a pris Jimmy Butler à part. Les yeux dans les yeux, le Catalan a courtoisement relayé le sentiment général d’un vestiaire en manque de patron : dans la nouvelle hiérarchie interne, le nouveau boss était sommé de montrer plus de leadership, sur et en dehors du parquet. Auto-proclamé franchise player d’une équipe qui a déjà tourné la page du D-Rose MVP, Jimmy Bucket détient les clefs de l’abattoir. Quand il passe à côté et ne tire pas ses coéquipiers vers le haut, les Taureaux se font pendre au piquet. Quand il assume son rôle, Chicago parvient à se sortir du piège des Pacers pour s’imposer à une seconde de la fin de la prolongation. Merci qui ?
En gâchant 14 pts d’avance dans une seconde période d’une médiocrité offensive symbole des problèmes récurrents de l’avant-dernière attaque de la ligue, les Bulls ont une fois encore affiché leur problème existentiel : un manque d’identité. Avant le face à face entre Pau Gasol et Jimmy Butler de la mi-décembre, Joakim Noah se plaignait de la perte d’âme de ses Taureaux, coupables selon lui de ne plus se mettre minable en défense à défaut d’être brillants en attaque. Chicago a-t-il perdu sa marque de fabrique avec le départ de Tom Thibodeau ? Les sept dernières minutes de cette première victoire en prolongation de la saison rassureront Jooks et une arène redevenue le chaudron disparu et regretté par le pivot all star.
Il reste deux minutes à jouer et après un avoir subi un 12-0 en début de période, les Bulls pointent à -7. Impérial en défense depuis le retour des vestiaires, Indiana limite alors son hôte à 32 pts. Aaron Brooks (29 pts) est trop esseulé mais Butler attend son heure. Elle viendra 60 secondes plus tard : les 7 derniers points des Bulls, c’est lui ! Le récital commence par un 2+1 à 50 secondes du terme puis se poursuit 25 secondes plus, après une balle perdue de George Hill (20 pts, 7 rbds, 4 steals). Sur une passe décisive de Brooks, l’arrière étoilé transperce le filet derrière l’arc et fait oublier les 6 balles perdues par les siens dans le dernier quart-temps.
Ellis, pour le meilleur et pour le pire
Le sentiment de « clutchitude », Monta Ellis en est imprégné. Souvent à tort, parfois à raison. Alors qu’il était à 2/15 dans une soirée horribilis, l’ex-arrière glouton des Warriors prend et rentre un shoot primé à 30 secondes du terme, pour remettre Indiana devant. Après la réponse de Butler, c’est lui qui rejoue au sauveur. Cette fois la tentative est pathétique. Au bout d’une ultime possession mal gérée, Ellis balance une brique et Indiana est contraint aux prolongations.
Cette quatrième de la saison sera la bonne pour les Bulls, qui entament ce temps additionnel par un 5-0 dans lequel Butler s’illustre encore. Depuis la 46e minute, Chicago en est à 16-4 et Brooks lui offre 5 pts d’avance à l’entame de la dernière minute. Le meneur remplaçant se déchire sur la possession suivante après deux lancers de Solomon Hill (8 pts, 4 rbds, 3 passes). Devinez qui va alors se charger de déclencher le shoot de l’égalisation potentielle ? Paul George (19 pts, 5 rbds, 4 passes, 4 steals), maladroit toute la soirée (7/20) ? Eh bien non c’est Ellis encore lui. Heureusement pour lui et les Pacers, Lavoy Allen gobe le rebond offensif après l’échec de son arrière, qui sur l’offrande de l’ancien Sixer ne rate pas deux fois la cible. Il reste 3 secondes à jouer et Indiana vient d’égaliser (100-100).
En sortie de temps mort, Fred Hoiberg savoure l’exécution parfaite du duo Gasol-Butler, à une seconde de la sirène. Sur une passe lobée de l’Espagnol, le nouveau patron des Bulls rentre son tir à une main sur cette tentative d’alley oop. Le United Center est en ébullition. Chicago revient de loin. Sur leur dernière chance, les Pacers pourront regretter une éventuelle faute de Butler sur George, bien défendu aussi par Taj Gibson, royal en défense dans le money-time. Déjà privé de C.J Miles et Jordan Hill, Indiana pourra aussi maudire la sortie sur blessure de Ian Mahinmi à 2 minutes de la fin du troisième quart-temps.
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