Sarunas Jasikevicius raconte son arrivée en NBA

Retraité des parquets, et actuel assistant coach au Zalgiris Kaunas, Sarunas Jasikevicius a été un des meilleurs joueurs européens dans les années 2000. Meneur au sang-froid et au caractère en acier trempé, « Saras » a dominé le Vieux Continent entre 2002 et 2005, remportant l’Euroligue trois fois de suite, un véritable exploit, avec deux clubs différents (Barcelone, Maccabi Tel Aviv). 

Le génie balte très convoité à l’été 2005

En 2005 justement, Jasikevicius est free agent. Après ses trois années d’apogée, dont un titre de champion d’Europe avec son équipe nationale lituanienne en plus, il décide d’aller tenter sa chance en NBA. Et dès le début de l’intersaison, le génie balte est très convoité…

« Il y a eu d’intenses semaines de contacts, de coups de téléphone et des conférences téléphoniques. Je me souviens d’un très beau discours de Jerry Sloan, qui me voulait à Utah pour partager la mène avec un jeune joueur qui s’appelait Deron Williams… Portland aussi était intéressé. Nate McMillan avait été très clair. Ils avaient pas mal de marge financière et m’avaient même proposé un contrat sur cinq ans. Mais j’avais mes propres standards. Je m’étais habitué à gagner et je voulais gagner, même aux Etats-Unis. Tout au moins avoir une chance de gagner. »

En fait, ni le Jazz, ni les Blazers ne peuvent vraiment se mêler à la lutte pour le titre en NBA, et Jasikevicius prend donc une autre direction.

« En ce sens, les deux options les plus réalistes étaient Cleveland et Indiana. » poursuit-il sur HoopsHype, dans un extrait de son autobiographie intitulée « To win is not enough ». « Les Cavs avaient LeBron et je me serais presque senti à la maison avec Zydrunas Ilgauskas et Anderson Varejao dans l’équipe, respectivement mon meilleur ami et mon filleul brésilien. J’avais rencontré Varejao à Barcelone quand il est arrivé à 18 ans. On le surnommait Pipa. (…) Bien que j’y avais des amis, je n’ai pas choisi Cleveland. Larry Bird me suivait depuis un certain temps. Il était venu en Suède pour l’Euro puis à Tel Aviv. Quand j’ai su qu’il allait venir en Israël, j’ai cherché un restaurant pour dîner avec lui, à l’abri des journalistes. (…) Il m’a demandé, « Sarunas, qu’est-ce qu’on va boire ». Je lui ai répondu qu’après un match, une bière était une bonne option. Il m’a dit, « parfait, tu es mon type de gars ». »

Saras en NBA, un acte manqué ?

Probablement sous le charme de Larry Legend, Jasikevicius penche donc vers les Pacers. Et son accueil dans l’Indiana lui donnera raison.

« Ils avaient un bon coach, une superbe franchise et un effectif suffisamment talentueux pour jouer contre tout le monde. Et puis, ils m’ont offert un beau contrat : trois ans et 12 millions de dollars, répartis équitablement. Donc, j’ai fini par dire non à regrets à Ilgauskas et aux Cavs. Je pensais avoir fait le bon choix car Indiana était toujours en playoffs à l’époque. Ils avaient même joué la finale quelques années avant. Dans la conférence Est, ils étaient presque incontournables. »

Malheureusement pour lui néanmoins, son accueil très chaleureux chez les Hoosiers ne sera pas couronné de succès, ni collectif, ni individuel. Sarunas Jasikevicius jouera une saison et demie à Indianapolis, avec 7 points et 3 passes de moyenne, dans un rôle de doublure derrière Jamal Tinsley notamment. Et puis, il aura une autre moitié de saison du côté de Golden State, pas plus convaincante, avant de revenir en Europe.

Dès son retour, Jasikevicius retrouvera son niveau d’antan du côté du Panathinaikos, avant de gagner à nouveau l’Euroligue l’année suivante avec le club hellène. De quoi prouver que son expérience ratée en NBA n’avait rien ôté de son immense talent.

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