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Et maintenant, quel avenir pour les Knicks ?

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Sur les dix dernières années, New York ne comptabilise que trois qualifications en playoffs, dont deux éliminations au premier tour et aucune apparition en finale de conférence. Un bilan bien maigre pour une franchise mythique de la NBA. Or, ce statut, les Knicks ne l’ont que trop peu justifié depuis le début des années 2000 et cette saison n’a clairement pas redoré le blason. Les fans s’impatientent, quand ils ne craquent tout simplement pas. Parmi eux, un certain Dennis Doyle peut en parler. L’homme a investi toutes ses économies pour assister à toutes les rencontres (à domicile et l’extérieur) de New York, son équipe de coeur. Il peine à s’en remettre.

« Je suis effondré. J’en ai perdu la raison, et ma mémoire est complètement brouillée. » a t-il confié au New York Times.

On peut le comprendre. Malheureusement pour lui, rien ne lui garantit une meilleure campagne l’an prochain.

Une déroute logique et annoncée

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Si l’aura de Phil Jackson s’accompagne d’attentes démesurées, il était dit que le président new yorkais ne ferait pas de miracles en une saison. Arrivée à la tête de la franchise au cours d’une saison 2013/14 ratée, le stratège aux onze bagues avait prévenu que la route serait longue pour parvenir au succès. Cependant, lors de la dernière intersaison, il fut aussi plus ambitieux, évoquant les playoffs et un jeu digne des Spurs pour cette saison. 82 matches et 65 défaites plus tard, l’objectif n’est clairement pas atteint. À la décharge du président, la décision de saborder cette saison par un assainissement des finances était sans doute la meilleure. Après avoir prolongé Carmelo Anthony au prix fort, et face aux premières semaines de difficultés, Phil Jackson a compris que seule une vision à moyen terme était viable. La blessure au genou de l’ailier a par la suite confirmé l’inutilité sportive de cette campagne.

De fait, New York a dit adieu à Travis Outlaw, J.R Smith et Iman Shumpert, tous deux partis à Cleveland, Samuel Dalembert, coupé mais aussi Amar’e Stoudemire, coupé pour rejoindre Dallas et enfin, Pablo Prigioni, envoyé à Houston. En retour, New York a récupéré Alexey Shved, Lance Thomas, Lou Amundson, trois seconds tours de draft et surtout, fait l’économie de beaucoup d’argent en vue de recruter.

Entre temps, Derek Fisher, néophyte à ce poste de head-coach, a fait ses armes, non sans difficulté. L’attaque en triangle fut une complication de plus pour un groupe déjà à la peine, et finalement peu volontaire dans l’apprentissage. Pire, alors que l’identité défensive fut une des clés majeures des équipes championnes de Phil Jackson et Derek Fisher, ce dernier n’a pas réussi à imposer de rigueur de ce côté du terrain (107.2 pts concédés sur 100 possessions, 28e de la ligue). Il y a eu néanmoins un léger mieux sur la fin de saison (104 pts/100 poss en avril, 14e soit mieux que Golden State, Cleveland, Portland ou Toronto). Avec un groupe largement remanié, des jeunes décidés à intégrer la rotation pour de bon, Derek Fisher a en effet pu profiter d’un investissement supérieur et bénéfique. Ainsi, c’est presque dans un rôle de coach universitaire qu’il a fini par glisser, laissant de côté la tactique pour privilégier l’engagement. Sportivement parlant, cela n’a pas apporté beaucoup de victoires mais le principal reste l’intention de progression. Et, malgré toutes les critiques, d’ailleurs essuyées avec dignité, l’homme ne souhaite que cela.

L’auto-critique, Phil Jackson l’a aussi pratiquée cette saison, reconnaissant à plusieurs reprises l’échec de ses objectifs à court-terme. À sa décharge, le président des Knicks a pris la suite d’une administration désastreuse, responsable de décisions absurdes depuis… le transfert de Patrick Ewing : l’acquisition de Keith Van Horn contre Latrell Sprewell (2003), d’Eddy Curry (entre autres, dont un premier tour de draft avec Wilson Chandler) contre plusieurs joueurs (Tim Thomas, Mike Sweetney) et des échanges de tours de draft (s’avérant finalement être LaMarcus Aldridge, Joakim Noah) en 2005, celle de Steve Francis contre Trevor Ariza et Penny Hardaway (2006), de Tim Thomas (encore lui) et Cuttino Mobley contre… Zach Randolph et Mardy Collins (2008), de Larry Hugues contre… Tim Thomas (vous ne rêvez pas), de Jerome James et Anthony Robertson (2009), d’Eddie House et des poussières (pardon, pour elles) contre Nate Robinson et Marcus Landry (2010), du vieillissant Tracy McGrady et Sergio Rodriguez contre Jordan Hill, Jared Jeffries et un premier tour de draft (Royce White) en 2010, de Ronny Turiaf, Kelenna Azubuike et Anthony Randolph contre David Lee (2010) et la liste est loin d’être exhaustive, notamment en ce qui concerne les choix de draft échangés ou mal choisis. Clairement, les présences d’Isiah Thomas et surtout de James Dolan n’ont pas aidé la franchise à adopter une vision clairvoyante.

Maintenant que le bilan est tiré au clair depuis plusieurs semaines, le staff new yorkais doit se retrousser les manches pour combler les nombreuses lacunes de son équipe.

Des lacunes des deux côtés du terrain

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Il n’y a guère besoin de se plonger en profondeur dans les chiffres pour comprendre que la marge de progression est énorme. Avant-dernière attaque de la ligue (97.1 pts / 100 poss par match), New York n’était une menace pour personne cette saison. Piètres shooteurs (42.8% – 28e), les Knicks ont pourtant montré quelques signes positifs. Ainsi, un peu plus de 60% de leurs points ont résulté d’une passe décisive (9e), avec une moyenne de 16.8 pds / 100 poss (13e), signe d’un soin particulier apporté au partage de la gonfle. En fait, si la production offensive fut si pauvre, c’est sans doute en raison de l’appréhension liée au triangle (dont l’exécution débute après deux passes), responsable d’un jeu trop emprunté, comme l’atteste le rythme de l’équipe (93.6 poss / m, 28e). Logique, compte tenu de la difficulté du système, et deux jeunes au poste de meneur (Shane Larkin et Langston Galloway, rookie), avec l’absence prolongée de Jose Calderon (40 matches manqués). Ce manque d’expérience à la mène (loin d’être le seul poste responsable) fut aussi la cause de pertes de balle trop fréquentes sur le chemin du cercle (15.5 bps/100 poss, 23e). Le fait est que pour le moment, New York s’embourbe dans l’apprentissage d’un système et pendant ce temps, ne l’applique pas, pour la simple et bonne raison qu’elle n’a pas les joueurs pour, surtout en l’absence de Carmelo Anthony. Pas de courroie de transmission intérieure, pas de tir à mi-distance, pas de jeu poste bas, pas de menace, pas de triangle.

Quant à la défense, déjà évoquée plus haut, elle fut souvent proche du pathétique. Incapable d’arrêter l’adversaire (46% aux tirs alloué, 27e), notamment au-delà de la ligne à trois-points (38% alloué derrière l’arc, dernier de la ligue), New York a pris l’habitude de prendre l’eau à l’extérieur et ce, alors que sa raquette fut relativement bien protégée : seulement 41.1 pts par match encaissés dans la raquette (13e de la ligue) et 12.5 pts octroyés sur seconde chance (8e).

Malgré ces failles trop importantes à ce niveau, New York présente donc aussi des points encourageants, même à trois-points (34.4%, 15e), ou encore avec la jeunesse de son effectif (26.2 ans en moyenne, 12e), synonyme de progression possible. De plus, les absences de cadres normalement à même d’appliquer le schéma offensif (Carmelo Anthony, Jose Calderon, Andrea Bargnani) ont aussi enrayé son exécution. Cependant, dans l’état, et même avec les joueurs sus-mentionnés, l’effectif actuel reste désolé et c’est l’autre point primordial de la situation de la franchise pour une issue salvatrice : il faut l’améliorer. Cela passera d’abord par la poursuite du nettoyage de printemps.

Encore un remaniement à venir ?

Neuf joueurs sont actuellement free-agents : Andrea Bargnani, Alexey Shved (protégé), Jason Smith, Shane Larkin, Cole Aldrich, Quincy Acy (protégé), Travis Wear (protégé), Lou Amundson et Lance Thomas. Dès lors, il devient très difficile de spéculer sur la direction prise par le président.

abLe cas le plus intrigant reste évidemment celui d’Andrea Bargnani. Sa venue sur le marché est, ne le cachons pas, vécue comme une chance par le public local. Avec plus de 11 millions de dollars annuels, l’ailier-fort italien n’a pas vraiment rempli les états de service attendus (13.9 pts à 44.7%, 30.2% à 3-pts, 4.9 rbds en 28.8 min par match et 61 matches joués en deux saisons). À ce titre, nombreux le voient sur le départ.

Pourtant, le 1er choix de la draft 2006 pourrait bien revenir à Big Apple. Publiquement soutenu par Derek Fisher, utile en fin de saison selon Phil Jackson, Andrea Bargnani est encore vu comme une arme potentielle dans le cadre de l’attaque en triangle. C’est l’opinion du staff des Knicks, mais aussi de l’assistant-coach des Spurs, Ettore Messina (certes compatriote de l’intéressé). Est-ce si absurde que cela ? Probablement pas. Le schéma voulu par New York nécessite des grands avec de bonnes mains. S’il fut longtemps surpayé, Andrea Bargnani pourrait vouloir se relancer avec une proposition moindre, de courte durée. Il n’obtiendra de toute façon pas mieux. Dans ces conditions, New York aurait tort de s’en priver.

Parmi les joueurs à bas coût, New York devrait faire le tri. Malgré sa combativité, Shane Larkin est l’un d’entre eux. Sa maladresse latente (43.3%, dont 30.2% à 3-pts), son déficit de vision du jeu, son inconstance le barrent, d’autant que les Knicks ont mieux joué sans lui sur le terrain cette saison (+2.2 pts/100 poss). Il en va de même pour Jason Smith, intérieur valeureux mais à la contribution négligeable, notamment en défense (+7.1 pts/100 poss encaissés avec lui). De son côté, Travis Wear ne devrait pas non plus rempiler. Vaillant, mais limité (3.9 pts à 40.2%, 2.1 rbds en 13 min de jeu), l’ailier ne sera pas une priorité.

Aussi, New York fera vraisemblablement un choix entre Quincy Acy et Lou Amundson. Le premier n’a pas démérité (5.9 pts et 4.4 rbds en 19 min), même son adresse est catastrophique (39.3% à plus d’un mètre). Son influence défensive fut réelle (-7.4 pts / 100 poss encaissés avec lui), mais ses écarts de comportement (4 fautes techniques, 2 flagrantes, une expulsion) furent de trop, bien que compréhensibles au regard du laxisme fréquent des siens. Fatigué de courir après le contrat, Lou Amundson fut aussi l’un des battants de cette équipe (6 pts, 6 rbds, 1.3 ct en 20 min de jeu). Sa faculté à aller au rebond offensif, sa bonne vision du jeu (près de 3 passes sur 36 min) et son dévouement en font un soldat idéal, conjugué à un coût dérisoire (550 000 dollars de salaires cumulés avec les Knicks). En tant que back-up, New York aurait tort de se priver, d’autant que le joueur cherche de la stabilité. Il la mérite.

« C’est un gars qui peut faire partie d’un projet, mais tout simplement pas en tant que titulaire. » disait Steve Mills en avril.

Sera-t-il pour autant conservé ? Rien n’est moins sûr, et la balle est dans le camp des Knicks.

Une base de jeunes intéressants

Cependant, Steve Mills, general manager des Knicks, a bien appuyé sur le besoin de continuité dans l’effectif : New York ne se débarrassera donc pas de tout le monde.

« Nous ne voulons pas entamer la saison prochaine en ajoutant neuf nouveaux joueurs. Nous voulons un peu de continuité. » avait-il déclaré au New York Post en avril.

Et New York dispose en effet de quelques joueurs à même de revenir. Cole Aldrich pourrait être l’un des heureux élus. Back-up de bonne facture, l’intérieur a connu de bons passages, avec une productivité honnête (5.5 pts à 47.8%, 5.5 rbds et 1.1 ct en 16 min). Besogneux, défenseur capable, le pivot présente aussi l’avantage d’être peu cher (915 000 dollars cette saison). Selon ses dires, le joueur est satisfait de sa saison.

« C’était une bonne année pour moi, personnellement. J’ai été en mesure de montrer que je savais jouer »a t-il déclaré à KSTP. « C’était la première année où j’ai vraiment pu jouer. Mon tour est venu. J’ai bien joué. J’ai toute la confiance du monde. »

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La bonne surprise des Knicks fut surtout Alexey Shved, qu’on imagine bien rempiler dans la cité new yorkaise. Le Russe a enfin brillé en NBA sous le maillot des Knicks (14.8 pts, 4.6 rbds, 3.6 pds en 26 min). Avec lui, New York a mieux joué des deux côtés du terrain (+4.7 pts/100 poss) et sa contribution longue distance a permis d’écarter le jeu (37.1% à 3-pts), chose rare chez les Knicks. Ses qualités en font un joueur idoine pour le staff. Désormais, il se retrouve sur le marché mais les Knicks ne manqueront pas de le protéger avec une qualifying-offer (4.1 millions de dollars), à moins que Phil Jackson ne lui propose d’emblée un contrat de longue durée au salaire convenable, afin de ne pas se laisser piéger par une éventuelle hausse des enchères (cependant, probablement limitée).

Lance Thomas pourrait aussi faire partie des rescapés de l’intersaison (8.3 pts, 3 rbds en 26 min). À la fin de la saison, Derek Fisher était heureux de son engagement sur le terrain.

« Ils ont changé notre équipe avec leur activité. Ils ont changé notre culture car ce sont de super jeunes hommes. Ils sont venus travailler avec la même attitude chaque jour et le même état d’esprit, et en dépit de notre bilan, nous sommes mieux avec eux. » disait-il à Newsday, en mentionnant également Langston Galloway.

Ce dernier, phénomène médiatique grâce à ses bonnes performances (à pondérer avec la faiblesse de l’équipe), a gagné une prolongation jusqu’en 2016. Avec un salaire de 840 000 dollars (partiellement garanti), les Knicks reconduiront sans aucun doute l’une des rares satisfactions de cette saison (11.8 pts à 35.5% à 3-pts, 4.2 rbds, 3.3 pds, 1.2 int en 32 min de jeu). De son côté, Cleanthony Early dispose d’une nouvelle saison au salaire garanti (845 000 dollars). Prometteur mais laxiste, il est attendu au tournant par Derek Fisher. Avec 35.5% aux tirs, dont seulement 28.2% en jump-shots, le joueur a du travail. Sa défense fut aussi suspecte (46.1% aux tirs pour ses adversaires directs, contre 43.8 en temps normal). Pour lui, la saison prochaine doit être celle de la rédemption, déjà.

L’intersaison la plus importante de la décennie pour le club ?

Enfin, New York a de l’argent, ce qui n’est pas loin d’être un exploit après plusieurs années au-dessus du cap. Ce ne fut pas non plus sans douleur, puisque lors de ses nombreuses transactions précédentes, la franchise a lâché plusieurs tours de draft (un 2nd tour 2015, deux 1ers tours 2016, 1 2nd tour 2016, etc…). Il était donc important pour Phil Jackson de faire le ménage dans l’effectif pour se donner un peu d’espoir. Selon ses décisions avec ses actuels free-agents, le président du club disposera de 23 à 31 millions de dollars pour cet été (après déduction du contrat du 4e choix de draft), suffisant pour attirer un, deux gros poissons et/ou des joueurs de bon calibre.

Même si la free-agency 2016 sera également intéressante à suivre, Phil Jackson sait bien qu’il sera jugé sur sa faculté à entourer Carmelo Anthony dès cet été. Ce dernier a d’ailleurs déjà fait part de ses doléances. Le président a dévoilé sa stratégie de recrutement et, outre l’argent, veut séduire par la promotion de son plan de jeu. Sa théorie pourrait souffrir de la confrontation avec la réalité du terrain cette saison, mais passons sur ce point. Le fait est que la cible de New York cet été semble large, très large.

Parmi les principaux objectifs, Marc Gasol et LaMarcus Aldridge sont très clairement visés. Pour le premier, cela semble compliqué.

« New York est une ville sympa mais il y faisait très froid lors du All-Star Game. » a t-il dit il y a peu.

Pour le second, cela paraît plus ouvert, bien que l’ailier-fort des Blazers a précisé que son historique avec sa franchise compterait. Cependant, en privé, la mise en vente de la maison de Damon Stoudamire que LaMarcus Aldridge loue à l’année a laissé place à quelques spéculations. Plus concrètement, les Blazers ont plus d’argent à lui proposer et le joueur a déclaré vouloir devenir le meilleur joueur de l’histoire de la franchise. Aussi, son association avec Carmelo Anthony laisse quelque peu perplexe tant les deux joueurs présentent nombre de similitudes dans leur jeu offensif, et notamment poste bas. Quant aux autres noms de valeur, c’est tout aussi complexe : Draymond Green, Jimmy Butler et Kawhi Leonard sont tous free-agents protégés et ils ne partiront pas de leur club. DeAndre Jordan est la priorité des Clippers, voire des Mavs. Kevin Love est une possibilité mais Cleveland ou les Lakers (il est Californien) paraissent les destinations les plus probables.

Au final, New York aurait peut-être davantage de bénéfices à se concentrer sur des joueurs moins cotés, mais plus aisés à convaincre, plutôt que de s’investir à perte, à l’instar des Lakers l’été dernier. Évidemment, Greg Monroe est une possibilité et la présence de David Falk dans l’entourage des joueurs pourrait être un avantage, tant l’agent chérit les gros marchés et leurs possibilités économiques. À l’arrière, Wesley Matthews et Danny Green constitueraient eux-aussi des plus-values, même si le premier a toujours le coeur à Portland, comme le second dans le Texas.

Une piste est néanmoins à envisager : celle de Dwyane Wade, dont les négociations avec Miami se déroulent mal. Prêt à tester le marché pour de bon, l’arrière pourrait se laisser tenter par une ultime expérience dans la cité new yorkaise, selon le Daily News. À 32 ans, le triple champion NBA peine toujours avec ses genoux, mais reste l’un des meilleurs joueurs de la ligue à son poste (21.5 pts à 47%, 4.9 rbds, 4.8 pds en 31.8 min de jeu et 62 matches). Proche de Carmelo Anthony, déjà en amorce de reconversion avec sa pige télévisée durant ces finales, Dwyane Wade bénéficierait d’une exposition médiatique conséquente avec la perspective de faire bien mieux que les 17 victoires des Knicks cette saison. Pour New York, on parle de court-terme mais avec un Carmelo Anthony déjà trentenaire, s’assurer une transition plus victorieuse dès la saison prochaine n’est pas négligeable.

Ainsi, à moins d’un miracle, New York ne devrait pas accueillir de star en pleine fleur de l’âge cet été. Dans cette optique, 2016 semble une issue plus concevable. Avec l’explosion à venir du salary-cap, Phil Jackson a tout intérêt à se focaliser sur des dépenses moins conséquentes, mais néanmoins bénéfiques, cet été pour garder un levier en vue de l’été prochain. Avec le retour de Carmelo Anthony en bonne santé, un ou deux joueurs de bon niveau pourraient suffire à retrouver les playoffs la saison prochaine, et ce serait déjà un bon point.

La draft ou l’amorce d’un renouveau ?

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Certes, le 4e choix n’est pas vraiment au goût de la direction new yorkaise mais à cette position, la franchise peut encore s’offrir un rookie de très bon calibre. Son choix dépendra avant tout de celui des Sixers, mais sauf surprise lors des deux premiers choix, Philadelphie devrait sélectionner D’Angelo Russell. Pour New York, les trois principales options portent sur Emmanuel Mudiay, Justise Winslow et Willie Cauley-Stein.

Malgré la présence de Langston Galloway, et le retour attendu de Jose Calderon, du renfort à la mène ne serait pas trop. Le marché des free-agents n’est pas si ouvert et dense sur ce poste, et les Knicks ont besoin de scoring et de vitesse : Emmanuel Mudiay peut en apporter, comme le pense Larry Brown. Son shoot ne plaide néanmoins pas en sa faveur. La bonne cote est pour Justise Winslow, dont les capacités athlétiques et défensives ne laisseraient pas indifférents Phil Jackson, selon ESPN. De plus, l’ailier de Duke est déjà l’un des joueurs de cette promotion déjà prêts à contribuer en NBA. Enfin, son entente avec Carmelo Anthony en dehors des terrains est un bon signe. Mais les Knicks ont aussi besoin d’un point d’ancrage défensif à l’intérieur, et à ce titre, Willie Cauley-Stein peut apporter de la densité à la raquette. Cependant, son jeu offensif et sa marge de progression constituent de vraies questions. Un 4e choix n’est-il pas trop haut pour lui ?

Quant à Kristaps Porzingis, annoncé à cette position par Sports Illustrated et surprise des work-outs selon de nombreux observateurs, il dispose d’un talent bien réel. Cependant, la pression médiatique à New York et les attentes de Carmelo Anthony sont telles que l’on voit mal Phil Jackson prendre ce risque.

Une solution alternative existe : le trade-down. Les Knicks cherchent ainsi un second premier tour de draft et d’autres joueurs attendus entre la 10e et 20e position plaisent à New York tels que Cameron Payne ou Trey Lyles. Cette promotion 2015 est dense, et New York pourrait gagner à lâcher son 4e choix pour deux premiers tours de draft. Ce ne sera peut-être pas glamour aux yeux du public, mais sportivement parlant, l’idée se défend.

Enfin, il ne faut pas abandonner la possibilité d’un échange pour des joueurs confirmés. Le 4e choix reste un produit d’appel, et New York pourrait aussi en profiter pour se débarrasser de Tim Hardaway Jr., décevant cette saison, voire de Jose Calderon, joueur intelligent, idéal pour le triangle mais onéreux (7 millions de dollars).

« Nous avons beaucoup de choses à l’étude pour le moment » confirmait ainsi le general manager Steve Mills à NJ.com. « Nous avons toujours des trade exceptions dont nous pouvons nous servir jusqu’à la draft, donc on discuter avec plusieurs équipes à propos de différentes choses. Nous sommes donc ouverts à plusieurs opportunités pour continuer d’améliorer notre équipe. »

Pour quelle contrepartie ? Là encore, ce n’est que pure spéculation mais Denver cherche des acquéreurs pour Ty Lawson. C’est une possibilité par ailleurs appuyée par Basketball Insiders. Quoi qu’il en soit, si échange il y a, ce sera pour des vétérans.

« Nous avons beaucoup de jeunes dans notre effectif pour le moment, et notre but est d’ajouter des joueurs plus expérimentés. » a t-il poursuivi.

Finalement, plus que la free-agency, la draft pourrait être le meilleur moyen de se renforcer pour la saison prochaine, que cela soit par la sélection d’un joueur ou, surtout, par des échanges. La facture de téléphone devrait bientôt grimper au Madison Square Garden.

Un choix tactique à déterminer

Au sein de la grande nébuleuse new yorkaise, une inconnue demeure : à quel poste doit jouer Carmelo Anthony ? Si le All-Star joue ailier depuis son entrée dans la ligue, son positionnement n’est pas aussi simple que ça. Entre 2012 et 2014, le joueur a passé le plus clair de son temps au poste 4. Or, à titre individuel, cela correspond à l’une de ses plus belles périodes en carrière (meilleur scoreur de la saison 2012/13 avec 28.7 pts ; 40.2% à 3-pts en 2013/14, son record en carrière). Cette saison, il a joué 77% de son temps de jeu total à l’aile et sa production (à nuancer avec une condition physique précaire) a chuté puisqu’il s’agit de sa plus faible campagne statistique depuis 2011/12.

Le fait est que dans la NBA d’aujourd’hui, celle dans laquelle LeBron James peut jouer sans sourciller au même poste que Karl Malone autrefois, où Draymond Green (2m01, 105 kgs) est un intérieur de choix, où Harrison Barnes peut défendre sur Marc Gasol, Carmelo Anthony présente un profil idoine pour jouer intérieur. Sa palette offensive est à ranger parmi les meilleures de sa génération, pour ne pas dire plus, et ses capacités physiques correspondent à l’évolution de ce poste, d’autant qu’avec l’âge, ce positionnement lui évite aussi des changements de direction inlassables en défense face aux ailiers adverses.  Il fut d’ailleurs plus efficace en défense à ce poste qu’à l’aile (107.7 pts/100 poss encaissés en 2013, 108.3 pts en 2014, 112.2 en 2015). Aussi, en l’absence de vrais talents dans la raquette, il peut représenter une solution fiable pour nourrir le triangle, dépendant de passeurs intérieurs.

Si l’on extrapole au basket FIBA, certes très différent en termes athlétique, physique et tactique, Carmelo Anthony a fait ses preuves à ce poste au sein de Team USA. L’effectif de la dernière campagne olympique, très small-ball, a largement profité de la production du Knick (alors à Denver) à ce poste (16.3 pts à 53.5%, 50% à 3-pts, 4.8 rbds). La NBA évolue, et New York pourrait bien ne trouver que des bénéfices à voir sa star occuper cette position.

Un plan opaque ou de véritables espoirs à court-terme ?

Malgré l’argent, le 4e choix de draft et Carmelo Anthony, la position des Knicks n’est pas simple à gérer. Après plus d’une décennie d’échecs, le club ne peut plus compter sur sa seule aura pour recruter des stars. Même la ville, toujours attrayante en termes de marketing et de visibilité, ne semble plus suffire à l’heure où les petits marchés peuvent offrir des situations contractuelles plus avantageuses à leurs propres free-agents et un confort royal.

La chance de New York est néanmoins d’avoir rajeuni considérablement l’effectif avec des contrats malléables à souhait. Avec une base constituée de Carmelo Anthony, Jose Calderon, Andrea Bargnani, Cleanthony Early, Langston Galloway et Alexey Shved, l’apport de bons « role player » réputés peut suffire pour retrouver les playoffs à l’Est. En soi, ce serait déjà une progression indéniable. Mais en l’état, la franchise présente trop peu d’attraits pour attirer des renforts de niveau All-Star dès cet été (hormis Dwyane Wade, donc).

D’ordinaire peu prolixe, Jerry West lui-même doute de cette éventualité à court terme. À Phil Jackson de le faire mentir, mais une chose est certaine : les Knicks doivent atteindre la post-saison dès l’année prochaine. Sinon, l’échec sera calamiteux en termes d’opinion publique et New York devra offrir ses premiers tours de draft 2016 à Denver, puis Toronto (le résultat des échanges de Carmelo Anthony et Andrea Bargnani). Il y a mieux comme perspective, d’autant que la free-agency 2016 ne présente pas plus de garantie que cette saison. Or, on voit mal les ambitions du club être repoussées à 2018. Pourtant, c’est bel et bien une possibilité.
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