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[Throwback Thursday] Eddie Johnson, un scoreur à fort caractère

Chaque jeudi, Basket USA vous propose son « Throwback Thursday », votre moment détente et nostalgie de la semaine. Après Stacey AugmonMatt Bullard ou encore Tyrone Corbin, on poursuit aujourd’hui avec Eddie Johnson, un des meilleurs scoreurs des années 80, et un garçon qui n’a jamais reculé devant aucun défi.

Gamin de Chicago, Eddie Johnson est un dur à cuire. Comme Russell Westbrook de nos jours, il n’est pas facilement impressionné. Le shooteur patenté a joué quasiment 1 200 matchs en NBA, avec 16 points et 4 rebonds de moyenne… sans la moindre cape All Star mais avec un titre de meilleur sixième homme de la ligue en 1989.

Passé par les Kings, quand ces derniers évoluaient encore à Kansas City, Eddie Johnson a surtout connu ses heures de gloire dans la conférence Ouest des années 90, avec les Suns puis les Sonics et enfin les Rockets. Joueur de la vieille école qui nous a avoué apprécier le jeu physique des années 80, Eddie Johnson l’a également prouvé de notre côté de l’Atlantique en devenant une légende instantanément (ou presque) à l’Olympiakos en 1994.

Toujours dans le basket, avec des chroniques sans langue de bois pour USA Today ou Sirius XM NBA Radio notamment, et aux commentaires pour la télé locale de Phoenix, Eddie Johnson est sans conteste un des joueurs au plus fort caractère de l’histoire de la NBA. Rencontre explosive !

« J’aurais pu tourner à 20 points dès ma première saison »

Eddie, vous avez été drafté au second tour en 1981 (29e choix), était-ce une expérience compliquée à vivre, avec autant d’attente ? 

« Non, pas du tout en fait ! Je savais que j’allais être sélectionné entre le milieu et la fin du premier tour. Et quand le premier tour s’est terminé, et que mon nom n’avait pas encore été appelé, je souhaitais ne plus être drafté du tout. Car les équipes qui sélectionnaient au deuxième tour avaient leur effectif déjà en place pour ainsi dire. Et moi, je voulais arriver dans une équipe où jouer dès mon arrivée. Quand est arrivé le deuxième tour, je ne savais pas trop où j’allais atterrir et finalement, ce sont les Kings de Kansas City qui m’ont sélectionné. »

Vous avez réalisé une belle carrière à la fac d’Illinois (14 points et 7 rebonds en 121 matchs), mais comment s’est passée votre adaptation au niveau supérieur ? 

« Je dirai que ça s’est plutôt bien passé pour moi. Le seul truc, c’est que je devais prouver à mon équipe que je n’étais pas un ailier fort. C’est à ce poste qu’ils voulaient me faire jouer. Une fois que j’ai prouvé ça, j’ai trouvé ma place. Ma deuxième année, j’étais devenu titulaire et j’ai tourné à 20 points par match. »

Exactement, vous êtes passé de 9 à 19 points entre vos deux premières saisons, qu’est-ce qui a changé pour vous (si rapidement) ?

« J’ai simplement bossé sur mon jeu. Honnêtement, je pense que j’aurai pu jouer comme ça dès ma première année si j’avais obtenu un temps de jeu régulier. Et puis, j’avais aussi grandi, j’étais plus mûr. Je savais ce que je pouvais faire et ne pas faire. J’avais également de bons meneurs à mes côtés avec Ray Williams et Larry Drew. Donc ça a grandement aidé aussi dans ma progression. »

Quand avez-vous eu le déclic, quand avez-vous su que vous alliez pouvoir durer dans cette ligue ? 

« J’ai su à la moitié de ma première saison. Car j’arrivais à faire des trucs face à des joueurs vétérans, j’arrivais à naviguer dans les défenses adverses. Et de toutes manières, mon état d’esprit a toujours été que j’allais réussir une longue carrière. Et j’ai eu la chance de pouvoir durer. »

Avez-vous eu un mentor en NBA ?

« J’ai eu beaucoup de mentors. Lors de ma première année, toute l’équipe m’a super bien accueilli. Joe Meriweather, qui n’est malheureusement plus des nôtres [décédé en 2013, ndlr], Leon Douglas, Reggie King, Phil Ford, ces gars-là m’ont pris sous leur aile. Puis Ray Williams lors de ma deuxième année. J’étais aussi très proche de Mike Woodson. Sam Lacey aussi pour un bref moment. J’ai eu beaucoup de gars qui m’ont aidé, qui m’ont donné beaucoup de conseils. Même Rich Kelley, un de mes joueurs préférés, qui est sorti de Stanford. Il a été fondamental dans mon apprentissage pour devenir un leader et puis aussi une bonne personne en dehors des terrains. »

Vous avez bien connu les années 80 en NBA, était-ce vraiment si rude qu’on le dit ?

« Oui, c’était physique mais je viens de Chicago, tu sais ! J’ai grandi comme ça, en me faisant bastonner sur les terrains de basket. C’était la seule manière que je connaissais de jouer. L’aspect rugueux et physique du jeu ne me dérangeait pas… et à vrai dire, j’aimais même ça ! À ce niveau-là, la transition n’étais pas difficile pour moi. »

« Je suis le meilleur sixième homme de l’histoire de la NBA »

Aviez-vous une idole, un modèle ?

« Oui, étant de Chicago, j’étais fan des Bulls. Et le gars que j’admirais, c’était Chet Walker. Il est sans aucun doute le premier gars que j’ai commencé à observer et étudier. Je regardais ses mouvements et j’essayais de les reproduire et de prendre certaines de ses attitudes dans mon jeu. Il était connu pour faire cinquante feintes de tir et j’ai importé ça dans mon jeu aussi. Bob Love aussi. Lui est même devenu un autre mentor pour moi quand je suis arrivé en NBA. Mickey Johnson. Pas mal de joueurs des Bulls que je regardais gamin m’ont aidé plus tard durant ma carrière. »

Vous êtes donc rapidement devenu un gros scoreur en NBA, avec neuf saisons entre 17 et 22 points de moyenne entre 1982 et 1991, mais vos équipes, des Kings notamment, n’ont pas connu de véritable succès collectif, était-ce frustrant ? 

« Oui, c’est clair. Mon but chaque saison était de gagner le titre. Je n’ai jamais réfléchi autrement. Mais j’ai réussi plus tard à atteindre quatre fois les finales de conférence. J’étais proche d’atteindre les finales NBA mais ça ne s’est jamais bien goupillé. J’ai pu jouer dans des grandes équipes, des équipes qui avaient de très bons bilans, avec Phoenix, Seattle et puis Houston à la fin de ma carrière. »

Oui, justement, je voulais évoquer votre saison 1989 avec les Suns. On en a parlé récemment avec Tyrone Corbin et c’était une superbe aventure cette année-là avec Phoenix car vous n’étiez pas du tout attendu à pareille fête…

« Oui, on a gagné 55 matchs après une saison où on en avait gagné que 28 ! Il y a eu beaucoup de changements dans l’effectif. Les arrivées de Ty Corbin, Kevin Johnson et Mark West par un échange qui envoyait Larry Nance à Cleveland, ce qui était compliqué car il était très populaire [à Phoenix]. Et puis, on a signé Tom Chambers durant l’intersaison. Et la draft a été bonne avec Dan Majerle, Tim Perry et Andrew Lang. Tout ça a bien solidifié notre effectif et on a décollé à partir de là. »

Qu’est-ce qui vous a manqué pour aller plus loin avec cette équipe ?

« La maturité. On était une équipe très jeune. On a gagné beaucoup de matchs mais on s’est fait balayé par les Lakers lors de notre première finale de conférence Ouest. Et la deuxième année, on a battu les Lakers en demi-finale [de conférence Ouest] en cinq manches, 4-1. Mais on a ensuite perdu contre les Blazers en finale de conférence. Trois ans plus tard, avec Charles [Barkley], ils ont enfin réussi à passer le cap et atteindre les finales NBA. Mais moi j’étais dans une autre équipe… »

Deux finales de conférence d’affilée, on imagine que c’est extrêmement frustrant…

« Oui, bien sûr ! À l’époque, il y avait de grandes équipes. Notre deuxième fois, il faut bien avouer que Portland était la meilleure équipe. Les Lakers étaient plus vieux et on avait réussi à les battre. Mais les Blazers avaient plus d’expérience que nous, ils avaient beaucoup de très bons joueurs. Et puis, la première fois, face aux Lakers, on savait contre qui on perdait. C’était la grande équipe des Lakers. On pensait avoir notre chance de les battre. »

Durant cette période à Phoenix, vous avez été nommé meilleur sixième homme de la ligue en 1989, est-ce une récompense dont vous êtes fier, sachant que vous étiez un titulaire et un gros scoreur plus tôt dans votre carrière ? 

« J’en suis fier, bien sûr. Ce n’était pas non plus un rôle complètement nouveau pour moi. À Kansas City, j’avais aussi commencé sur le banc. Et je n’avais pas tellement apprécié ça mais je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur mon sort. Je voulais tirer le positif de tout ça et j’ai réussi à le faire. Et à mon avis, je suis même devenu le meilleur sixième homme de l’histoire de la ligue. »

« Mon plus gros regret, c’est ce match 6 face à Utah en 1997 ! »

Vous avez ensuite été envoyé à Seattle, avec la jeune équipe menée par Shawn Kemp et Gary Payton, quels sont vos souvenirs de cette période ?

« Ils étaient incroyables… mais ils étaient jeunes. Et je pense que c’est ce qui nous a fait le plus mal quand j’y repense a posteriori. J’étais plus vieux quand j’y suis arrivé. On a tous pu voir ce qu’ils ont réussi à faire par la suite [atteindre les finales NBA en 1996 notamment, ndlr]. Mais je dirai que c’était probablement l’équipe la plus talentueuse que j’ai connue, du premier au quinzième joueur. Shawn Kemp, Derrick McKey, Michael Cage, Dana Barros, Nate McMillan, Ricky Pierce, Sam Perkins, moi. On avait du talent sur tous les postes et une grosse profondeur de banc. »

Comment était le jeune Shawn Kemp quand vous l’avez rencontré chez les Sonics ?

« Un gamin formidable. Il était très jeune. Avec le recul, je me dis que j’aurais dû être plus direct et plus ferme avec lui. Je pense que j’aurais pu l’aider. Mais quand on est jeune, je devais avoir 28 ou 29 ans, on ne pense pas comme ça. À l’époque, je pensais à moi avant tout, à mettre les choses en ordre pour moi. C’était un super gars. Et je regrette vraiment que sa carrière ait tourné comme elle l’a fait, car pour moi, c’était pour sûr un joueur destiné au Hall of Fame. »

Que s’est-il passé durant ces playoffs 1993 ? Le mélange d’expérience et de jeunesse n’a-t-il pas complètement pris ?

« Non, non, ça a bien pris. On est simplement tombé face à des équipes très talentueuses. C’est ce qui s’est passé, tout simplement. On a poussé les Suns à un match 7, on les avait à portée de fusil. On a eu une chance de célébrer comme ils l’ont fait… Mais Charles a réussi un énorme match. Il était décidé à ne pas les laisser perdre ce match-là. »

Est-ce le plus gros regret de votre carrière, cette finale de conférence perdue au match 7 face à Phoenix en 1993 ? 

« Non, mon plus gros regret, c’est à la fin de ma carrière, quand on a perdu avec Houston face à Utah. On avait une équipe talentueuse, on avait le match 6 chez nous et on avait la série sous contrôle. Et Stockton nous a fait ce que je leur avais fait au match 3, en rentrant le tir de la gagne. Pour moi, c’était vraiment la plus grosse chance qu’on avait de gagner le titre… »

Comment vous souvenez-vous de cette période à Houston justement, entre 1997 et 1999 ?

« C’était une super expérience. J’ai affronté ces gars-là toute ma carrière : Charles, Dream, Clyde. Donc, c’était forcément bien d’être enfin à leurs côtés dans leur équipe. C’était une opportunité immense que j’ai saisie. Ce furent sans aucun doute deux de mes meilleures années en carrière. »

« Ma saison à l’Olympiakos, ce fut la meilleure année de ma vie ! »

Je voulais également évoquer votre année passée à Olympiakos. En gardez-vous un bon souvenir ? 

« Oh oui, j’ai énormément de bons souvenirs ! S’il-vous-plaît ! Ce fut la meilleure année de ma vie ! »

Comment en êtes-vous arrivé à ce choix ? 

« Je pensais tout simplement que c’était la meilleure chose à faire pour moi à ce moment-là. Je ne suis pas quelqu’un qui va prendre les gens de haut ou négliger une opportunité. J’ai été voir ce que c’était, ce qu’on me proposait. Et je me suis rendu compte que passer un an hors de la NBA pouvait être une bonne chose, pas une mauvaise chose. »

Oui, car c’est extrêmement rare pour un joueur NBA établi, de votre carrure, de quitter la ligue pour venir en Europe…

« Oui, ce n’est pas commun. Mais je ne suis pas comme tout le monde ! Je pensais que c’était la chose à faire et je pense que ça l’était. J’ai réussi une grosse saison et l’équipe a réussi une grosse saison. On avait une super équipe, un bon propriétaire et un excellent coach. Les fans là-bas sont extraordinaires. Encore aujourd’hui, je les considère comme mes fans. La moitié de mes followers sur Twitter sont grecs ! On a une très belle relation. »

L’ambiance des matchs en Grèce est bien différente de celle de la NBA, est-ce quelque chose qui vous a surpris ? 

« Oui, c’est sûr que c’est une ambiance complètement différente et j’ai dû m’y habituer. Il y avait des fumigènes, de la fumée au plafond, on se faisait balancer des pièces de monnaie. Comme je l’ai dit, je viens de Chicago. J’ai connu aussi des situations compliquées. Si se prendre une pièce sur la tête est le pire truc qui peut m’arriver, ça devrait aller. »

« Kiki Vandeweghe ne s’arrêtait jamais de bouger »

Qui était votre adversaire direct le plus compliqué à défendre ? Ou disons le duel qui vous excitait le plus ?

« C’est difficile à dire car il y a tellement de joueurs. Et puis franchement, aucun duel défensif ne m’excitait. Je voulais trouver la solution de facilité à chaque fois [rires]. Mais si je dois en garder un, je dirais Kiki Vandeweghe. Tout le monde dit Michael [Jordan] ou Bird automatiquement. Mais ce sont des immenses joueurs donc forcément, ils vont toujours réussir de grands matchs. Mais ils ne bougeaient pas autant que Kiki, car ils savaient comment dominer. Kiki était tout le temps en mouvement, il n’était jamais immobile et il finissait toujours par me fatiguer. »

Qui étaient vos coéquipiers les plus proches ? 

« J’en ai deux : Mike Woodson et LaSalle Thompson. J’ai beaucoup d’amis en NBA, encore aujourd’hui mais ces deux-là sortent du lot. »

Quand avez-vous compris qu’il était temps pour vous de raccrocher les baskets ? 

« J’ai joué pendant 18 ans. En fait, ce n’est pas tellement moi qui ai décidé mais plutôt les équipes NBA. Ce n’était pas vraiment moi qui ai décidé de raccrocher. Car je voulais jouer vingt ans en fait. »

Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ? 

« Que j’ai réussi ma vie ! Que j’ai pu prendre soin de ma maman. Que j’ai rencontré ma femme et fondé une famille. C’est ce que je retiens par-dessus tout. »

Quel est votre premier souvenir de basket ?

« J’ai commencé à jouer quand j’avais 13 ans. C’est là que tout a commencé pour moi. Avant, je jouais mais ce n’était pas organisé ou quoi que ce soit. Et je suis vraiment tombé amoureux du basket à 14 ans. »

Et pouviez-vous imaginer faire une telle carrière ? 

« Non, ce que j’imaginais à l’époque, c’était juste d’obtenir une bourse de scolarité pour aller à l’université car ma mère n’aurait pas pu payer. Et ensuite obtenir mon diplôme. Avec ça, j’aurai pu tout mettre en place. Je n’ai pas grandi comme ces gamins d’aujourd’hui qui pensent que leur place est en NBA. Non, pas du tout. »

Propos recueillis à Portland

https://www.youtube.com/watch?v=4AE5yMd43Sg

43 points sur une mi-temps face aux Clippers (le 12 novembre 1988) !

34 points face à Portland avec les Sonics (1991)

https://www.youtube.com/watch?v=o9bg-dKyNJM

Eddie Johnson, légende de l’Olympiakos en une saison (1994-95) !

24 points face à Michael Jordan (1995)

https://www.youtube.com/watch?v=ak-H0GOwIbo

Son tir de la gagne face à Utah en 1997

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