Coup de balai dans l’Utah

Au terme d’un match maitrisé par le duo Kobe Bryant-Pau Gasol, les Los Angeles Lakers battent une nouvelle fois le Jazz de Jerry Sloan (111-96) et se hissent en Finales de Conférence. Ils y retrouveront les Suns après une longue semaine de récupération.

Poussé au bord du ravin, Utah devait jeter ses dernières forces dans la bataille pour espérer prolonger la série. Quelques beaux mouvements d’attaque et une vraie volonté de partager le ballon en début de match leur permettaient de prendre les devants. Mais l’entrée de Lamar Odom marquait le début du cauchemar.

Avec un Pau Gasol dominateur sous le cercle, les Lakers reprenaient le contrôle. Mieux, après une bonne séquence de leur banc, ils rentraient avec 17 points d’avance à la mi-temps. Une nouvelle fois dépassés par la taille et la technique de leurs adversaires, les coéquipiers de Deron Williams manquaient surtout d’agressivité. Dissuadés de venir s’installer dans la raquette par quelques contres d’Andrew Bynum, maladroits sur leurs rares tentatives exploitables, le bateau Jazz prenait l’eau et rien, pas même un temps mort vocal de Jerry Sloan, ne semblait pouvoir l’écoper.

58-41 à la mi-temps. Mais les Mormons ne voulaient pas mourir en vain. Certainement piqués au vif par Jerry Sloan, conscients d’avoir baissé trop vite les bras, ils mettaient enfin plus d’intensité, contestaient chaque déplacement et rendaient finalement la tâche compliquée à leurs adversaires.

C.J. Miles alimentait la marque en début de deuxième mi-temps tandis que Deron Williams trouvait enfin Carlos Boozer. Les Lakers pouvaient sentir le souffle du Jazz dans leur cou, eux qui n’étaient plus qu’à 6 points. Mais, alors qu’ils s’étaient reposés sur Kobe Bryant pendant la première moitié du troisième quart, les Angelinos retrouvaient leur esprit collectif. L’orage passé, Gasol et Fisher sortaient du bois pour repousser leurs adversaires à plus de 10 longueurs.

Comme à son habitude, Kobe Bryant répondait présent malgré la bonne défense de Wesley Matthews. Une bonne alternance entre pénétrations et shoots à mi-distance, un touché exceptionnel et quelques tentatives maladroites de la part du rookie pour obtenir la faute avaient fait rentrer Kobe dans son costume d’assassin.

13 points d’avance à l’entame du dernier quart-temps pour des Lakers tout en contrôle. Derek Fisher prouvait pour la énième fois sa valeur en playoffs. Un 3 points réussi suivi par 3 lancers rendaient la tâche extrêmement compliquée au Jazz.

Surtout que Shannon Brown enchainait lui aussi à longue distance et que Pau Gasol entamait un véritable festival offensif. 7 points consécutifs au nez et à la barbe de Carlos Boozer qui, frustré par les bras interminables de l’Espagnol, le poussait sur tous les rebonds et récoltaient non pas la balle mais les fautes. Exclu, il pouvait s’asseoir sur le banc d’Utah, peut-être pour la dernière fois.

La messe était dite dans l’Utah et on entendait même des « Sweep, Sweep » dans la salle, sans doute une première. Une bonne entrée de Sundiata Gaines ne servira qu’à masquer l’amplitude du score et les Lakers, après avoir été congratulés par leurs adversaires éphémères, peuvent se concentrer sur Phoenix. Même un Andrew Bynum transparent ne leur a pas porté préjudice. Monstrueux de domination dessous, trop grand, trop technique, Pau Gasol forme avec Kobe Bryant une paire mortelle lorsque ces deux-là jouent ensemble à leur vrai niveau.

Los Angeles et Phoenix peuvent désormais profiter d’une semaine de récupération, le premier match ayant lieu lundi prochain, avant une finale de conférence prometteuse.

Kobe Bryant, impérial sur cette série, était interrogé pour savoir ce qui lui avait permis d’être aussi performant :

Etre en bonne santé. Ça fait une grosse différence.

Quelque part dans l’Arizona, Steve Nash acquiesce, un œil fermé.