Après le nouvel échec de Kentucky à la March Madness, John Calipari s’interroge

Alors que Kentucky était la tête de série #2 dans le tableau East de la March Madness 2022, les Wildcats avaient chuté dès le premier tour face à Saint Peter’s, tête de série #15. À la décharge de John Calipari, les Peacocks avaient ensuite fait chuter Murray State (#7) puis Purdue (#3), ne tombant qu’à l’Elite Eight, face à North Carolina.

L’an passé, Kentucky, tête de série #6, avait mordu la poussière au deuxième tour face à Kansas State, #3. Et cette année, l’équipe, tête de série #3, a donc encore chuté dès le premier tour, face à Oakland, #14.

Habitués à jouer les premiers rôles depuis l’arrivée de John Calipari en 2009, les Wildcats ne sont plus une place forte de NCAA, et c’est toute la stratégie, qui s’appuie sur des freshmen, qui pourrait être remise en cause.

« J’ai fait ça avec des jeunes équipes toute ma carrière, et ça va être compliqué pour moi de changer ça. Parce que j’ai aidé tant de jeunes et leurs familles, que je ne me vois pas simplement leur dire : ‘Ok, on ne va plus recruter de freshmen' » explique dans un premier temps l’ancien coach des Nets et de l’université de Memphis.

Des montagnes de futurs joueurs NBA sous ses ordres

C’est que John Calipari a construit son aura universitaire en misant sur ses qualités de recruteur, basées sur sa capacité à propulser ses joueurs vers la Grande Ligue. C’est ainsi qu’il a, année après année, récupéré quelques-uns des meilleurs lycéens du pays, en ayant sous ses ordres des montagnes de futurs joueurs NBA, souvent en « one-and-done » : Derrick Rose, Anthony Davis, Karl-Anthony Towns, John Wall, De’Aaron Fox, DeMarcus Cousins, Julius Randle, Jamal Murray, Bam Adebayo, Shai Gilgeous-Alexander, Devin Booker, Tyrese Maxey, Tyler Herro…

Une stratégie qui affiche clairement ses limites collectives, le « sponsoring » permis par le « NIL » et les assouplissements des règles de transfert ayant changé la dynamique universitaire.

« La situation a changé pour nous. Tout d’un coup, les équipes sont devenus très vieilles. Nous jouons contre des équipes alors que notre moyenne d’âge est de 19 ans, et que leur moyenne d’âge est de 24 ou 25 ans. Dois-je changer à cause de cela ? Peut-être en ajoutant deux ou trois joueurs plus âgés pour compléter l’équipe. »

Bourreau de Kentucky la nuit dernière, Jack Gohlke a ainsi connu une année « redshirt », et avec la dérogation d’un an liée au Covid, il est en NCAA depuis six ans. Il a ainsi le même âge que Luka Doncic !

Avec ses huit « freshmen » et trois « sophomores », les Wildcats de Rob Dillingham et Reed Shepperd étaient en effet très jeunes et John Calipari, lié à vie avec Kentucky, admet qu’il va peut-être devoir changer de fusil d’épaule en apportant un peu d’expérience à son groupe. Sous peine de revivre les mêmes problèmes, encore et encore.