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LeBron James : peut-on gagner quand on n’est pas obsédé par la victoire ?

Par  — 

Les grands joueurs doivent vivre avec l’héritage et le poids du passé. C’est compliqué, parfois injuste et réducteur, mais c’est comme ça. Quand on évoque LeBron James, Kobe Bryant ou Michael Jordan ne sont jamais loin. Ils l’ont précédé, avaient eux aussi énormément de talent et ont gagné des titres. Alors, qu’il le veuille ou non, l’enfant d’Akron doit faire face aux comparaisons.

Niveau basket, on peut toujours discuter mais LeBron James est tout proche de ses illustres aînés. C’est plutôt niveau mental que des questions se posent.

Je ne connais pas LeBron James personnellement. Pendant 5 jours, je l’ai simplement croisé dans les allées de l’American Airlines Center de Dallas, je l’ai vu s’échauffer avec ses partenaires. Je l’ai vu jouer, encaisser victoire et défaite, répondre aux journalistes, je l’ai vu se préparer pour les matchs. Alors ?

Ni Michael, ni Kobe : juste LeBron

Alors, non, LeBron James n’a pas l’arrogance d’un Michael Jordan qui voulait humilier ses adversaires pour ressentir ce sentiment de contrôle absolu. Non, il n’a pas l’arrogance d’un Kobe Bryant qui aime être le héros, quitte à multiplier les airballs en playoffs à 19 ans, revoyant encore et encore « Braveheart » ou « Gladiator », multipliant les shoots impossibles dans des positions improbables.

Il a l’arrogance d’un surdoué à qui tout a été donné trop tôt. L’arrogance d’un jeune homme habitué depuis toujours à être entouré d’amis qui badent devant ses moindres gestes. LeBron James aime être au centre de l’attention, il aime faire le spectacle et ressentir les retours positifs de l’assistance.

Quand ses shoots rentrent, il est sur un nuage, comme enivré par l’énergie positive et l’admiration qui se dirigent vers lui depuis la salle. Quand ça va mal, quand son shoot se dérègle et qu’il est bien défendu, que son équipe perd ou ne marque plus, ça se dérègle. Michael Jordan pouvait bien rater 5 shoots consécutifs dans le money-time, il s’en moquait. Il continuait, parce qu’il avait besoin de sentir sa propre domination sur le match. Kobe Bryant, lui aussi, n’en a cure. Car le sentiment qu’il ressentira au moment d’inscrire le shoot décisif effacera toutes les frustrations précédentes.

S’inquiète-t-il trop de ce que les gens pensent de lui ?

LeBron James, lui, semble beaucoup plus cérébral, comme s’il percevait toute l’attention de l’assistance et qu’il s’y adaptait. Après avoir raté ses derniers shoots lors du match 2 de la Finale, il est devenu timide dans le dernier quart-temps des rencontres, préférant passer la balle plutôt que de continuer à jouer son jeu. Parce qu’il semble avoir l’esprit plus cartésien que ses prédécesseurs. Et qu’il sait qu’une réussite n’efface pas 5 échecs dans l’esprit du public.

Il parait aussi avoir un rapport différent avec la victoire. Comme si elle était un moyen, et pas une fin en soi. Celle-ci ne le hante pas, même s’il sait qu’il en a besoin. Mais alors : peut-on gagner quand on n’est pas obsédé par la victoire ?

Avec le talent fantastique que possède LeBron James, c’est certain, surtout qu’il était tout près du Graal dès sa première saison avec le Heat. Avec les habitudes, l’expérience et la confiance, les titres viendront sûrement un jour. Mais alors qu’il clôture sa huitième saison dans la ligue, le temps presse déjà pour ne pas gâcher son talent, et sa légende. Et ne pas passer à côté de son destin.

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