Alors qu’en amont de la saison NCAA, l’été dernier, il était davantage considéré comme un « role player » et le lieutenant de Nick Smith Jr, recrue « freshman » star à Arkansas, Anthony Black, lui aussi un « freshman », s’est finalement imposé comme le meilleur joueur et l’élément central du jeu des Razorbacks.
Pendant que son collègue du « backcourt » peinait à trouver son rythme à cause de pépins physiques répétés, le natif du Texas affichait lui un niveau de jeu constant, et brillait par son profil « all-around ». Très bon « playmaker » et défenseur au lycée, Anthony Black a ainsi confirmé en NCAA tout le bien que les observateurs pensaient de lui dans ces domaines, même si à l’inverse il n’a pas rassuré sur ses points faibles, comme le tir et la création du tir.
Mais dans l’ensemble, son exercice « freshman » fut très convaincant et c’est donc tout à fait logiquement qu’il a choisi d’être un « one-and-done ». Dans la « lottery », son profil de porteur de balle de grande taille doté d’une bonne polyvalence va intéresser plus d’une équipe, c’est certain.
Profil
Poste : Meneur
Taille : 2m01
Poids : 90kg
Équipe : Arkansas Razorbacks
Stats 2022/23 : 12.8 points, 5.1 rebonds et 3.9 passes
Points forts
– Un pur créateur. Porteur de balle naturel de 2m01, utilisé la plupart du temps comme meneur cette saison à Arkansas mais aussi capable de jouer dans un rôle de créateur secondaire sur un poste 2/3 grâce à sa taille, Anthony Black est un créateur dans l’âme. Vif, les yeux toujours portés vers l’avant, il lit bien le jeu et sait anticiper les décisions pour placer ses coéquipiers dans le bon tempo. Aussi bien à l’aise sur le « pick-and-roll » sur demi-terrain que sur transition, après avoir récupéré un rebond par exemple, il a le potentiel pour être un « playmaker » à haut volume de passes dans une attaque en NBA. Avec lui, les intérieurs de type « rim-running » devraient particulièrement s’éclater. Chez les Razorbacks cette saison, il a profité des blessures de Nick Smith Jr. pour s’installer comme la plaque tournante du jeu des siens, mais il était entouré par un « spacing » proche du néant. Entouré de meilleurs shooteurs et plus largement de meilleurs attaquants chez les pros, il devrait sans soucis atteindre, voire dépasser sa moyenne de passes de cette saison (3.9) dès son année rookie.
– Les qualités défensives. Grand et mobile, avec des appuis réactifs, Anthony Black semble aujourd’hui capable de défendre certains profils de joueurs allant du poste 1 au poste 4 en NBA, même s’il sera plus en difficulté face aux plus athlétiques/explosifs à cause de son manque d’explosivité et de puissance physique. D’autant plus que ses lectures de jeu en défense sont pertinentes, notamment sur les lignes de passes (2.1 interceptions). Au « point of attack », il saura à n’en pas douter tenir rapidement son rang sur les « switchs ». Reste maintenant à progresser dans la constance des efforts défensifs, comme tous les jeunes. Mais les outils, physiques et mentaux, pour être un joueur d’impact dans ce domaine sont là, et ils sont convaincants.
Points faibles
– Le tir. C’est à ce jour sur ce point que le bât blesse, quand on observe le profil d’Anthony Black. Précieux en attaque car il est un très bon « playmaker » et un « connecteur », il n’est en revanche pas un très bon attaquant, actuellement. La faute, avant tout, à son tir, encore en chantier. Le shoot n’est pas naturel chez lui, et l’impression visuelle ne ment pas. Pas très à l’aise pour tirer en « catch-and-shoot » derrière l’arc (30.1% cette saison), il l’est encore moins quand il s’agit de créer son tir et de dégainer en « pull-up ». Sa mécanique de tir laisse d’ailleurs perplexe, et peut-être que quelques petits ajustement pourraient l’aider à trouver davantage ses aises. La bonne nouvelle, c’est que le tir se travaille, et qu’on peut progresser dans ce domaine.
– Les pertes de balle. Il en a commis en moyenne 3.0 par match cette saison, soit quasiment autant que sa moyenne de passes décisives, de 3.9 par match. Ce qui est rassurant, c’est que beaucoup étaient dues à des erreurs de jeunesse et une tendance à parfois surjouer et à vouloir trop bien faire, et ce total devrait organiquement diminuer à mesure qu’il gagne en expérience en tant que meneur de jeu en NBA. Surtout que le QI basket est élevé chez lui, et les lectures la plupart du temps pertinentes.
Comparaison
Quelque part entre Shaun Livingston et Josh Giddey.
Pronostic
Dans le Top 10. En #8 à Washington par exemple, le « fit » est absolument évident.