Et si on tenait là le nouvel arrière de renom formé à Connecticut ? Après les Rip Hamilton, Ben Gordon ou encore évidemment Ray Allen, le jeune Jordan Hawkins semble effectivement présenter toutes les qualités pour devenir le petit dernier de cette lignée d’arrières passés par le campus de Storr avant de briller en NBA.
Arrière pur souche, le joueur de 21 ans est un excellent shooteur, comme les illustres Huskies évoqués plus haut, certainement le meilleur de cette cuvée 2023. Après une saison « freshman » discrète en 2021/22 (5.8 points à 33% à 3-pts), il a ainsi tourné à 39% derrière l’arc sur 7.6 tirs par match (16.2 points) cette saison pour son exercice « sophomore », atteignant même les 50% de réussite au cours des six matchs de la « March Madness » (21/42 pour 16.3 points de moyenne), participant pleinement au « run » jusqu’au titre.
Si le plafond qu’il peut atteindre ne figure clairement pas parmi les plus élevés dans cette cuvée, son niveau plancher est en revanche très haut grâce à son tir extérieur, un outil primordial dans la NBA moderne. Bon nombre d’équipes seraient ravies de s’attacher ses services, pour entourer leurs porteurs de balle d’un véritable tireur d’élite.
Profil
Poste : Arrière
Taille : 1m96
Poids : 88kg
Équipe : UConn Huskies
Stats 2022/23 : 16.2 points (38.8% à 3-pts), 3.8 rebonds et 1.3 passe
Points forts
– Le meilleur shooteur pur de la cuvée. « Le shoot, c’est mon super-pouvoir », a-t-il même affirmé le mois dernier, quand il déclarait son inscription à la Draft. Pur arrière au shoot soyeux, Jordan Hawkins est effectivement le « sniper » le plus redoutable de cette Draft 2023 (38.8% sur 7.6 tirs extérieurs cette saison). Pour l’heure avant tout un spécialiste du shoot en mouvement, il peut sanctionner en « catch-and-shoot » de n’importe où, dans n’importe quel contexte. En sortie d’écran ou sur un « handoff » derrière l’arc, à mi-distance sur un « pindown » ou plus simplement dans un « corner » sur une phase de « pick-and-roll » : peu importe pour l’arrière natif du Maryland, qui peut dégainer de n’importe où avec la même aisance dès l’instant où il est ouvert. Sa mécanique de tir est fluide, compacte et se déclenche vite, et il est d’autant plus dangereux que ses appuis se positionnent très rapidement. En somme, il s’inscrit dans la tradition historique des « shooting guards », qui dribblent peu mais sont systématiquement en mouvement loin du cuir pour s’offrir des positions de tirs préférentielles. S’il atterrit en NBA dans une équipe au sein de laquelle l’attaque est gérée par des bons « playmakers », il va prendre son pied à sanctionner derrière l’arc.
2 Minutes of Jordan Hawkins shooting on the move pic.twitter.com/yzQSYFRPjb
— Keandre (Hoop Intellect) (@HoopIntelllect) May 27, 2023
– Un bon potentiel défensif. Son shoot est évidemment son argument de vente principal, mais Jordan Hawkins a aussi des bonnes qualités de l’autre côté du terrain. Même s’il est encore un peu léger physiquement (88kg), il est grand et véloce (1m96), avec une envergure qui s’approche des 2m08, et se déplace plutôt vite. Latéralement, ses appuis sont effectivement vifs, notamment au « point of attack », zone clé en NBA, où les défenses sont surtout portées sur le « switch » dans l’axe. En somme, si l’effort défensif de Jordan Hawkins est parfois inconsistant, ses outils défensifs, sur le plan physique et athlétique, sont en tout cas porteurs d’un grand optimisme concernant sa capacité à devenir très vite un défenseur positif dans un collectif. Un bon résumé de ses qualités dans le passage ci-dessous, où il sécurise le « point of attack » avant de gêner son vis-à-vis au poste bas, sans faire de faute. Très prometteur.
this defense by Jordan Hawkins…
ridiculous good POA defender pic.twitter.com/0ViK1a6CeS
— BPA (@_BrasilDraft) December 29, 2022
Points faibles
– Un dribble encore un peu timide. Souvent comparé à Ray Allen, pour la similitude du poste, des qualités de tir et de l’université, Jordan Hawkins n’est pour l’heure pas au même niveau que le mythique shooteur de Milwaukee, Seattle et Boston ne l’était au même âge en ce qui concerne le dribble. Très à l’aise en « catch-and »shoot », le champion NCAA l’est en effet un peu moins quand il faut poser le cuir au sol pour prendre un tir derrière. Un petit défaut qui l’empêche de sanctionner avec la même régularité en sortie de dribble ou encore dans ses finitions au cercle. D’autant qu’il est encore un peu tendre physiquement, et ne peut pas vraiment jouer des coudes pour finir en force dans la peinture. Sur ce point, l’exemple à suivre pour lui serait celui de Bradley Beal, surtout un arrière « off-ball » en début de carrière, avant de prendre confiance en son dribble avec l’expérience, jusqu’à devenir un porteur de balle aguerri.
Comparaison
Un profil « catch-and-shoot » à la Malik Beasley ou Isaiah Joe, mais avec un potentiel défensif bien plus important. S’il améliore son dribble, Ray Allen (version Milwaukee ou Seattle) est bien sûr le modèle à suivre.
Pronostic
Entre la 10e et la 20e position. En #12 ou #13 par exemple, le Thunder et les Raptors pourraient le choisir pour dynamiser leur attaque. Sinon, il peut aussi être un choix évident pour aider le « spacing » des Lakers, en #17.