Alors que la présaison bat son plein, Basket USA continue sa traditionnelle présentation, équipe par équipe, de la saison NBA à venir. Celle-ci prend, comme chaque année, la forme d’un compte à rebours, du pire bilan de la ligue à notre favori pour le titre de champion.
Pour les Cavaliers, le titre de champion semble encore loin d’être une option à ce jour, mais cela pourrait bien évoluer à terme. En attendant de viser un deuxième trophée Larry O’Brien, la franchise de l’Ohio devra d’abord retrouver les playoffs pour la première fois depuis 2018, date du second départ de LeBron James. Justement, les playoffs lui ont longtemps été promis en 2021/22, avant que les hommes de J.B. Bickerstaff ne s’écroulent sur la fin, en raison notamment des blessures d’Evan Mobley et de Jarrett Allen, le néo-All-Star.
Toujours est-il que Cleveland, en pleine progression, a parfaitement su se reconstruire depuis quatre ans et, cet été, les dirigeants locaux ont carrément choisi d’accélérer ce processus de reconstruction en récupérant… Donovan Mitchell. Le désormais ex-arrière du Jazz, obtenu en échange de Lauri Markkanen, Collin Sexton et le rookie Ochai Agbaji, formera donc une redoutable paire dans le backcourt des Cavs, aux côtés de Darius Garland, All-Star également et nouveau patron de ce groupe ambitieux.
Dotés d’un cinq de départ solide, à l’extérieur (Darius Garland, Donovan Mitchell, Caris LeVert/Isaac Okoro) et dans la raquette (Evan Mobley, Jarrett Allen), avec un banc fourni et expérimenté (Kevin Love, Ricky Rubio, Cedi Osman, Robin Lopez, Dean Wade…), les Cavaliers semblent ainsi armés pour atteindre les playoffs. Sans un certain LeBron James dans l’effectif, ce serait une première pour eux depuis… 1998 !
La jeune troupe de J.B. Bickerstaff n’aura de toute manière pas d’autre choix que de performer collectivement, car elle a envoyé la bagatelle de cinq premiers tours de Draft (!) dans l’Utah, pour s’attacher les services de Donovan « Spida » Mitchell. Autant dire que, dans l’Ohio, la pression est aujourd’hui palpable et il faudra la gérer au mieux, en se nourrissant de la déception du printemps dernier (élimination au play-in).
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
— Arrivées : Donovan Mitchell (Jazz), Ricky Rubio (Pacers), Raul Neto (Wizards), Robin Lopez (Magic), Isaiah Mobley (Draft)
— Départs : Lauri Markkanen, Collin Sexton et Ochai Agbaji (Jazz), Rajon Rondo, Moses Brown (Clippers), Ed Davis, Brandon Goodwin
LE JOUEUR À SUIVRE : DONOVAN MITCHELL
À l’image de son ancien coéquipier Rudy Gobert dans le Minnesota, Donovan Mitchell ouvre un nouveau chapitre de sa carrière à Cleveland, à tout juste 26 ans. All-Star établi depuis trois ans, qui tourne à 23.9 points de moyenne en saison régulière et 28.3 points de moyenne en playoffs depuis son arrivée dans la ligue, « Spida » est un joueur au talent certain, capable d’élever le niveau d’une équipe avec ses qualités offensives et sa polyvalence au scoring.
Reste que les derniers mois de son aventure dans l’Utah ont quelque peu terni sa réputation. Critiqué pour individualisme en attaque, ses absences en défense et son manque de leadership, l’arrière a donc pas mal de choses à prouver dans l’Ohio, où il est en tout cas ravi d’avoir atterri, malgré l’intérêt des Knicks.
Et, même si son statut n’est plus à démontrer désormais, il sera toutefois important de déterminer son rôle car, sans parler d’Evan Mobley ou Jarrett Allen, Darius Garland est bien installé à la tête du collectif local.
Un vrai défi en perspective pour J.B. Bickerstaff, qui sera chargé de trouver le bon équilibre et d’installer une hiérarchie claire, pour que sa paire Garland/Mitchell tourne à plein régime et ne se marche pas dessus offensivement. Sans trop handicaper non plus les Cavaliers défensivement, en évitant de trop solliciter ce duo Evan Mobley — Jarrett Allen appelé à colmater régulièrement les brèches.
Moyenne d’âge : 27 ans
Masse salariale : 172.3 millions de dollars (9e)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Clairement, une nouvelle ère s’ouvre dans l’Ohio. Portés par leur prolifique tandem All-Star, Darius Garland — Donovan Mitchell, qui trouve très vite ses repères, les Cavaliers se hissent facilement dans le Top 8 de leur conférence et ils s’installent même dans le Top 6, luttant pour l’avantage du terrain au premier tour des playoffs. Il faut dire que, dans la raquette, Evan Mobley et Jarrett Allen rassurent et apportent la stabilité défensive nécessaire au « backcourt ». En plus de convertir leurs nombreux caviars, sur le plan offensif.
Avec Isaac Okoro ou Caris LeVert comme dernier titulaire, JB Bickerstaff peut d’ailleurs alterner les styles dans son cinq majeur, et le technicien jongle bien en fonction des adversaires. Un équilibre renforcé par Kevin Love, le revenant Ricky Rubio, Cedi Osman, Robin Lopez ou encore Dean Wade qui apportent leur expérience, et leur efficacité, en relais des titulaires.
Pour couronner le tout, les blessures ne touchent que très rarement les joueurs des Cavaliers, qui peuvent par conséquent atteindre leur plein potentiel, de chaque côté du parquet.
Épouvantail par excellence à l’Est, la franchise de l’Ohio présente des arguments à faire valoir pour franchir au moins un tour en playoffs. Et, même s’il faut affronter d’entrée un gros morceau, aucun obstacle ne semble infranchissable pour ce groupe ambitieux, équilibré, fourni et qui, surtout, a tout l’avenir devant lui…
LE PIRE SCÉNARIO
Pour la première fois depuis le second départ de LeBron James, les Cavaliers sont attendus et scrutés de près. Une certaine forme de pression difficile à gérer pour cette équipe, qui semblait plus à l’aise quand elle avançait dans l’ombre. Forcément, les résultats collectifs s’en ressentent et sont en dents de scie, alors que la qualification directe pour les playoffs devient rapidement hors d’atteinte, compte tenu de la densité de cette conférence Est.
Pour espérer mieux que le « play-in », les joueurs de J.B. Bickerstaff auraient déjà dû pouvoir compter sur une bonne entente entre leurs leaders, Darius Garland et Donovan Mitchell. Ayant du mal à fonctionner ensemble, ils font certes leurs stats mais en jouant l’un après l’autre. Pire : si Jarrett Allen reste fidèle à lui-même au poste 5, ils ralentissent le développement d’Evan Mobley au poste 4, qui ne trouve jamais son rôle offensivement. Une paire Mobley/Allen qui s’épuise surtout à rattraper les errements défensifs du tandem Garland/Mitchell…
Plutôt efficaces, les Kevin Love, Caris LeVert, Cedi Osman et autres Dean Wade ne suffisent pas à sauver les apparences. Quant à Ricky Rubio, rétabli tardivement, il peine malheureusement à retrouver son niveau d’avant-blessure, tandis que le décevant Isaac Okoro continue de ne pas justifier son statut de 5e choix de la Draft 2020. Pour relativiser, les Cavaliers peuvent toujours se dire que leur groupe est jeune et qu’ils ont encore tout le temps d’en tirer le meilleur. Mais cette saison n’est clairement pas à la hauteur des attentes.
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Spurs | 13 – Jazz | 12 – Rockets | 11 – Kings |
10 – Blazers | 9 – Pelicans | 8 – Lakers | 7 – … | 6 – … |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pacers | 13 – Pistons | 12 – Hornets | 11 – Knicks |
10 – Wizards | 9 – Hawks | 8 – Raptors | 7 – Bulls | 6 – Cavaliers |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |