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De Gonzaga à Arizona, le nouveau défi de Tommy Lloyd

NCAA – Après vingt années de bons et loyaux services à Gonzaga, Tommy Lloyd va relever un immense défi à la tête de la fac d’Arizona.

On est en mai 2001 et ça commence par une partie endiablée de ping pong. D’un côté de la table, il y a Tommy Lloyd, alors assistant à la fac de Gonzaga. De l’autre, un jeune prospect français du nom de Ronny Turiaf.

Les points s’enchaînent et le tricolore semble prendre le meilleur mais Lloyd se jette au sol, sans égard pour ses genoux ensanglantés… Il donne tout !

« J’ai fini par gagner le match », sourit aujourd’hui Lloyd dans The Athletic. « Je pense que Ronny s’est dit : mince, si ce gars-là est comme ça pour un match de ping pong, je dois venir ici. »

Vingt ans à Spokane

Après avoir tenté une carrière semi-pro en Australie, Lloyd s’est rapidement aperçu que son avenir ne serait pas celui d’un joueur professionnel mais plutôt celui d’un coach. Tombé amoureux du processus de résolution de problèmes alors qu’il était en Allemagne pour une deuxième tentative en tant que joueur, Lloyd va poursuivre son voyage autour du monde, et jusqu’aux antipodes par des petits boulots, sachant qu’à son retour aux Etats-Unis, il se lancerait pour de bon dans le coaching. Mais où ?

Grâce à son coach au lycée, Jerry Reinland, qui connaissait Dan Monson (le coach de Gonzaga à l’époque), Lloyd devait entrer dans le staff de l’équipe de basket de Gonzaga, en tant qu’assistant bénévole, mais ce dernier a tellement eu de succès avec les Bulldogs, atteignant l’Elite Eight en 1999, qu’il a été recruté par la fac de Minnesota.

Heureusement, son successeur, un certain Mark Few, a bien voulu tenir la promesse de son prédécesseur. Mais sans garantie sur la suite de l’aventure : « Je me souviens qu’il est arrivé chez nous et je me demandais : c’est qui celui-là déjà ? » Coach Few n’allait pas regretter sa décision.

Infatigable bosseur et bien conscient qu’il devait se démarquer, Lloyd s’est peu à peu rendu indispensable à Spokane, en s’occupant des tâches ingrates. Ou tout simplement en remplissant les postes encore inexistants du staff des Zags.

« Ils n’avaient pas de secrétaire, pas d’assistant étudiant, pas d’assistant vidéo… Mon job, c’était de faire tout ce qu’il y avait à faire. »

Un recruteur hors-pair

Plus particulièrement, Lloyd s’est fait connaître par sa qualité relationnelle avec les joueurs, et son intérêt pour les prospects internationaux. Grand voyageur durant ces jeunes années, Lloyd a gardé ses bonnes habitudes et a commencé à tisser une toile impressionnante sur la planète basket, en exploitant à fond la filière internationale.

Tout a démarré avec le pivot croate, Mario Kasun en 2000, même si ce dernier n’a finalement pas joué pour Gonzaga. En revanche, Lloyd avait bien mis en marche sa machine à recruter avec J.P. Batista (Brésil), Kelly Olynyk, Robert Sacre ou encore Kevin Pangos (Canada), Elias Harris (Allemagne), Przemek Karnowski (Pologne), Domantas Sabonis (Lituanie), Rui Hachimura (Japon), et évidemment Killian Tillie et Joël Ayayi qui tomberont dans son escarcelle.

Indéboulonnable assistant de Mark Few à Gonzaga ces vingt dernières années, Lloyd s’est fait connaître au fur et à mesure que les Bulldogs grimpaient dans la hiérarchie nationale… échouant cependant à une marche du titre cette saison face à Baylor.

« Je pense qu’il avait plus ou moins la même philosophie que j’ai toujours eue, à savoir : on ne joue pas avec le bonheur », assure Mark Few. « Il faut donner tout le crédit à Gonzaga qui s’est bien occupé de lui. Si Tommy [a fini] par nous quitter, on voulait que ce soit une décision difficile à prendre de partir d’une très bonne situation. »

Tourner la page

Heureux dans son rôle d’assistant de luxe, et de recruteur tout-terrain pendant vingt ans, Lloyd a cette fois eu envie de goûter à autre chose. Nommé entraîneur en chef d’Arizona en mai dernier, le natif de Kelso, dans l’état de Washington, va donc quitter son Nord-Ouest natal pour aller vivre le grand frisson dans le désert de l’Arizona.

« Je suis prêt », affirme-t-il. « Je dis ça parce que j’ai passé vingt ans dans une équipe qui a connu beaucoup de succès et où j’ai été mis en situation d’endosser des responsabilités au quotidien. Ce que j’ai appris, c’est que si tu te plonges à fond dans le processus, tu te sentiras bien quand tu trouveras les solutions. C’est ce que j’entends faire à Arizona. »

Reprendre le flambeau à Arizona est forcément un exercice périlleux quand on sait que le précédent coach, Sean Miller, a été pris dans la tourmente d’une enquête du FBI. Impliqué dans des paiements mensuels de joueurs, dont DeAndre Ayton, Miller a logiquement démissionné mais Arizona n’est pas encore sorti de l’auberge…

« Le recrutement a été un peu difficile », avoue Lloyd. « Il faut voir les choses en face, c’est ma première année en tant qu’entraîneur en chef et les mesures de la NCAA pèsent au-dessus de nos têtes. On espère que tout ça va bientôt se tasser et qu’on pourra tourner la page. »

En bon professionnel, Lloyd a en tout cas fait ses devoirs sérieusement, allant à la rencontre de Miller pour assurer la transition au mieux. « C’était simplement une preuve de respect pour un être humain. Le gars a connu beaucoup d’épreuves récemment mais il a fait du bon boulot pour cette fac. Notre rencontre s’est très bien passée. J’aimerais bien qu’on remette ça. »

« On joue sur le long-terme »

Sans révolutionner les méthodes qu’il a développées à Gonzaga, et qui ont fait son succès, Coach Lloyd continue de recruter à l’internationale chez les Wildcats, ayant notamment convaincu son poulain Oumar Ballo de le suivre, mais en faisant aussi venir le jeune Français Adama Bal.

L’équipe d’Arizona aura des airs de pub Benetton l’année prochaine avec Pelle Larsson, l’arrière suédois transfert d’Utah, mais aussi Bennedict Mathurin, le canadien d’origine haïtienne, Kerr Kriisa l’Estonien, Azuolas Tubelis et Tautvilas Tubelis, les deux jumeaux lituaniens et enfin Christian Koloko le Camerounais qui seront aussi des membres importants de sa rotation.

« On sait qu’on doit adopter une approche réaliste », ajoute Dave Heeke, le directeur athlétique à Arizona. « On ne va en tenir rigueur à Tommy. On joue sur le long-terme. Tommy est notre gars et on va traverser ça ensemble. »

Engagé dans un cycle long de reconstruction à Arizona, Lloyd va entamer un nouveau chapitre dans sa carrière. Il aura la lourde tâche d’effacer graduellement les errements du passé et rétablir la réputation d’une fac qui a chuté dans les classements depuis 2018 et n’a plus atteint le Elite Eight depuis 2015…

« On n’a pas besoin de faire des plans sur la comète. Je n’ai pas de plan en sept étapes. Il s’agit simplement de prendre des bonnes décisions, des décisions simples au quotidien. J’espère que ces bons choix en entraîneront d’autres et qu’une opportunité nous amènera à une autre. »

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