Quel bilan pour le rookie Steve Nash ?

Considéré comme l’un des tous meilleurs meneurs de l’histoire en NBA avec notamment ses deux titres de MVP, Steve Nash a surpris tout le monde en acceptant de devenir « head coach » des Nets sans la moindre expérience comme assistant ou comme entraîneur à d’autres niveaux.

Consultant aux Warriors, Steve Nash avait pu analyser le comportement d’une équipe championne composée des meilleurs joueurs ou presque à leur poste, tout en tirant profit des conseils de Steve Kerr et de son staff.

Une expérience formatrice qui lui a permis de s’envisager comme coach de superstars telles que Kevin Durant et Kyrie Irving, puis de James Harden et bientôt Blake Griffin. « La plupart des bons joueurs qui deviennent coachs ne passent pas par un poste d’assistant » rappelle dans le New York Post, Rod Thorn, ancien dirigeant des Nets et de la NBA. « Maintenant, tu ne sais pas quel genre de coach ils seront. Pour moi, Steve Nash fait du bon boulot ».

Une amélioration depuis un mois

Réputé pour être un génie offensif mais aussi un piètre défenseur, Steve Nash est arrivé avec l’étiquette du « tout pour l’attaque », surtout lorsqu’il a recruté Mike D’Antoni comme assistant. Autre inquiétude, la prise de position de Kyrie Irving qui déclarait qu’il n’y aurait pas vraiment de « head coach » cette année. Pas de garantie en défense, une superstar qui le sous-estime, et surtout qui se fait déjà remarquer par ses sorties verbales et son absentéisme. Il y avait de quoi être inquiet…

Et franchement, les six premières semaines ont été compliquées. Jusqu’au 9 février dernier, les hommes de Steve Nash encaissaient 118 points en moyenne. Heureusement pour eux, leur puissance de feu offensive leur permettait d’inscrire 121 points par match, pour s’en tirer avec un bilan positif (14 victoires pour 12 défaites). C’est une double défaite face à Cleveland qui va faire office de déclic, et c’est James Harden qui va tirer la sonnette d’alarme.

« On apprend sur le tas car on n’a pas eu beaucoup d’entraînements, mais on doit avoir un effort constant. Honnêtement, notre problème n’est pas l’attaque, on ne s’en inquiète pas, c’est notre défense… Ça fait beaucoup de points dans la peinture », expliquait James Harden. « Les rebonds offensifs peuvent arriver, on peut concéder quelques lay-ups mais on ne peut pas autoriser autant de ballons qui rentrent dans la peinture, c’est trop. »

Un problème de suffisance et d’effort

Steve Nash ajoutera à l’époque que ce n’est pas un problème de tactique, mais bien d’effort. Ses joueurs faisaient preuve de suffisance car ils savent que leur talent offensif peut suffire.

« On doit simplement jouer plus dur. Puiser dans nos ressources. On n’a pas un effectif défensif. Mais on doit avoir plus de fierté en défense, contester plus de tirs, se battre, se jeter au sol, s’arracher… », énumérait-til. « C’est ce qui manque peut-être le plus que n’importe quel schéma défensif. Le message le plus important au final, c’est qu’on ne peut pas simplement venir à la salle et croire que ça sera suffisant. »

Le message va passer, et même sans Kevin Durant, Brooklyn trouve la bonne formule, et la défense s’améliore.

« Dans la manière de jouer et de défendre, vous pouvez voir une amélioration par rapport aux premiers jours » constate un scout de la conférence Est. Même son de cloche chez Sean Marks : « Il y a beaucoup d’amélioration et Nash sera le premier à dire : « j’ai encore beaucoup à faire ». Mais je suis ravi. »

Depuis un mois, la défense des Nets ne concède « plus » que 110 points par match, avec un Defensive rating de 113.6 points pour 100 possessions (26e de la NBA). Ça reste conséquent, sauf que l’attaque n’a pas faibli entre temps car elle marque toujours en moyenne 120 points par soir. Ce qui fait d’elle la première équipe à l’Offensive rating cette saison avec 118.2 points inscrits pour 100 possessions.

Brooklyn est même la meilleure équipe du moment avec un bilan de 10 victoires et 1 défaite sur le dernier mois de compétition. Résultat : Steve Nash a remporté le titre de Coach du mois de février.

Chanceux pour une première expérience

Pour Steve Kerr, la situation de son collègue rappelle la sienne lors de sa prise de fonction chez les Warriors. « Le challenge est tel que si vous n’avez jamais coaché auparavant, vous avez beaucoup à apprendre. J’ai vraiment eu beaucoup à apprendre lors de ma première année, tout comme Steve aujourd’hui. »

Cependant, les deux entraîneurs ne pouvaient rêver mieux comme effectif pour une première expérience puisqu’ils débutent avec une grosse cylindrée. « Il y a beaucoup à faire dans ce travail mais Steve vous dira, tout comme moi, que c’est mieux de débuter avec une équipe bourrée de talent plutôt qu’une équipe en reconstruction. C’est beaucoup plus facile que d’essayer d’apprendre et perdre chaque soir. »

Pour Steve Nash, le processus suit son cours : « C’est une progression naturelle pour être à l’aise sur le côté, être à l’aise aux entrainements, être à l’aise lors des sessions vidéo. Ce n’est pas juste du coaching, il y a plein d’autres choses à faire que simplement être coach. C’est quelque chose qui prend du temps pour s’y adapter. »

Malgré cette bonne situation, l’ancien meneur des Suns ne prend rien pour acquis : « Je ne vais pas me dire : « Eh je suis un meilleur coach qu’il y a dix jours ». Je gagne en assurance, j’apprends à connaitre mon équipe et nos défis. Les joueurs méritent du crédit. Mais je n’aime pas m’asseoir et dire : « Je suis juste l’entraineur de mon équipe, je maitrise la situation. » Prenons étape par étape. » 

Et la prochaine consiste à aller chercher la première place à l’Est, et à préparer au mieux les playoffs.