Le phénomène Jimmer Fredette raconté par Lee Cummard (Fos, Pro B)

Depuis le début de la March Madness, Basket USA a tout tenté pour décrocher un entretien avec le phénomène de cette fin de saison, Jimmer Fredette, scoreur né et meneur de Brigham Young University.

Pourtant débrouillard, votre site préféré s’est heurté à un mur mormon, finalement compréhensible puisque l’équipe est encore en lice pour le Final Four (elle affronte Florida ce soir à 0h30). Mais plutôt que de baisser les bras, nous sommes allés à Fos-sur-Mer, rencontrer Lee Cummard (2m01, 24 ans) qui fait le bonheur de cette équipe de Pro B depuis deux saisons.

Avant d’arriver en terre provençale, Lee a fréquenté BYU durant quatre années, dont deux aux côtés de Jimmer Fredette. Entretien avec un ancien teammate du clan BYU.

JIMMER FREDETTE

Quand as-tu rencontré Jimmer pour la première fois ?

Si je me souviens bien, c’était lors du BYU Summer Camp en été 2007. Il arrivait de High-School. Il a rejoint notre équipe lors de mon année Junior. C’est là que notre relation a débuté, avec le reste du groupe. Le premier contact a été très bon. C’était quelqu’un de réservé, mais il est arrivé, et il a joué dur dès le début.

Comment pourrais-tu le décrire quand il est arrivé?

Offensivement, il était déjà très affuté. On pouvait déjà déceler sa capacité à scorer. Même s’il a très bien développé ces qualités depuis trois ans, il a toujours été un gros scoreur. Il était toujours au gymnase entrain de travailler son jeu et son physique. Jimmer a toujours été un gros travailleur.

Dans quel secteur a-t-il le plus progressé depuis ses débuts ?

Je ne suis plus à ses côtés depuis bientôt deux ans, mais de ce que j’ai vu, il est devenu plus consistant dans tous les aspects de son jeu. Quand tu le regarde jouer, il est plus à l’aise avec la balle en main, il s’est amélioré dans la vitesse d’exécution, son catch-and-shoot. Il a toujours été capable de rentrer des tirs très difficiles. Il fait partie des meilleurs joueurs de ce championnat en ce moment.

« Il est plus athlétique qu’on ne le pense »

As-tu senti qu’il avait un potentiel plus élevé que la norme ?

Complètement. Quand il est arrivé, on voyait qu’il était brillant. Il l’a confirmé très rapidement en match lors de sa première année et la saison suivante en réalisant des grosses perfs. Il s’est amélioré chaque année, le coach et ses coéquipiers lui faisaient donc un peu plus confiance et Jimmer a parfaitement su tirer avantage de cette opportunité.

Sa capacité à s’adapter à la NBA fait actuellement débat. Penses-tu qu’il pourra devenir un go-to-guy en NBA ?

Je pense qu’il en est capable. Il ne mesure qu’1m.88, il ne saute probablement pas aussi haut que la plupart des meneurs superstars de la NBA mais il est beaucoup plus athlétique que ce que les gens croient. Il a beaucoup travaillé sa condition physique, notamment le haut du corps, les épaules. Quand il arrive à passer son épaule, son adversaire ne peut plus rien et là il devient très efficace. Et puis la façon dont il shoote cette saison, il peut déclencher son tir devant n’importe qui. Même un gars de plus de 2 mètres. Il sait aller sur la ligne, provoquer le contact et conclure. Je ne le vois pas devenir un go-to-guy tout de suite, mais avec un peu temps, et d’adaptation au niveau NBA je le vois bien faire le genre de choses qu’il fait en ce moment.

BRIGHAM YOUNG

Suis-tu la March Madness et BYU ?

Quand je peux regarder les matchs, je le fais. Les dernières rencontres étaient un peu trop tard pour que je puisse les voir, mais je suis resté en contact avec quelques coéquipiers, le coach et le staff. Je les suis. Avec Facebook aujourd’hui, on peut plus facilement communiquer ensemble. J’ai récemment eu Charles Abouo, Jackson Emery et Brock Zylstra, un de mes meilleurs potes.

Jusqu’où peuvent-ils aller cette année ?

Une fois la saison terminée, c’est assez ouvert. Il n’y a pas de route tracée. Il y a quelques équipes dominantes, mais sur un match, tout est possible. BYU, est bien allé battre Gonzga et de manière assez confortable malgré son déficit de taille. Sur un match, BYU a les moyens de battre n’importe qui dans ce tournoi. Leur défense de zone est vraiment devenue efficace, en particulier contre les équipes athlétiques et à l’aise offensivement.

Quel meilleur souvenir gardes-tu de ces années ?

J’ai passé quatre très belles années à BYU. Si je pouvais le refaire, j’y retournerais sur le champ. J’adore la fac. J’ai eu la chance d’être dans une équipe qui gagnait, ça aide aussi beaucoup. Si je devais garder un souvenir, ce serait probablement, les deux premières années où Jimmer est arrivé. Nous avons remporté la conférence Mountain West deux saisons de suite. Ce n’est pas un souvenir en particulier avec Jimmer, mais ça me rappelle de très bons souvenirs dans le vestiaire avec toute l’équipe.

LA FRANCE

Et ton adaptation à la France, comment la vis-tu ?

J’aime vraiment le sud de la France. Le temps est magnifique. En voyageant avec l’équipe j’ai découvert le reste du pays. Les gens ici sont sympathiques. Le club tourne assez bien depuis que je suis arrivé. Cette année on est toujours en course pour les play-off et on veut faire quelque chose.
Il y a des jours où c’est dur d’être loin de sa famille, de son pays, mais nous nous sommes adaptés. Maintenant on a nos restaurants préférés, les endroits que l’on aime fréquenter, ou les jolis coins à visiter quand il fait beau.

Quelles sont tes attentes pour la fin de saison avec Fos-sur-Mer ?

Je veux évidemment qu’on atteigne notre objectif, qui est de faire les play-offs. Mais aujourd’hui, mon souhait est d’abord que l’équipe refasse une série de victoires. En ce moment on est sur un mauvais rythme. Il nous faut refaire une série afin d’être dans la meilleure position possible pour les play-offs. On est une équipe très dangereuse et je pense que si on commence à enchaîner, on pourra battre n’importe qui. Le plus important commence demain soir, contre Bourg, qui joue très bien en ce moment.