C’est peu dire que les Rockets connaissent actuellement un automne mouvementé. En poste depuis 2007, Daryl Morey a effectivement démissionné de son rôle de GM afin de devenir président des Sixers dans la foulée. Quelques semaines auparavant, Mike D’Antoni avait quant à lui quitté ses fonctions d’entraîneur, qu’il occupait depuis 2016, pour finalement rejoindre le staff de Steve Nash chez les Nets.
Deux départs de poids pour Houston puisque les deux hommes symbolisaient mieux que quiconque le virage opéré par la franchise lors de la dernière « trade deadline », avec ce fameux « small ball » poussé à l’extrême. Surtout, ils sont ceux ayant permis à James Harden de changer de dimension car, sous leurs ordres, le MVP 2018 a pu pratiquer le meilleur basket de sa carrière, en étant mis dans des conditions idéales pour le faire.
Pour autant, sous la coupe du duo Daryl Morey – Mike D’Antoni, les Texans n’ont jamais pu faire mieux qu’une finale de conférence (2018), butant d’abord sur les Spurs, puis sur les Warriors – à deux reprises – et enfin sur les Lakers. Et c’est désormais avec Stephen Silas, coach novice en NBA, qu’ils tenteront de décrocher leur troisième titre de champion. Reste à savoir si les Rockets continueront de s’appuyer sur une rotation sans intérieurs…
SITUATION DES HOUSTON ROCKETS
Sous contrat : Russell Westbrook, James Harden, Eric Gordon, Robert Covington, PJ Tucker, Danuel House, Ben McLemore, Chris Clemons.
Player option : Austin Rivers.
Team option : David Nwaba.
Free agents : Tyson Chandler, Thabo Sefolosha, Bruno Caboclo, DeMarre Carroll, Jeff Green, Luc Mbah a Moute, Michael Frazier, William Howard.
Les Rockets peuvent souffler : ils attaqueront cette intersaison avec tous leurs titulaires sous contrat. En revanche, d’un point de vue financier, ils ne pourront disposer d’une importante marge de manœuvre cet automne.
En effet, Russell Westbrook, James Harden, Eric Gordon, Robert Covington et PJ Tucker occuperont à eux cinq quasiment 120 millions de dollars de la masse salariale de leur équipe. C’est d’ores et déjà plus que le montant du « salary cap » de la Ligue, initialement estimé à 115 millions de dollars mais susceptible d’être abaissé.
Si l’on y ajoute les contrats plus modestes de Danuel House, Ben McLemore et Chris Clemons (qui ne sont cependant pas tous garantis) ainsi que celui d’Austin Rivers (« player option »), cela laisserait les dirigeants texans avec une dizaine de millions de dollars, seulement, avant que ne soit atteint le montant de la « luxury tax ». Estimée à 139 millions de dollars, celle-ci pourrait également être revue à la baisse dans les prochains jours.
Connu pour être de nature économe, et d’autant plus avec la crise liée au Covid-19, le propriétaire Tilman Fertitta n’aura quoi qu’il arrive d’autre choix que de mettre davantage encore la main à la poche s’il désire que les siens soient champions. Et pour entourer le duo Westbrook/Harden, il faut s’attendre à ce que les contrats au minimum se multiplient du côté de Houston.
Quelle philosophie de jeu l’an prochain ?
Sans Daryl Morey ni Mike D’Antoni, les « Pocket Rockets » pourraient être amenés à changer de cap cet automne. En playoffs, leur stratégie sans intérieur de métier a montré ses limites contre une équipe aussi solide que les Lakers et cela pourrait inciter les dirigeants texans à faire machine arrière. Si la mode est au « small ball » en 2020, il reste néanmoins improbable d’imaginer une équipe triompher sans joueur de plus de 2.05 mètres, capable d’imposer son physique sur plusieurs séquences, même courtes.
Si le tir extérieur à outrance, l’avalement des espaces et les changements défensifs intempestifs risquent de faire à nouveau partie intégrante du « playbook » de Stephen Silas, fin stratège offensif lors de ses deux années passées à Dallas en tant qu’assistant de Rick Carlisle, l’arrivée à Houston d’un intérieur titulaire est également probable. Il faut voir sur qui les Rockets peuvent mettre la main, avec une marge de maneouvre particulièrement réduite.
Si Kevin Love, Paul Millsap, Serge Ibaka, Al Horford ou encore Myles Turner peuvent représenter des pistes plus ou moins réalistes, il faudra cependant se séparer d’un ou plusieurs éléments afin de les faire venir.
Se renforcer par le biais des échanges ?
Comme évoqué précédemment, les Rockets ne pourront compter pleinement sur la « free agency » pour se renforcer cet automne. Leur masse salariale ne leur autorisera aucune folie financière et seule une « mid-level exception » de 5.7 millions de dollars leur permettra d’attirer un « free agent » d’un certain calibre. À moins que cette amélioration n’ait lieu avec des transferts, la seule alternative possible en sachant que la franchise ne compte aucun choix à la Draft cette année.
En l’état, Eric Gordon et Danuel House sont les éléments les plus à même d’être échangés dans les prochaines semaines. Tandis que le premier fait souvent preuve d’irrégularité et a vu ses pépins physiques refaire surface cette saison, le second s’est fait remarquer négativement avec son expulsion de la « bulle », en plein playoffs, alors qu’il réussissait pourtant un exercice prometteur. Et cet écart de conduite pourrait sceller son sort dans le Texas.
Pour autant, ces joueurs répondent parfaitement aux critères recherchés pour entourer Russell Westbrook et James Harden. S’en séparer et n’ajouter aucune plus-value au roster n’est donc pas judicieux. Mais les épauler de « role players » aux profils similaires est bien plus approprié et c’est peut-être l’option la plus crédible.
Enfin, est-ce réellement improbable que d’imaginer un démantèlement en profondeur de cet effectif ? Si Tilman Fertitta répète sans cesse qu’il n’en sera rien, la question mérite tout de même d’être posée. En effet, la moyenne d’âge des Texans sous contrat s’élève à 29.3 ans et le moins âgé des titulaires s’appelle Robert Covington (30 ans en décembre). En plus d’être coûteux, ce roster est vieillissant et doit gagner au plus vite. Préparer dès maintenant l’avenir, dans une conférence Ouest aussi dense, est une idée qui pourrait ainsi germer dans le crâne des dirigeants de Houston.
James Harden est évidemment la monnaie d’échange la plus attractive des Rockets, contrairement à des Russell Westbrook ou Eric Gordon qui bénéficient de contrats relativement toxiques. Si une telle éventualité semble aujourd’hui inimaginable, elle peut cependant rebattre les cartes de la ligue car le MVP 2018 ne manquera pas de prétendants, s’il est mis sur le marché. Ce qui aiderait Houston à obtenir des jeunes talents et des tours de Draft en amont, afin d’entamer une reconstruction lors de cette intersaison charnière.
LEXIQUE |
Salary cap : c’est la masse salariale définie par la NBA. Pour la prochaine saison, elle était annoncée à 115 millions de dollars, mais pourrait baisser jusqu’à 95 voire 85 millions. Les franchises NBA ont la possibilité de la dépasser via des exceptions ou lorsqu’elles prolongent leurs propres joueurs.
Luxury tax : en NBA, le salary cap n’est pas strict et la NBA autorise les franchises les plus riches à dépasser le seuil fixé avec une marge de tolérance d’environ 20%. En l’occurrence, l’an prochain, les franchises auraient normalement pu dépenser jusqu’à 139 millions de dollars. Ensuite, pour chaque dollar dépensé au-dessus de ce plafond, les franchises doivent verser la luxury tax à la NBA. Une sorte d’impôt qui peut coûter très cher et les candidats au titre paient généralement chaque année plusieurs dizaines de millions de dollars. Une somme reversée ensuite aux franchises, bonnes élèves, qui n’ont pas payé cette luxury tax.
Player option : possibilité pour un joueur d’activer (ou pas) la dernière année de son contrat, afin de terminer son bail ou bien de devenir free agent avec un an d’avance.
Mid-level exception : enveloppe de plusieurs millions de dollars que possèdent toutes les franchises pour recruter. Elles peuvent l’utiliser pour un ou plusieurs joueurs.
Tirs | Rebonds | |||||||||||||
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Joueurs | MJ | Min | Tirs | 3pts | LF | Off | Def | Tot | Pd | Bp | Int | Ct | Fte | Pts |
Jalen Green | 82 | 32.9 | 42.3 | 35.4 | 81.3 | 0.5 | 4.0 | 4.6 | 3.4 | 2.5 | 0.9 | 0.3 | 1.5 | 21.0 |
Alperen Sengun | 76 | 31.5 | 49.6 | 23.3 | 69.2 | 3.4 | 6.9 | 10.3 | 4.9 | 2.6 | 1.1 | 0.8 | 2.8 | 19.1 |
Fred Vanvleet | 60 | 35.2 | 37.8 | 34.5 | 81.0 | 0.5 | 3.2 | 3.7 | 5.6 | 1.5 | 1.6 | 0.4 | 2.3 | 14.1 |
Amen Thompson | 69 | 32.3 | 55.7 | 27.5 | 68.4 | 2.8 | 5.4 | 8.2 | 3.8 | 2.0 | 1.4 | 1.3 | 2.4 | 14.1 |
Dillon Brooks | 75 | 31.8 | 42.9 | 39.7 | 81.8 | 1.0 | 2.7 | 3.7 | 1.7 | 1.0 | 0.8 | 0.2 | 3.2 | 14.0 |
Jabari Smith, Jr. | 57 | 30.1 | 43.8 | 35.4 | 82.5 | 1.8 | 5.2 | 7.0 | 1.1 | 1.1 | 0.4 | 0.7 | 2.2 | 12.2 |
Tari Eason | 57 | 24.9 | 48.7 | 34.2 | 76.0 | 2.2 | 4.1 | 6.4 | 1.5 | 1.1 | 1.7 | 0.9 | 2.4 | 12.0 |
Cam Whitmore | 51 | 16.2 | 44.4 | 35.5 | 75.0 | 0.7 | 2.3 | 3.0 | 1.0 | 0.9 | 0.6 | 0.3 | 0.9 | 9.4 |
N'faly Dante | 4 | 12.7 | 76.9 | 0.0 | 80.0 | 1.5 | 3.8 | 5.3 | 0.5 | 0.5 | 0.3 | 1.3 | 2.3 | 6.0 |
Aaron Holiday | 62 | 12.8 | 43.7 | 39.8 | 82.9 | 0.2 | 1.0 | 1.3 | 1.3 | 0.6 | 0.3 | 0.2 | 1.0 | 5.5 |
Jeff Green | 32 | 12.4 | 50.4 | 36.7 | 80.8 | 0.3 | 1.5 | 1.8 | 0.6 | 0.3 | 0.2 | 0.1 | 1.0 | 5.4 |
Jock Landale | 42 | 11.9 | 53.3 | 42.3 | 67.5 | 1.3 | 1.9 | 3.3 | 0.9 | 0.5 | 0.3 | 0.2 | 1.2 | 4.8 |
Reed Sheppard | 52 | 12.6 | 35.1 | 33.8 | 81.3 | 0.3 | 1.2 | 1.5 | 1.4 | 0.7 | 0.7 | 0.3 | 1.0 | 4.4 |
David Roddy | 3 | 11.6 | 38.5 | 14.3 | 50.0 | 0.0 | 1.7 | 1.7 | 0.7 | 0.3 | 0.0 | 0.3 | 0.3 | 4.3 |
Steven Adams | 57 | 13.9 | 54.5 | 0.0 | 46.2 | 2.9 | 2.8 | 5.7 | 1.2 | 0.9 | 0.4 | 0.5 | 1.1 | 3.9 |
Jae'sean Tate | 52 | 11.3 | 47.3 | 34.8 | 68.1 | 1.0 | 1.3 | 2.3 | 0.9 | 0.4 | 0.5 | 0.1 | 1.6 | 3.6 |
Nate Williams, Jr. | 20 | 7.3 | 43.5 | 23.1 | 62.5 | 0.3 | 0.4 | 0.7 | 0.5 | 0.7 | 0.4 | 0.2 | 0.8 | 3.3 |
Jack Mcveigh | 9 | 4.8 | 29.4 | 30.8 | 0.0 | 0.2 | 0.3 | 0.6 | 0.1 | 0.2 | 0.0 | 0.2 | 0.3 | 1.6 |