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Portrait | Tim Hardaway, roi du crossover mais bug de l’an 2000

NBA – Le « killer crossover » de Tim Hardaway (57 ans, ce 1er septembre) a fait rêver des milliers de fans à travers le monde. Dommage que le meneur emblématique des Warriors et du Heat, champion olympique en 2000 à Sydney, ait terni ce souvenir étincelant avec ses déclarations à l’occasion du coming-out de John Amaechi…

Imaginez un insecte minuscule lâché dans une végétation hostile. Une punaise qui se faufile partout en évitant de se faire écraser. Alerte, tenace et résistante, elle évite tous les pièges et parvient à survivre dans la jungle, masquée par sa carapace colorée. Transposez la scène en NBA et vous aurez une idée du quotidien de « Tim Bug » (bug = insecte) dans les années 90. « Tim Bug », c’est Tim Hardaway. Un meneur fabuleux, roi du crossover – le dribble entre les jambes – qu’il popularisa auprès d’une génération entière d’apprentis basketteurs.

Le guerrier des Warriors est un spectacle à lui seul. Avec son 1m83 pour 79 kg, il possède un centre de gravité assez bas qui lui permet de dribbler près du sol. Ajoutez un maniement de balle étourdissant, une vitesse d’exécution folle, de gros biscotos et une explosivité ahurissante… La combinaison est mortelle ! Tim file le tournis au moindre défenseur qui se présente sur son chemin. Son killer crossover est à montrer dans toutes les écoles de basket. Le geste sera souvent copié mais jamais imité.

Ce crossover rebaptisé « UTEP Two-step » par les commentateurs télé (UTEP pour University of Texas El Paso), il en est le spécialiste mondial. Personne en NBA ne l’utilise aussi souvent – et bien – que lui et personne ne peut l’arrêter, de l’avis même de Magic Johnson. « C’est bang, bang et vous êtes mort. »

Sous le maillot des Warriors, il s’agissait toujours de mettre en position de tir Mitch Richmond ou Chris Mullin. Pas d’en mettre plein la vue au public, même si le geste est hyper spectaculaire. Résultat le plus visible des heures passées sur les playgrounds de Chicago où Donald Hardaway, le papa, fut une légende. C’est ici-même que le fiston s’éveilla au jeu. « Mon père ne m’a pas seulement donné le goût du basket, il m’a appris à avoir confiance en mon jeu, à ne pas avoir peur d’être agressif ou de faire des erreurs. » « Tim voulait être plus grand mais il a fini par comprendre que c’est le talent qui compte », raconte Gwendoline, la maman, qui travailla à la Poste. Elle ne mesurait elle-même que 1,49 m.

Au milieu des années 2000, Hardaway ne voit toujours aucun crossover se rapprochant de près ou de loin du sien. « Personne ne peut rivaliser », s’exclame-t-il en riant. « Les autres portent la balle différemment, dribblent différemment. Personne n’a exactement mon geste. S’il y a un joueur en qui je me retrouve un peu, c’est Baron Davis. Sinon, j’adore regarder Wade, Kobe, LeBron, Iverson, Duncan, Dirk, Nash. Ils jouent avec une grande confiance en eux et ils comprennent réellement le jeu. »

Hardaway-Iverson, le match des crossovers

En mars 1998, « Sports Illustrated » s’amuse à opposer les deux maîtres de l’exercice, Tim Hardaway et Allen Iverson. « Hardaway est meilleur », tranche Jim O’Brien, l’ancien coach des Pacers. « Son crossover paralyse complètement le défenseur. »

Kenny Smith reproche à Iverson de porter le ballon et d’être à la limite de l’irrégularité. Mais « A.I. » a ses partisans. Comme Jim Paxson : « Iverson donne une dimension dramatique au crossover. Celui d’Hardaway est davantage fonctionnel. Il donne toujours le même résultat. Allen, lui, a plus de style. »

En clair, pour le spectacle, avantage « The Answer ». Ce que résumait Tyrone Corbin, l’ancien coach du Jazz, par cette formule : « Peut-être qu’il porte la balle mais je m’en fiche. Avec lui, ça devient de l’art. »

Mais d’où vient ce crossover, exactement ? Hardaway était freshman à UTEP quand il vit l’arrière de Syracuse Pearl Washington utiliser ce move dans un match retransmis à la télé. C’était en 1986. « Je n’étais pas sûr d’avoir bien vu ce qu’il avait réalisé mais j’ai su que si j’arrivais à perfectionner cette figure, elle deviendrait une arme redoutable dans mon jeu. »

A son retour à la maison durant l’été 1986, Tim s’entraîne contre son frère cadet Donald. Pendant deux jours, il répète inlassablement le même move. Dribble entre les jambes. La balle va de la main droite à la main gauche et vice versa. Puis il dribble devant lui. Le ballon part de l’arrière, à gauche, pour gicler côté droit. L’exécution est si rapide que le défenseur n’a pas le temps de réagir. Après Donald, ce sont les potes du quartier qui sont mis dans le vent.

Flashback. Timothy Duane Hardaway naît dans la « Windy City » le 1er septembre 1966. Il grandit à South Side où on le surnomme « Bug » à cause de sa petite taille. Le basket, il est tombé dedans bébé. On raconte qu’à 6 mois, sa mère mit un camion dans son berceau et son père un ballon de basket. Il balança le premier et s’amusa avec le second… C’est l’un des rares contes d’une enfance pas vraiment dorée. « Pour grandir à Chicago, il faut être costaud », expliquera Tim.

La violence n’est pas seulement dans la rue. Elle fait aussi irruption à la maison. Donald, son père, se débat avec des problèmes d’alcool. Le couple Hardaway divorce quand Tim a 12 ans. Avec ce papa éloigné par la distance, « Bug » partage un amour immodéré pour la balle orange. C’est dans le basket qu’il se réfugie pour oublier les turpitudes du quotidien. Donald lui fout la honte en se présentant en état d’ébriété aux matches. Tim se venge sur les adversaires.

Scolarisé à la Carver Area High School, il part étudier le droit criminel à UTEP en 1985. Durant sa quatrième saison, en 1988-89, ses stats explosent. De 13.6 points de moyenne, il dépasse allègrement les 20 (22 pts, 4 rbds, 5.4 pds). Les joueurs de Don Haskins sortent LSU (85-74) au premier tour de la « March Madness » avant de s’incliner contre Indiana (92-69).

La belle progression de Tim est récompensée par l’attribution du trophée Frances Pomeroy Naismith qui distingue les basketteurs seniors performants malgré leur petite taille (1,83 m ou moins chez les hommes, 1,73 m ou moins chez les femmes). Deux ans plus tôt, Muggsy Bogues inscrivit son nom au palmarès. Deux ans plus tard, ce sera au tour de Keith Jennings, futur Manceau.

Avec 1 586 points, « Tim Bug » a dépassé Nate Archibald comme meilleur scoreur de l’histoire des Miners. Chaque été, il s’est entraîné avec des joueurs pros à Chicago. Il est « NBA ready ».

Le premier rookie patron de l’attaque n°1 depuis 1974

Hardaway est retenu en 14e position de la draft 1989. Son n°10 fétiche est l’apanage de Manute Bol. Aussi, Tim se rabat sur le 5. Il en changera après le départ du pivot soudanais en août 1990. Et sa carrière pro démarre à un rythme endiablé. Celui de ce dribble déroutant. Oakland aligne l’attaque la plus prolifique de la Ligue avec les deux gâchettes Chris Mullin (25.1 pts) et Mitch Richmond (22.1 pts). Ce ne sont pas les seuls à profiter du run and gun : six joueurs de l’équipe tournent à plus de 11 points.

Au volant du bolide, on retrouve donc Tim Hardaway (14.7 pts). Depuis Ernie DiGregorio en 1974 avec les Buffalo Braves, aucun rookie n’avait mené le jeu de la meilleure attaque NBA. « Tim Bug » se classe 9e meilleur passeur de la Ligue (8.7 pds) et 10e voleur de ballons (2.1 ints). Dans l’élection du Rookie de l’année, il termine 2e derrière David Robinson. Consolation avec une citation dans le premier cinq des débutants, attribuée à l’unanimité.

L’ancien Miner a fait son trou à la vitesse de l’éclair. Avant lui, deux rookies seulement avaient été plus prolifiques au nombre de passes : Mark Jackson et Oscar Robertson. Quatre se classèrent, comme lui, dans le Top 10 des distributeurs et des intercepteurs : Mark Jackson, Magic Johnson, Isiah Thomas et Phil Ford. Joueur de la semaine courant février (20 pts, 8 rbds et 10.7 pds sur 3 matches), il devient le premier Warrior depuis Rick Barry en 1972-73 à compiler trois triple-doubles en l’espace d’une saison. Débuts royaux.

Le hic, c’est que les équipes de Don Nelson sont aussi brillantes en attaque que poreuses en défense. L’absence d’un big man intimidateur se paie cash : Golden State termine 5e de la division Pacific (37-45) et regarde les playoffs à la télé.

Evidemment, les débuts flamboyants de Tim incendient la Baie. On voit l’avenir en grand avec ce meneur intenable, passeur diabolique et shooteur insatiable. Et pourtant, ça débuta très mal… La nouvelle de sa titularisation fut fraîchement accueillie par les fans. Il souffrit d’une angine avant le coup d’envoi de la saison et loupa ses premières sorties. « Tout le monde me sifflait et je faisais pas mal de turnovers », raconta-t-il à « Sports Illustrated ». « Je n’avais qu’une envie : rentrer chez moi et ne voir personne. »

Six mois plus tard, ses coéquipiers le désignaient Warrior de l’année. « Il n’a jamais joué comme un rookie », résume Don Nelson. « A ma sortie de Texas El Paso, je pensais connaître le banc durant mes deux premières saisons », raconta Hardaway. « J’espérais devenir titulaire lors de la troisième. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme ça. On m’a fait confiance très rapidement et ça a bien marché pour moi. Jouer régulièrement contre Magic, Jordan, Isiah, Kevin Johnson fut le moyen le plus efficace de progresser. J’ai le sentiment d’avoir rejoint le rang des meilleurs meneurs. J’ai prouvé ce que je valais. Il va falloir désormais compter avec moi. »

Trop perso, parfois, l’ami Tim ? « Je suis un joueur d’équipe, quoi qu’on en dise. J’essaie toujours de donner le ballon dès que l’opportunité se présente. Mais il s’agit aussi de créer des ouvertures. J’ai tendance à forcer le jeu en shootant le plus possible. Je suis souvent trop agressif, physiquement et verbalement. C’est vrai. Mais c’est parfois nécessaire. Par exemple avec les Bulls. »

Run TMC, walk this way !

Dans l’immédiat, il est surtout question des playoffs et du titre de M.I.P. C’est l’objectif clairement déclaré. Mais il faut remplacer le « I » par un « V » puisqu’en cette année 1990-91, Hardaway s’affiche carrément à 22.9 points de moyenne, 4 rebonds, 9.7 passes (n°5 NBA) et 2.6 interceptions (n°4). Ils ne sont que quatre – dont Rick Barry – à avoir fini une saison dans le Top 10 aux points, aux passes et aux steals. Tim fait son entrée au club.

Run DMC, groupe précurseur de hip-hop, inspire la création du nickname « Run TMC ». Pour Tim, Mitch et Chris, le trio de pistolets mitrailleurs. Aux 22.9 points d’Hardaway, il faut ajouter les 25.7 de Mullin et les 23.9 de Richmond. Tim apporte sa vitesse en contre-attaque, son excellent passing game et sa science du one on one. Sa façon de driver jusqu’au cercle est unique, comme son crossover. Richmond est un slasher-shooteur. Mullin un shooteur pur. Les trois gus se complètent à merveille.

Auteur de quelques cartons – 40 points chez les Sixers, 37 chez les Celtics, 35 chez les Nets – Hardaway obtient, à 24 ans, de disputer le All-Star Game de Charlotte (5 pts, 4 pds), la première de ses cinq sélections All-Star. Il est choisi par les coaches. « Il a réussi plus de big games, renversé plus de matches et provoqué plus d’écarts que n’importe lequel de nos joueurs », clame Don Nelson dans « Sports Illustrated ». « Il nous a fait gagner trois matches où nous étions à la rue. Quand le soleil se couche, il maintient la lumière. Je pense que c’est Mighty Mouse. »

Au printemps 1991, une fiche positive (44-38) envoie les Warriors en playoffs. Au premier tour, ils sortent San Antonio (3-1). Dans le Game 2 de la demi-finale de Conférence face aux Lakers, le meneur de poche de Golden State égale un record de playoffs avec 8 ballons volés. L’aventure s’achève dans le Match 5. Défaite 124-119 à Los Angeles, en prolongation. « Tim a été bien meilleur que l’an passé. Il est si spectaculaire ! », s’enthousiasme Mike Schuler, coach des L.A. Clippers et assistant coach chez les Warriors en 1989-90. « C’est comme s’il était en mission. »

Pour muscler son jeu intérieur, la franchise californienne sacrifie Mitch Richmond (voir « Mitch Richmond, S.O.S. d’un scoreur en détresse » et « Billy Owens, victime de la hype »). Golden State se hisse au 2e rang de la division Pacific (55-27) en suivant un moustique toujours plus insaisissable. Avec ses 23.4 points (n°6 NBA), ses 10 passes (n°3) et ses 2 steals (n°11), Tim Hardaway s’incruste dans le deuxième cinq NBA. Six joueurs seulement avant lui avaient tourné à 20 points et 10 offrandes sur une saison.

Pour le All-Star Game d’Orlando, il obtient le deuxième meilleur total de voix parmi les arrières. Et s’efface gracieusement afin de permettre au revenant Magic Johnson de démarrer la rencontre dans le starting five. « C’était la moindre des choses. Magic, je l’admire, je l’aime. Lorsqu’il m’a remercié publiquement à la fin de la rencontre, j’ai eu du mal à retenir mes larmes. Jouer avec lui, c’était un grand honneur. C’était triste aussi. C’était son dernier match (ndlr : il reviendra finalement en 1995-96) et je n’arrive pas à imaginer qu’il mettra un terme à sa fabuleuse carrière après les Jeux de Barcelone. »

C’est au cours de cette saison que « Tim Bug » établit un record un peu embarrassant : le 27 décembre 1991 à Minnesota, il loupe ses 17 tirs et termine fanny…

Dommage qu’une année pleine marquée par deux titres de Joueur de la semaine s’achève en eau de boudin. Golden State offre une faible résistance à Seattle, n°4 de la poule Pacific, au premier tour des playoffs. Les 8 interceptions de Tim dans le Game 4 (record égalé) n’y changent rien. L’élimination 3-1 fait mal.

Et encore plus les blessures de Chris Mullin et Billy Owens, limités à 46 et 37 matches en 1992-93. Tim Hardaway, qui en loupe lui-même 16 à cause d’une cheville droite endolorie, se glisse dans le troisième cinq All-NBA (21.5 pts, 10.6 pds) et devient le meilleur shooteur longue distance de la franchise (349 paniers primés).

Le plus rapide après Oscar Robertson

Les références à Oscar Robertson sont constantes. Le 15 décembre, Tim atteint les 2 500 passes en carrière. Personne à l’exception de « Big O » n’avait atteint aussi vite les 5 000 points et 2 500 assists. Robertson le fit en 247 matches, Hardaway en 262. Comme le champion NBA 1971, la puce des Warriors s’est affichée à 20 points-10 caviars cinq saisons durant. Ils ne sont que trois à en avoir fait autant : Magic, Isiah Thomas et Kevin Johnson.

Après quatre ans de NBA, le tir de Tim intrigue toujours. « Je n’ai jamais vu un shoot comme le sien », explique Don Nelson. « Mais je lui ai dit : « Tant que le ballon entre dans le panier, je me fiche pas mal de la technique que tu utilises ». Quand son pourcentage de réussite commencera à baisser, peut-être que l’on pensera à travailler un autre geste. »

Pas d’équipe au complet, pas de playoffs (34-48). Dans le dernier rendez-vous de la saison face aux Sonics, « Tim Bug » s’offre un baroud d’honneur (41 pts, 18 pds).

L’arrivée de Chris Webber, premier choix de draft 1993 échangé contre Penny Hardaway, et les progrès de Latrell Sprewell annoncent des jours meilleurs. Cela se vérifie avec une saison à 50 victoires et un retour dans le Top 8 à l’Ouest. Mais l’autre Hardaway suit tout cela du banc. En octobre, durant un entraînement programmé dans le cadre du training camp, il est victime d’une déchirure d’un ligament du genou gauche. Celui qui l’enquiquinera des années durant.

Tim passe sur le billard en décembre. Saison terminée. Six mois plus tard, c’est le genou droit qui requiert l’attention des médecins. Il n’y avait plus de cartilage depuis une intervention subie à l’époque du college pour enlever un kyste. On parlait de lui pour le poste de meneur titulaire de la « Dream Team » II aux championnats du monde 1994. Il doit renoncer à la sélection. Isiah Thomas, qui le remplace, devra lui-même s’effacer au profit de Kevin Johnson.

Coincé dans un club où la seule ambition possible consiste à se faire transférer (option choisie par Chris Webber après seulement un an), l’arrière chicagoan se morfond. Trois sélections pour le All-Star Game n’ont pas étanché sa soif de reconnaissance. Cette saison blanche a sapé son moral. Plus grave : l’insecte cesse de bourdonner. La petite boule de muscles apparaît nettement moins véloce. On dit Tim cuit, cramé, perdu pour le basket.

Tom Gugliotta, obtenu contre « C-Webb », passe en coup de vent. Au locker room, l’ambiance est délétère. Les blessures, les mauvais résultats et les conflits font exploser le vestiaire. Entre Tim Hardaway et Latrell Sprewell, c’est la guerre froide. Don Nelson jette l’éponge après une saison pathétique (26 victoires). Touché au poignet, le n°10 s’est fait opérer à la mi-mars. Il termine l’exercice avec la main bandée, ce qui ne l’empêche pas de tourner à 28.3 points et 12.3 passes sur les trois derniers rendez-vous.

Une année de galère, amputée de 20 matches. Tim a établi deux nouveaux records de franchise à 3 points (444 paniers tentés, 168 réussis). Il n’est pas descendu sous la barre des 20 pions mais son pourcentage de réussite aux tirs (42.7%) dit bien les souffrances endurées.

Un Hardaway peut en cacher un autre

Le départ de Don Nelson est un nouveau coup dur. Son remplaçant, Rick Adelman, ne laisse que des miettes au goinfre qu’est Hardaway. Son temps de jeu descend sous les 29 minutes. Comment retrouver son standing ? Paradoxalement, son nom est dans tous les journaux, sur toutes les télés. Hardaway casse la baraque. Mais pas Tim. Anfernee. Sur la côte Est, l’arrière du Magic savoure sa gloire naissante. Son ascension fulgurante enterre le souvenir d’un meneur éblouissant, trois fois All-Star et deux fois All-NBA.

Aucun lien de parenté entre les deux lascars. Ils vont simplement devenir voisins. Cousins du beau jeu. Tim a bossé comme un malade pour redevenir le playmaker génial de ses débuts. Le scénario de la saison 1994-95 avait tout pour l’inquiéter. Nouvelle alerte : sa moyenne de points chute à 14.1. Il demande à être transféré. Requête satisfaite le 22 février 1996 : Golden State cède son premier choix de draft 1989 plus Chris Gatling à Miami contre Bimbo Coles et Kevin Willis. En guise de cadeau d’adieu, le GM des Warriors Dave Twardzik offre cette sentence lapidaire : « Tim Hardaway est le plus gros perturbateur avec lequel j’aie jamais été en relation… »

Délesté de 7 kg, le meneur à la fine moustache ressuscite en Floride (17.2 pts, 10 pds). Le fameux coup de pub à la Pat Riley, réitéré avec le Shaq en 2004 et la paire Bosh-James en 2010 ? Il y a un peu de ça. Le pari était quand même osé. Le choc des cultures est total. Chez les Warriors, Don Nelson donnait carte blanche à sa petite merveille offensive. A Miami, Hardaway doit se plier à une discipline quasi-militaire et s’investir en défense. « J’avais besoin d’un leader », explique Pat Riley. « Tim est l’un des meilleurs meneurs en NBA. Nous avons l’un et l’autre saisi cette opportunité. »

Du laxisme des Warriors à la rigueur du Heat

Sous les palmiers, « Tim Bug » revit. « Je n’ai plus envie de parler de Golden State mais ils ont menti. Je ne jouais plus. J’ai mis les bouchées doubles pour m’imposer au Heat. Ça m’a pris deux semaines… Pourtant, on disait que je ne m’adapterais jamais aux schémas de Pat. »

Une genouillère noire témoigne des épreuves traversées. Mais le cœur est intact. Une demi-saison pour se roder et voilà le n°10 sur les bases de ses plus belles années. Ses 19 passes le 19 avril contre Milwaukee établissent un record de franchise.

Les coéquipiers d’Alonzo Mourning bouclent l’exercice avec un bilan positif (42-40) et voient débouler la meilleure équipe de l’histoire au 1er tour des playoffs. Pas de miracle : les Bulls se qualifient aisément (3-0). Sur la série, l’ancien Warrior tourne à 17.7 points. Preuve que cette blessure au genou n’est plus qu’un vilain souvenir, il en plante 30 dans le Game 1, dont 20 dans le seul deuxième quart-temps.

Pat Riley avance astucieusement ses pions. En février 1997, Jamal Mashburn vient consolider un collectif qui donne déjà sa pleine mesure avec Tim Hardaway, Alonzo Mourning, Voshon Lenard, Dan Majerle (limité à 36 matches), Isaac Austin et P.J. Brown. Meilleur marqueur du Heat (20.3 pts, 8.6 pds), « Tim Bug » s’invite tout simplement dans le meilleur cinq de la Ligue aux côtés de Michael Jordan, Grant Hill, Karl Malone et Hakeem Olajuwon. Ses 203 paniers à 3-points sont le quatrième meilleur total de NBA. « Le jeu de la Conférence Est me convient mieux. C’est mon jeu. Je veux toujours remporter le titre et je suis persuadé au plus profond de moi que nous y parviendrons dans les trois années qui viennent. »

Candidat au titre de MVP 1997

Au moment où il formule ces mots, Tim a regagné son statut d’étoile (4e convocation à Cleveland, 10 pts). Il se mêle même à la lutte pour le titre de MVP, ayant mené Miami à son meilleur total de victoires (61). « Qui le mérite plus que lui ? Michael Jordan ? Karl Malone ? Les Bulls n’ont rien fait de plus que l’an dernier et le Jazz demeure le même. Tim est dans la course », insiste Pat Riley.

Pourtant, lorsque Miami scruta le marché des transferts 1996, d’autres options furent explorées. Gary Payton, finaliste malheureux avec Seattle, Chris Childs et Robert Pack furent approchés. Pour Hardaway, cela aurait pu très mal finir. Style descente en CBA ou séjour en Europe. Mais il demeura en Floride. « Le fait que la direction contacte ces gars ne m’a pas affecté. C’est le business », assurait-il poliment. Avant de savourer sa revanche : « J’ai résigné pour moins qu’eux (ndlr : Pack et Childs) ailleurs avec une clause qui m’assure des bonus suivant mes stats. J’avais envie de montrer aux dirigeants de Miami qu’ils avaient fait une erreur en explorant une autre voie. »

Timmy est devenu patient. Au fil des semaines passées à l’infirmerie, il s’est forgé un mental en acier trempé. Plus fort encore, il a progressé dans tous les domaines et spécialement en défense. Pas franchement son point fort jusque-là. Peu à peu, il s’est mué en un véritable all around player.

A 30 ans, il est au top. En témoignent ses stats en l’absence d’Alonzo Mourning : 45 points à Washington, 9 rebonds face à Seattle, 16 passes face à Detroit, 6 interceptions contre Indiana. Huit victoires au total en douze matches. « Je veux garder ma rapidité et redevenir le joueur que j’étais. Je progresse en défense et j’améliore mon rendement aux shoots. Pat Riley est un coach qui met ton corps et ta tête en phase avec le basket. Attaque, défense… Tu es sans cesse en mouvement. »

Le staff est conquis, Riley ravi. « C’est le Magic Johnson des joueurs de 1,80 m. Il shoote, il passe, il organise et c’est un leader. » « Offensivement, il est toujours aussi fort. Défensivement, je ne l’ai jamais vu aussi bon que cette saison », affirme Mike Fratello. « Il sent le jeu. Il est le meilleur meneur de petite taille en NBA », surenchérit Isiah Thomas.

« Mes potes sont les gars de Chicago : Garnett, Finley, Anderson… »

Ignorant cette pluie d’éloges qui s’abat sur elle comme une rafale d’insecticide, la petite punaise poursuit son festin. Tim se nourrit de la sève du jeu. « Je me connais. Je sais d’où je viens, je sais par où je suis passé. Je n’ai plus rien à prouver à qui que ce soit. »

Dans la vie, ce n’est pas un homme aussi pressé. Papa de deux enfants, Tim Jr et Nia, nés de son union avec Yolanda, il aime passer du temps en famille, aller au cinéma, jouer au tennis. « J’ai un rythme de vie plutôt lent. J’aime prendre mon temps, seul ou avec mes proches. Je vais souvent au ciné et dans les restos italiens dont je raffole. J’aime aussi voyager mais dans l’ensemble, ma vie est calme. Mes potes en NBA, ce sont tous les gars de Chicago, notamment Nick Anderson avec lequel j’ai grandi dans les matches de rue. Kevin Garnett, Michael Finley… Il y en a beaucoup. A chaque fois, ça me rappelle le lycée. »

Sur le talon de ses baskets, il a fait inscrire « MEE » en souvenir de sa grand-mère Minny E. Eubanks, décédée durant l’été 1990. « Elle m’a tout appris sur la vie, sur moi-même et sur les autres. Elle m’a appris le respect et les bonnes manières. Elle était aussi ma confidente. C’est ma façon de lui rendre hommage. »

Le seul patron à Chicago, c’est Mike

N°2 à l’Est, Miami sort difficilement le Magic, pourtant orphelin de Shaquille O’Neal (3-2), avant d’éliminer New York dans des conditions rocambolesques. Les Knicks mènent 3-1 quand une bagarre éclate. La NBA sanctionne durement l’équipe de Jeff Van Gundy qui perd les trois manches suivantes.

Dans le Game 7, le point guard floridien établit son record en playoffs (38 pts dont 18 dans le troisième quart-temps). « Le meilleur moment de ma carrière. »

Parmi les adversaires qu’il aime affronter, Hardaway cite Gary Payton, John Stockton, Terrell Brandon, Damon Stoudamire et Michael Jordan. Parmi les meilleurs défenseurs, Kevin Johnson, Terry Porter, Isiah Thomas, Michael Adams et Mark Price. Parmi les plus coriaces, Rod Strickland et « MJ ». Cela se vérifie en finale de Conférence : mené 3-0 et battu sèchement par Chicago (4-1), le Heat mesure l’écart qui sépare un contender d’un champion sûr de sa force.

L’exercice 1997-98 est chaotique avec seulement trois joueurs à 81 matches. Mourning en dispute 58, Mashburn 48. Le n°10 est convoqué une cinquième et dernière fois pour le Match des Etoiles (8 pts, 6 pds à New York). Il est retenu dans le deuxième cinq NBA. Et tombe de haut, comme tous ses coéquipiers, au premier tour des playoffs. Troisième de la division Atlantic, New York prend sa revanche et se paie le champion de la poule en s’imposant 98-81 à l’AmericanAirlines Arena dans le Game 5.

Un an plus tard, au sortir du lock-out, c’est un shoot « Ave Maria » d’Allan Houston qui expédie le Heat en vacances, toujours chez lui et toujours dans le Match 5. Circonstances aggravantes : New York avait le 8e bilan à l’Est et Miami le premier (33-17). Après Chicago, Pat Riley se découvre une deuxième bête noire.

Les stats de « Tim Bug », elles, commencent à piquer du nez (17.4 pts, 7.3 pds). Deuxième meilleur shooteur à 3 points de la Ligue, il devient le meilleur passeur de l’histoire du Heat le 22 avril face à Orlando. Suffisant pour conserver sa place dans le deuxième cinq All-NBA. Mais à 33 ans, le temps est désormais compté. Sa production déclinera inexorablement.

Durant ses vacances, Hardaway subit une arthroscopie et s’attache les services d’un entraîneur particulier. Il arrive dans la dernière année de son contrat de 4 ans (16 M$) et vise le gros lot l’été suivant : 68 patates. Toujours diminué au genou et au pied, il passera sept semaines sur la touche et loupera un total de 30 matches en 1999-2000. Année conclue par une troisième claque contre les Knicks en demi-finales de Conférence (défaite 83-82 at home dans le Game 7).

Les Jeux Olympiques de Sydney permettent à Tim de se changer les idées. L’ex-roi du crossover revêt le maillot de la sélection américaine pour défendre le titre acquis en 1996 à Atlanta. Il était déjа sur le pont pour le tournoi de qualification l’été précédent. Et sans le lock-out de 1998, il aurait pris part au Mondial en Grèce.

Avec Jason Kidd et Gary Payton dans le roster, « Bug » n’a pas à s’employer outre mesure en Australie (5.5 pts, 38.5%). Mais la courte victoire sur la Lituanie en demi-finales (85-83) a créé un début de panique dans le groupe de Rudy Tomjanovich. « S’il fallait retenir un ou deux moments de grande émotion (au sujet des J.O.), je dirais l’exploit de Vince Carter (sur Fred Weis) et les instants qui ont précédé la Finale contre les Etats-Unis, dans le couloir menant au terrain, où l’on a tous pris conscience que l’on jouait face à Rudy Tomjanovich, Larry Brown et leurs stars, qui n’étaient pas aussi confiants que ça », écrit Alain Weisz, entraîneur adjoint des Bleus à l’époque, dans « Passion basket, mémoire d’un coach » (éditions Ramsay).

« Leur excitation était étonnante. Ils avaient peur et tentaient de le cacher. J’avais sympathisé avec Tim Hardaway, un intime de Keith Jennings, un type calme, posé, réservé, poli. Et le voir dans cet état-là, à quelques minutes d’une finale, m’avait paru ahurissant. Les Américains ne connaissaient ni l’équipe lituanienne, ni la française. Ils étaient passés très près de la catastrophe en demi-finale contre les Baltes et ils étaient en proie au doute, ce qui est bien un comble pour des joueurs de NBA. »

Après le crossover, le moniteur balancé sur le parquet

Le titre olympique est quand même au bout du couloir, au terme d’une victoire de 10 points face à la France. Pas le titre NBA. Un sweep contre Charlotte au premier tour des playoffs 2001 sonne la fin de la récré. La vérité, c’est que les rapports entre Hardaway et Riley sont devenus tendus. Et puis la punaise du Heat avance péniblement une fois le printemps venu. Cela dure depuis 2-3 ans. En 1999, il avait shooté а 26.8% et perdu 3.6 ballons en moyenne dans la série face aux Knicks. « Nous avons manqué de clairvoyance au sujet de son état de santé », admettra Pat Riley. « Les pépins arrivaient toujours tard. En mars ou en avril, subitement, il se mettait à ressentir des douleurs. On devait le dispenser d’entraînement. Pendant trois saisons, il n’a pas été bien. »

Les 15 points et 6.3 passes de Tim en 2000-01 ne pèsent pas lourd. Il est cédé aux Mavericks le 22 août contre un malheureux deuxième tour de draft. Puis expédié à Denver en février 2002 dans le trade qui envoie Tariq Abdul-Wahad à Dallas. Pas de playoffs et une année terminée sous la barre des 10 points. A son « crédit » aussi, deux matches de suspension et une amende de 10 000 $ pour avoir jeté un moniteur de télé sur le parquet.

A lire : Tim Hardaway, le vrai père du « killer crossover »

Le 23 mars 2002, le Sonic Randy Livingston lui casse le pied gauche. Tim semble avoir disputé son dernier match NBA. Les Nuggets le coupent en juin, rachetant ses deux dernières années de contrat pour 7,9 M$. Son agent ne parvient pas à lui trouver un point de chute. Alors, Hardaway fait une pige comme consultant sur ESPN. Mais très vite, le démon du jeu le rattrape. En mars 2003, les Pacers l’engagent afin de pallier les défections de Jamaal Tinsley (décès de sa mère), Erick Strickland et Jamison Brewer (blessés).

A 36 ans, Tim a de beaux restes. Il le prouve dans une victoire 140-89 face aux Bulls (14 pts, 7 pds, 4 paniers primés en 21 mn). Pat Riley regrette de ne pas avoir pensé à lui. Au premier tour des playoffs, Indiana pousse Boston jusqu’à un Game 7. Hardaway, qui porte désormais le n°14, participe activement au gain du cinquième avec 13 points et 6 caviars. Ce sera son dernier fait d’armes.

Et puis le 14 février 2007, c’est le drame… Depuis toujours, Tim est décrit comme un homme de cœur. Un coéquipier un peu difficile, souvent en bisbille avec ses coaches et ses coéquipiers, mais un homme généreux. Il a versé 20 $ à chaque passe réussie à l’American Cancer Society pour la lutte contre le cancer. Une façon de rendre hommage à son coach de lycée, Bob Walters, qui perdit son combat en 1987.

Il a été porte-parole de la lutte anti-drogue. Il organise des camps d’été à Chicago et El Paso pour les jeunes. Paye des tournées dans les parcs d’attraction pour les enfants. Crée une fondation qui vient en aide aux gamins défavorisés dans l’Illinois. « Je veux faire comprendre aux jeunes qu’ils vont gâcher leur vie en traînant dans la rue. Je me rends dans les écoles pour les mettre en garde et leur montrer la voie à suivre. »

De l’homme de cœur à l’homophobe

Alors, que se passe-t-il le jour de la Saint-Valentin ? Invité à commenter le coming-out de l’Anglais John Amaechi dans son autobiographie « Man in the Middle » (lire « John Amaechi, une vérité qui dérange »), Hardaway dévoile, sur une radio de Miami, un pan de sa personnalité nettement moins sympathique. Il explique qu’il aurait pris ses distances avec un joueur homosexuel. Qu’il n’en aurait pas voulu au locker room ni dans son équipe. Et détaille : « Eh bien, je déteste les homosexuels. Je le dis clairement. Je n’aime pas les gays et je n’aime pas être avec eux. Je suis homophobe. Je n’aime pas ça. Ça ne devrait pas exister dans le monde ou aux Etats-Unis. Si j’avais eu un coéquipier homosexuel dans mon équipe, j’aurais tenté de le faire virer. »

Hardaway comprend très vite l’étendue des dégâts puisqu’il accorde une autre interview le même jour pour présenter ses excuses. Réitérées dans un communiqué publié le lendemain par son agent. Mais le mal est fait. Son image est durablement écornée.

David Stern invite l’indélicat à annuler son déplacement à Las Vegas pour le All-Star week-end. Son employeur le licencie. Hardaway occupait un poste de conseiller dans une équipe CBA, les Indiana Alley Cats. Trinity Sports, propriétaire de l’équipe, casse son contrat tandis que la CBA publie un communiqué pour condamner les propos du champion olympique de Sydney.

Commentaire embarrassé de Pat Riley sur son ancien joueur : « C’est quelque chose que nous ne tolérerions pas dans notre organisation. Oui, j’ai été choqué par quelques-uns des mots qu’il a employés. C’est un sujet délicat à évoquer quand on n’y réfléchit pas longuement au préalable. Mais je sais que Tim est un bon gars et je suis sûr qu’à cette heure, il aimerait pouvoir effacer chaque mot qu’il a prononcé. J’espère qu’il ne sera pas jugé pour avoir vomi ces mots-là. Ce type de propos ne peut quand même pas être toléré. »

Si les déclarations de « Tim Bug » sont nauséabondes au possible, il ne faut pas se voiler la face : Hardaway a dit tout haut ce que beaucoup cachaient tout bas. Combien de sportifs pros sont prêts à accepter la présence d’un homosexuel déclaré dans le vestiaire ? Il faut être un « nice guy » et s’appeler Steve Nash ou Grant Hill pour encourager un changement des mœurs. On imagine que beaucoup d’autres ironisent en leur for intérieur.

« C’est la plus grosse boulette de ma vie »

Cette hostilité latente envers les sportifs homosexuels excuse-t-elle la saillie verbale d’Hardaway ? Evidemment, non. Et rien de ce qu’il fera ne l’effacera. Tache indélébile dans le portrait d’un homme loué jusque-là pour sa générosité et le degré d’excellence atteint dans sa discipline. « C’est la plus grosse boulette de ma vie », reconnaît-il en septembre 2007. « Je n’ai pas idée du nombre de gens que j’ai blessés. Beaucoup de gens. Je vais faire tout ce que je peux pour corriger ça. C’est tout ce que je peux faire. »

Il passe du temps auprès du Trevor Project, une association œuvrant pour la prévention des suicides parmi les jeunes homosexuels et transexuels. A South Beach, il multiplie les apparitions au Yes Institute, un collectif luttant lui aussi pour la prévention des suicides parmi les ados. « J’étais angoissé », expliqua-t-il après sa première visite. « Je ne savais pas comment ils allaient réagir vis-à-vis de moi. Mais ils ont m’accueilli les bras ouverts. Cela a ôté beaucoup de ma nervosité. »

Hardaway sympathise avec le staff. Des photos angéliques fleurissent sur le Net. Réhabilitation bon marché. Mais c’est un premier pas vers la tolérance et l’ouverture d’esprit. « Nous avons été surpris de la relation que nous avons eue avec Tim », explique la directrice du Yes Institute. « Ses déclarations maladroites mais honnêtes lui ont permis de trouver sa voie. Ce qu’il a appris ne concerne pas seulement les autres mais également lui-même. » « Nous apprécions les efforts de Tim en matière d’éducation et de promotion du dialogue », ajouta David Stern qui l’avait rencontré une semaine après le All-Star week-end de Las Vegas.

Aujourd’hui, c’est via son fils, Junior, que son nom est réapparu. Coéquipier de Luka Doncic, Tim Hardaway Jr. a brillé à Michigan, avant d’être choisi par les Knicks dont il a porté le maillot pendant trois ans. Un des meilleurs « fils à papa ».

Quant à son père justement, il a vu son maillot retiré en octobre 2009 par le Heat, et il aura attendu 2022 pour que la porte du Hall Of Fame s’ouvre pour lui. Souvent parmi les finalistes, il a longtemps payé ses commentaires homophobes… Sauf qu’en 2022, le jury a décidé de lui ouvrir les portes du Panthéon où il entrera en compagnie notamment de Manu Ginobili et George Karl.

Stats

13 ans

867 matches (770 fois starter)

17.7 pts, 3.3 rbds, 8.2 pds, 1.6 int, 0.1 ct

43.1% aux tirs, 35.5% à 3 pts, 78.2% aux lancers francs

Palmarès

All-Star : 1991, 92, 93, 97, 98

All-NBA First team : 1997

All-NBA Second team : 1992, 98, 99

All-NBA Third team : 1993

NBA All-Rookie First team : 1990

Champion olympique : 2000

Records

45 points à Washington le 7.3.97

11 rebonds (deux fois)

22 passes contre Orlando le 16.12.94

8 interceptions (deux fois)

3 contres (deux fois)

Gains

46,6 millions de dollars

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