Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.
Après les Hornets et les Cavs, une autre écurie de l’Est semble très mal en point avant d’attaquer cette saison 2019-2020 : les Wizards. Privés de playoffs la saison passée, les hommes de la capitale sont dans le flou total. Leur trio John Wall – Bradley Beal – Otto Porter Jr. a déjà éclaté. Le premier est gravement blessé, le second dans l’incertitude et le troisième a été envoyé ailleurs l’an dernier.
UN EFFECTIF PAUVRE ET DÉSÉQUILIBRÉ
Demi-finale de conférence. C’est l’issue que beaucoup imaginaient pour la saison des Wizards l’année dernière. Washington pouvait se targuer d’avoir réalisé un recrutement ambitieux (Austin Rivers, Jeff Green et Dwight Howard). Mais le facteur blessure a fait voler en éclat leur dynamique : Dwight Howard et John Wall ont manqué quasiment l’intégralité de la saison. Ils n’avaient pas les armes pour finir mieux qu’à la 11e place de leur conférence, très loin des playoffs (32 victoires) donc.
Après s’être débarrassé du contrat monstrueux d’Otto Porter Jr. en cours de saison, les Wizards ont attaqué cette intersaison avec des ambitions clairement revues à la baisse. Dans leur recrutement timide, ils ont certes pu mettre la main sur quelques valeureux shooteurs (C.J. Miles et Davis Bertans) mais ils ont surtout beaucoup perdu dans leur secteur intérieur : Jeff Green, Bobby Portis, Dwight Howard, Jabari Parker… Tous partis.
Résultat : les Wizards sont la deuxième équipe la plus « petite » de la ligue. Un problème de… taille quand on sait que la franchise était déjà l’une des pires dans le secteur du rebond l’an passé. C’est dire les responsabilités qui attendent le jeune Thomas Bryant qui devra confirmer sa belle saison sophomore.
Les longs bras du prometteur rookie Rui Hachimura seront sans doute également mis à contribution. Mais un coup d’œil sur l’effectif actuel laisse apparaître qu’il penche beaucoup trop vers l’extérieur.
QUI POUR ASSURER LA MÈNE ?
C’est tout le paradoxe de cette équipe ! Avec un John Wall sans doute sur le carreau pour toute la saison, Washington a dû se renforcer à la mène. Ils ont signé Isaiah Thomas et Ish Smith. Coup du sort terrible pour la franchise et lui : le premier va de nouveau être écarté des terrains pour au moins six semaines.
Mais même lorsque ce dernier sera en bonne santé, on se demande si son association avec Bradley Beal pourra vraiment être complémentaire. Pour démarrer la saison, l’arrière devrait donc être aligné avec Ish Smith, qui sort de belles années à Detroit en sortie de banc mais qui semble trop léger pour assurer comme titulaire à part entière.
On imagine que le « GM » des Wizards a dû un peu plus s’en mordre les doigts ces derniers jours. Présent en Chine pour suivre Rui Hachimura, il a pu suivre le parcours de la République tchèque, portée par un certain Tomas Satoransky. Ce dernier, qui a préféré filer à Chicago, est peut-être la plus grosse perte estivale des Wizards. Car pour le coup, son association avec Bradley Beal paraissait beaucoup plus solide…
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Rui Hachimura (draft), Admiral Schofield (draft), Mo Wagner, Jemerrio Jones et Isaac Bonga (Lakers), Ish Smith (Pistons), Isaiah Thomas (Nuggets), C.J. Miles (Grizzlies), Davis Bertans (Spurs)
Départs : Tomas Satoransky (Bulls), Jeff Green (Jazz), Bobby Portis (Knicks), Trevor Ariza (Kings), Dwight Howard (Grizzlies puis Lakers), Jonathon Simmons, Jabari Parker (Hawks)
LE JOUEUR À SUIVRE : BRADLEY BEAL
Le All-Star a signé sa meilleure saison individuelle alors qu’il a connu l’un des pires bilans collectifs en carrière l’an passé. C’est vers lui que tous les regards seront tournés. Sur le terrain d’abord, car c’est le joueur le plus talentueux et de loin. Il pourrait ainsi encore progresser et confirmer sa place parmi les joueurs d’élite à son poste.
Mais l’enjeu est aussi ce qui va se jouer en coulisses. L’arrière a jusqu’au 21 octobre pour accepter sa prolongation de contrat de trois ans et 111 millions de dollars. Cette offre est sur la table depuis plus de deux mois et Bradley Beal sait qu’il a tout intérêt à patienter encore.
Les Wizards ont beau répéter que l’option transfert n’est pas d’actualité et que Bradley Beal est un socle pour construire, qu’en sera-t-il en cours de saison ? L’arrière est à la fois leur seule chance d’exister mais aussi leur meilleur atout dans l’optique d’une reconstruction complète. Et s’il perd patience…
MOYENNE D’AGE : 25.3 ans
MASSE SALARIALE : 130.1 millions (14e sur 30)
SI TOUT VA BIEN
Bradley Beal évolue encore un cran au-dessus et affole les compteurs statistiques. Mieux que ça, il se comporte en leader incontesté et tire tout le groupe vers le haut. À côté de lui, Isaiah Thomas revient rapidement et retrouve de sa superbe au scoring, les deux hommes parvenant très bien à se partager le cuir.
Dans la raquette, Thomas Bryant fait des chantiers soir après soir et se pose comme un candidat pour le titre de meilleure progression. Boosté par sa participation à la Coupe du monde, Rui Hachimura fait lui une arrivée très remarquée dans la grande ligue et Washington flirte avec les 35 victoires mais finit trop court pour les playoffs.
SI TOUT VA MAL
Ralenti par sa nouvelle blessure, Isaiah Thomas ne parvient toujours pas à retrouver du rythme. Avec un Bradley Beal ciblé par les défenses adverses, Washington a du mal à marquer des points chaque soir. À l’intérieur, les Wizards sont à la peine et s’y font dominer régulièrement au rebond. Manque de taille et tout simplement de talent.
Le compteur de victoires ne décolle pas, alors les dirigeants décident de passer à l’acte avant le All-Star Game : ils transfèrent Bradley Beal pour se garder de la marge financière l’été suivant. Et Washington continue de couler.