Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.
Après les Hornets, place aux Cavaliers qui n’ont rien recruté ou presque cet été. Et dire qu’il y a 18 mois, ils étaient en finale NBA et qu’aujourd’hui, ils vont jouer pour éviter la dernière place du classement dans la conférence Est…
LE CALME PLAT
Tout va très, très, très vite en NBA, et tous les dix ans, ou presque, les Cavaliers le prouvent. Souvenez-vous, en 2011, ils remportaient 19 matches en saison régulière après en avoir gagné 61 un an plus tôt. La faute à LeBron James évidemment, parti à Miami. La saison dernière, même scénario. Cleveland sort d’une finale NBA et « L’Elu » fait ses valises pour Los Angeles, et devinez combien de matches ont gagné les Cavaliers ? 19 évidemment…
Difficile de penser qu’ils feront beaucoup mieux cette saison, pour la simple et bonne raison que les dirigeants ont décidé de repartir avec le même groupe. Il faut dire que la masse salariale est rouge foncée avec de gros salaires comme ceux de Kevin Love (29 millions), Tristan Thompson (18.5 millions) ou Brandon Knight (15.6 millions). C’est un peu comme à Charlotte, la direction misant clairement sur une phase de reconstruction… via la Draft. Les seules véritables nouvelles têtes, ce sont Darius Garland et Kevin Porter Jr, qui débarquent tous deux de NCAA. Autant dire que la patience est de mise dans l’Ohio.
LE PRINCIPAL CHANGEMENT VIENT DU BANC
Ils rêvaient de Zion Williamson, R.J. Barrett ou Ja Morant, et finalement les Cavaliers ont dû se contenter de Darius Garland, ancien meneur de Vanderbilt, dont la saison s’est rapidement terminée à cause d’une blessure au ménisque. Un an après avoir choisi Collin Sexton, l’association peut paraître étonnante mais les deux ont des profils assez différents et peut-être complémentaires en attaque, même si aucun des deux ne semble être réellement un créateur de jeu. Le sophomore est ainsi davantage dans la percussion, tandis que le rookie est un gros shooteur. C’est en défense que ça risque par contre de piquer, Collin Sexton ayant souvent paru très brouillon de ce côté du terrain, et Darius Garland n’étant pas non plus réputé dans le domaine.
Portland prouve depuis des années qu’un backcourt de ce type peut faire l’affaire, et ce serait donc le projet de Cleveland. Comme la franchise ne vise que la Draft, ils ont un an pour apprendre à jouer ensemble et créer des automatismes. Et si ça ne fonctionne pas du tout, l’équipe peut tourner avec Brandon Knight ou Jordan Clarkson.
Sur le papier, il y a de quoi travailler, et la doublette Love-Thompson, par son expérience et son vécu, reste très correcte pour donner le change chaque soir. On verra d’ailleurs si Larry Nance Jr repousse Thompson sur le banc, avec un Love qui pourrait jouer 5, même si pourrait dépendre des matchups. À l’aile, c’est Cedi Osman qui devrait débuter, et ça donne un cinq un peu plus sexy que celui des Wizards ou des Hornets. Le problème, c’est que ça reste quand même très modeste, avec surtout d’énormes points d’interrogation en défense.
En fait, la principale recrue des Cavaliers se situe sur le banc, puisque John Beilein est arrivé en remplacement de l’intérimaire Larry Drew. Coach de la fac de Michigan depuis 2007, le technicien a emmené son université deux fois en finale de la « March Madness », et il est réputé pour être un grand coach offensif, capable tout de même de s’adapter aux forces de son effectif.
Recruté pour cinq ans, il va devoir travailler avec un effectif jeune, en plein remodelage. C’est un pari plutôt intéressant de la part de Cleveland, même si la transition entre la NCAA et la NBA n’est jamais simple…
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Darius Garland, Dylan Windler, Kevin Porter Jr., Sindarius Thornwell, Jarell Martin
Départs : J.R. Smith, David Nwaba (Nets)
LE JOUEUR A SUIVRE : CEDI OSMAN
En fin de contrat, et peut-être bientôt prolongé, Cedi Osman doit confirmer sa progression et même franchir un cap. À son poste, il n’a quasiment pas de concurrence, et il pourrait profiter du même temps de jeu, mais avec des responsabilités élargies. Il faudrait pour cela que les trois arrières, plutôt scoreurs, lui donnent le ballon, et ce n’est pas gagné… Mais le Turc est un élément essentiel par sa lecture du jeu, sa polyvalence et son bon état d’esprit.
Il devrait pouvoir compter sur Kevin Love et Larry Nance Jr. pour trouver de bonnes positions, et s’exprimer en transition. Reste à voir comment John Beilein compte l’utiliser, mais Cedi Osman pourrait être à la base de son jeu.
MOYENNE D’AGE : 25.2 ans
MASSE SALARIALE : 137.7 millions (5e sur 30)
SI TOUT VA BIEN
Faire mieux que la saison passée serait déjà bien, et ce serait le signe qu’il y a une progression. Les clés sont entre les mains de Collin Sexton et Darius Garland, deux meneurs de jeu qui doivent à la fois apprendre à jouer ensemble, mais aussi à diriger une franchise NBA. Le premier avait montré des signes de progression l’an passé, et à l’instar d’un De’Aaron Fox, il réalise une belle saison sophomore. Le second a vite compris qu’il pouvait être utile sans ballon afin de s’imposer à Cleveland. Il y parvient, et c’est Kevin Love qui tient la baraque avec des stats dignes de ses plus belles années à Minnesota. À l’arrivée, ça flirte avec les 30 victoires. Pour la première année de John Beilein, qui met en place ses principes et réussit à miser sur les forces de son groupe, c’est évidemment positif.
SI TOUT VA MAL
Sans surprise, Cleveland dispute à Charlotte le titre de plus mauvaise équipe de la ligue. Tristan Thompson est à nouveau à côté de son basket alors que Collin Sexton et Darius Garland se marchent sur les pieds. Quant à Kevin Love, il passe encore son temps à l’infirmerie et l’attaque de John Beilein se retrouve sans hiérarchie.
En fin de contrat, Jordan Clarkson rentre uniquement pour faire ses chiffres. Larry Nance Jr apporte son énergie habituelle, mais il est bien seul. Quant à Matthew Dellavedova, il ne pense qu’à une chose : retrouver la sélection australienne pour profiter d’un vrai collectif avec des joueurs qui pensent d’abord au groupe. Même chose pour Cedi Osman qui se morfond malgré son beau temps de jeu dans une équipe qui ne défend pas et prend fessée sur fessée…