Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.
On débute par les Hornets que les bookmakers américains envoient à la dernière place de la ligue à égalité avec les Cavs, et ce n’est pas mieux à la rédaction. Le départ de Kemba Walker, remplacé par Terry Rozier, et le très modeste recrutement estival du front office de Buzz City n’y sont clairement pas étrangers.
LES JEUNES DANS LE GRAND BAIN
11e de la conférence Est en 2016-2017, 10e la saison suivante, Charlotte s’est rapproché un peu plus du Top 8 la saison dernière en terminant à la 9e place. Difficile pourtant de voir une progression sur les trois dernières saisons du côté de la Caroline du Nord. Avec des éléments davantage responsabilisés comme Jeremy Lamb et l’apport d’un vétéran de la trempe de Tony Parker, les Hornets avaient pourtant les moyens de se mesurer à la lutte pour le Top 8. Ils l’ont fait, mais ils ont fini à la plus mauvaise place, payant un lourd tribut à des revers évitables. Ce court échec aurait pu être bien plus retentissant si James Borrego n’avait pas eu la bonne idée, un mois avant la fin de la saison régulière, de lancer ses jeunes éléments les plus prometteurs dans le grand bain.
Contre toute attente, autour d’un Kemba Walker en mission, les Devonte’ Graham (24 ans), Malik Monk (21), Miles Bridges (21) et Dwyane Bacon (24) mais aussi Frank Kaminsky (25 ans), mis au placard toute la saison, ont sauvé l’honneur de la franchise en la ramenant à un succès de la barre des 40 victoires. À une victoire près, les protégés de Michael Jordan auraient même pu se qualifier en playoffs.
Ensuite, le front office des Hornets n’a pas eu le feu vert pour mettre le paquet sur Kemba Walker, au motif que celui-ci est certes une superstar, mais qu’il n’a réussi à qualifier son équipe en playoffs que deux fois en huit ans (pour deux éliminations au premier tour). C’est la fameuse parabole de la paille (décelée dans l’oeil de Kemba Walker) et de la poutre, qui aveugle la vision du GM Mitch Kupchak, qui vient d’arriver. Car si Buzz City en est là aujourd’hui, c’est en grande partie à cause d’une mauvaise gestion contractuelle de son effectif.
Forcément, lorsqu’on voit les montants des contrats de joueurs de rotation comme Bismack Biyombo (17 millions la saison), Michael Kidd-Gilchrist (13 millions), celui d’un vétéran comme Marvin Williams, aussi professionnel soit-il (15 millions) ou encore de l’éternel espoir au poste 5 Cody Zeller, blessé la moitié du temps depuis deux saisons (14.4 millions) et que votre plus gros contrat a été réservé à Nicolas Batum (25.5 millions), cible régulière des critiques des fans pour sa saison beaucoup trop discrète (9.3 points, 5.2 rebonds et 3.3 passes décisives mais seulement 7.5 tirs tentés par match son plus petit total depuis sa saison sophomore alors qu’il jouait près de 7 minutes de moins), il ne reste plus grand-chose pour bâtir un groupe compétitif, même à l’Est.
QUELLE AMBITION ?
Bien sûr, les Hornets auraient quand même pu constituer un effectif un poil plus ambitieux. C’est là toute la question, quelle sera la réelle ambition des Frelons cette saison ? Quand on voit les différents départs de joueurs référencés comme Kemba Walker donc, mais aussi Tony Parker (retraite), Jeremy Lamb (Indiana) et Frank Kaminsky (Phoenix), et le calme lors de la free agency, on voit que Charlotte se prépare à la fameuse « année de transition », en attendant que les gros contrats se terminent afin de pouvoir repartir sur des bases saines, avec en bonus un excellent choix de Draft en juin prochain.
Mitch Kupchak : « Notre plan est de mettre sur pied une équipe qui peut être divertissante et soutenue pour aller de l’avant »
À l’exception d’une éventuelle prise de pouvoir de la relève où de l’éclosion d’un Willy Hernangomez fraîchement champion du monde dont on peut attendre plus la saison prochaine, seul Terry Rozier représente pour l’heure un motif d’espoir. La semaine passée, Mitch Kupchak a donc évoqué une saison de transition et confirmé que les fans ne devaient pas attendre de « gros poisson » pour le dernier contrat disponible au sein du groupe version 2019-2020. Pour toutes ces raisons, disons que la Caroline du Nord n’est pas vraiment bercée par un vent d’optimisme… Les fans des Hornets devront donc à nouveau faire preuve de patience.
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : PJ Washington (rookie), Cody Martin (rookie), Thomas Welsh (Nuggets), Terry Rozier (Celtics)
Départs : Kemba Walker (Celtics), Tony Parker (retraite), Jeremy Lamb (Pacers), Frank Kaminsky (Suns)
LE JOUEUR A SUIVRE : TERRY ROZIER
Terry Rozier va incarner à lui seul la relève au poste de meneur de jeu, James Borrego ayant choisi (pour l’instant) de miser sur Devonte’ Graham en back-up au poste 1. À l’heure qu’il est, l’ancien joueur des Celtics représente même le seul motif d’espoir de cette intersaison bien triste.
À l’instar d’autres meneurs avant lui comme Eric Bledsoe (parti des Clippers pour exploser à Phoenix), Terry Rozier était prêt à faire le grand saut cet été. En quittant un candidat au titre pour une franchise de bas de tableau qu’il espère faire grimper dans la hiérarchie en étant le leader de l’équipe. Le voilà dans la situation parfaite pour enfin exprimer pleinement son potentiel, lui qui attendait « ce moment depuis longtemps ».
Ce qui est bien avec l’ex pensionnaire de Louisville, c’est qu’on ne sait pas encore jusqu’où il peut aller. Tout le monde garde en mémoire sa campagne de playoffs 2018 tonitruante (16.5 points, 5.3 rebonds et 5.7 passes décisives par match), lorsqu’il avait remplacé Kyrie Irving au pied levé pour mener Boston, également privé de Gordon Hayward, à une marche de la finale NBA (défaite 4-3 face aux Cavs en finale de conférence). Plus que les chiffres, ce qui avait marqué lors cette postseason, c’est le sang-froid qu’il avait affiché en se montrant à la hauteur de l’événement. Ensuite, il était clairement frustré de revenir dans ce rôle de remplaçant au temps de jeu réduit, et il faudra voir s’il peut retrouver le niveau des playoffs 2018, et surtout le maintenir toute une saison…
MOYENNE D’AGE : 24.6 ans
MASSE SALARIALE : 129.6 millions (15e sur 30)
SI TOUT VA BIEN
James Borrego parvient à imposer une vraie hiérarchie en composant avec les forces en présence : Terry Rozier en leader et une multitude de lieutenants dont Nicolas Batum qui retrouve son vrai visage, plus agressif en attaque à l’image de son dernier match de Coupe du monde.
Les jeunes continuent de progresser, Michael Kidd-Gilchrist et Cody Zeller vivent une saison sans blessure et jouent pleinement leurs rôles de joueurs d’impact en défense et de finisseurs près du cercle en attaque. Bismack Biyombo est au niveau de sa meilleure saison et même Willy Hernangomez trouve sa place dans la raquette, surfant sur son statut de champion du monde.
Ça ressemble au tableau parfait, mais si conditions sont réunies, Charlotte aura peut-être sa place dans le Top 10 à l’Est. Sur un malentendu….
SI TOUT VA MAL
Même à l’Est, Charlotte ne parvient pas à soutenir la comparaison dans 75% de ses matchs. Les jeunes pousses qui ont brillé la saison dernière n’ont pas encore le rendement escompté. Terry Rozier se démène mais force beaucoup, et ne trouve pas de relais fiable pour l’aider à gagner les matchs.
La saison de transition annoncée par Mitch Kupchak se transforme en saison cauchemardesque et Charlotte n’atteint pas la barre des 30 victoires en saison régulière. Seul point positif, la fin des (gros) contrats de Michael Kidd-Gilchrist, Marvin Williams et Bismack Biyombo permettent à la franchise de dégraisser et de repartir sur des bases saines, avec la possibilité de recruter lors de la free agency 2019. Le problème, c’est qu’il n’y a pas grand monde d’intéressant l’été prochain…