[L’affiche du soir] Invaincus depuis neuf matchs, les Warriors se testent à Boston

« Clairement, on en redemande ! » C’est par ces mots que nous terminions notre résumé, la saison passée, de la seconde et dernière rencontre entre les Warriors et les Celtics. Après un match de très haut niveau et des performances XXL de Kyrie Irving et Stephen Curry, l’appétit était grand de retrouver ces deux formations en Finals pour une série entière.

Sauf que LeBron James est passé par là et a encore empêché Boston de rejoindre Golden State. L’été dernier, les différentes previews, la nôtre aussi, annonçaient une Finals entre les deux équipes. Quelques mois après, si les Warriors montent en régime, les Celtics ont calé, puis patinent. Néanmoins, le choc de ce samedi soir reste un match très attendu, par les fans comme par les acteurs, d’autant que les infirmeries sont vides !

« C’est un match de saison régulière, mais en même temps, c’est différent et ce sera plus intense », concède Al Horford. « Vu leur passé et leur niveau, ça va être plaisant de se mesurer à eux. On a dépassé la phase de test selon moi. Maintenant, il faut continuer de progresser. »

L’artiste Irving pour gommer les petits défauts

L’important pour les Celtics reste de trouver de la régularité dans les performances. Ils restent sur cinq victoires de suite après avoir perdu trois matchs, qui eux-mêmes succédaient à quatre victoires… De plus, il y a trop de défaites notables contre des grosses écuries : Houston, Milwaukee, Toronto, Utah, Portland ou encore San Antonio.

Boston manque de régularité et aussi de match référence. Deux éléments importants dans l’écriture d’une saison. Malgré ce tableau peu réjouissant, Golden State est conscient du danger.

« C’est l’équipe la plus talentueuse de l’Est », assure Draymond Green. « Ils cherchent toujours leurs rotations, leurs shoots et les autres éléments avec lesquels il faut composer quand on a une grande équipe. Les gens pensent que mettre de grands joueurs ensemble, ça suffira pour réussir. Ce n’est pas le cas. Ils sont encore en recherche de réponse, mais je n’ai aucun doute : ils vont y parvenir. »

Ce qui a parfois sauvé les Celtics, ce sont les coups de chaud de Kyrie Irving. Le meneur est en grande forme en janvier avec 24.9 points de moyenne à 56% de réussite et 44% à 3-pts. Il sera le principal danger pour la défense des Warriors.

« Il les propulse », estime Shaun Livingston. « Avec son talent, son expérience, son mental, il joue dans une autre dimension. On définit les superstars avec leurs performances en playoffs. C’est pour cela qu’il obtient autant de respect. »

Comment arrêter cette nouvelle armada ?

Pour Brad Stevens en revanche, impossible de cibler un joueur en particulier à surveiller. Stephen Curry est toujours digne d’un MVP, Klay Thompson monte en puissance en janvier, DeMarcus Cousins apporte déjà sa touche personnelle et il est impossible d’oublier – enfin, si c’est le cas, on est rapidement sanctionné – Kevin Durant.

« Ils donnent l’impression de jouer à un très haut niveau en ce moment », constate Brad Stevens, avant d’évoquer l’arrivée de Cousins. « Dès qu’on ajoute un joueur de ce niveau, qui possède un temps de jeu limité, tout le monde en fait un peu plus et ils deviennent durs à jouer. Je ne sais pas si je les ai déjà vus être aussi forts en saison régulière depuis leur saison à 73 victoires. »

Bel hommage puisqu’à l’époque, ils évoluaient sans Kevin Durant. Depuis, l’ancien ailier d’Oklahoma City est arrivé et DeMarcus Cousins va progressivement prendre de plus en plus de volume. Effrayant donc.

Surtout que les premières minutes, 60 sur trois matchs, de l’ancien pivot des Kings et des Pelicans ont montré que les Warriors pourraient rapidement devenir trop forts, trop rapides, trop puissants pour la concurrence. Et pas seulement à 3-pts, comme on réduit trop souvent le jeu des champions en titre.

« On parle toujours des 3-pts, ceux qui ébahissent le public », rappelle le coach de Boston. « Ils vont en mettre, mais ils vous tuent avec les layups. Si la défense autorise les layups, alors ça ouvre des espaces pour le reste du match. »

Et si Boston parvenait à éteindre la circulation des Warriors ?

Ce sera la clé pour la défense des Celtics : limiter les pénétrations et les coupes, toujours avoir un joueur dans l’axe panier-panier pour protéger le cercle. Klay Thompson s’est récemment régalé face à la défense des Lakers, pas seulement avec ses dix paniers primés, mais en jouant dans le dos de Josh Hart.

« On connaît les points sur lesquels on doit porter une attention particulière », résume Brad Stevens. « C’est un adversaire unique et très difficile, donc il faut mettre davantage l’accent sur certains détails. »

Si les Warriors semblent se présenter en terres celtes avec davantage de certitudes puisqu’ils viennent d’aligner neuf victoires de suite, ce constat est à nuancer. Si on laisse de côté les Nuggets (certes écrasés en un quart-temps record), la bande de Steve Kerr n’a pas affronté de réel cador.

Ce test contre Boston est donc parfait pour savoir s’il y a une vraie montée en puissance ou une bonne gestion du calendrier.

« Ils possèdent un des meilleurs scoreurs de la ligue, Irving, et un paquet de bons joueurs autour de lui », conclut Klay Thompson. « Ils n’ont pas encore le bilan qu’ils espèrent, mais ils sont toujours talentueux et ils possèdent des joueurs qui ont réalisé de grandes choses en playoffs. »

Et contre les Warriors aussi ces dernières années (trois victoires pour trois défaites, dont une en double-prolongation depuis 2015-2016), ça promet donc un grand match. Surtout une rencontre où les réponses, de chaque côté, seront déterminantes pour la suite de la saison.