Dans sa troisième saison, Roy Hibbert n’est plus le même homme.
Du haut de ses 2m18 et de ses 16 points, 9 rebonds de moyenne, l’ancien Hoya prend peu à peu le contrôle de sa carrière NBA. Gros plan sur un candidat sérieux au titre de Most Improved Player.
Une difficile transition
A sa sortie de Georgetown, beaucoup voyaient en Hibbert un pivot dominant. Doté d’un physique sans égal en NCAA, Roy dominait incontestablement le niveau avec une nomination dans le meilleur cinq de la conférence Big East avec son coéquipier Jeff Green.
Mais la transition avec la grande ligue allait s’avérer délicate. Plus aussi à l’aise face à des pivots plus massifs, Hibbert a éprouvé les pires peines du monde à s’adapter au jeu plus physique de la NBA. Comme beaucoup de ses devanciers formés sous la coupe de John Thompson, Hibbert a d’abord été catalogué comme un pivot défensif.
Mais, depuis sa saison rookie, il ne cesse de progresser. Passant de 7 points et 4 rebonds lors de sa saison rookie à 12 points et 6 rebonds en tant que sophomore puis 16 points et 9 rebonds cette année, l’adage qui veut que les grands mettent plus longtemps à développer leur jeu se confirme.
Un effectif remanié
Et avec l’arrivée de Darren Collison à l’intersaison, les Pacers reconstruisent un effectif digne de ce nom. Privés de playoffs depuis 2005, la franchise de Larry Bird repart sur de bonnes bases en installant le trio Collison – Granger – Hibbert. Pointant actuellement à la 5ème position de la faiblarde conférence Est, Indiana devrait sans aucun doute s’immiscer dans la course aux playoffs.
Mais si Granger, récent champion du monde (et cireur de banc) en Turquie, est le meilleur joueur de la franchise, le nouveau visage de l’équipe est bien celui de Roy Hibbert. Ce dernier a décidé de prendre enfin son envol, et pour cela, il a pris le leadership vocal des Pacers.
Dans l’état des Hoosiers, où le basket est roi, les fans ont besoin d’identification et l’éthique de travail d’Hibbert commence enfin à percer au grand jour. Aminci, plus affûté physiquement, le numéro 55 (comme son idole Mutombo) a pris du poids dans le vestiaire.
Une preparation physique renforcée
En plus de son investissement croissant dans la prise de parole, Hibbert a eu l’idée de créer un concours pour recruter les fans les plus exubérants et les plus surprenants. Et dans la « zone 55 » se retrouvent donc cette joyeuse troupe. Loin de l’époque sombre du « Palace Brawl » ou autres histoires d’armes à feu, les fans se retrouvent dans leurs Pacers.
Bien conscient que ses années rookie et sophomore n’ont pas encore convaincu, Hibbert s’est concocté un programme estival chargé. Parmi d’autres activités de renforcement, il s’est mis à la boxe. Delesté de 10 kilos, il est désormais plus mobile et plus endurant.
Mais plus encore, il a étudié le jeu. Au contact de Bill Walton, appelé par son pote Bird pour enseigner quelques ficelles au jeune Hibbert. Et dans la salle vidéo, Roy s’est astreint à des longues séances de visionnage, notamment d’Al Horford. Néo All Star, pivot de petite taille, il s’inspire de son jeu tout en mouvement pour optimiser ses déplacements.
La saison est encore longue, mais à le voir battre les Lakers au Staples Center, avec une fiche statistique rondelette (24 points, 12 rebonds, et 6 passes), on se dit que la progression de Roy Hibbert n’est pas encore arrivée à son terme. Et les Pacers s’en frottent les mains.