Les Faucons s’offrent une grosse proie

Quand le piston de Motor City se déplace dans le corps d’une machine à vapeur et non d’un moteur à explosion, le capot finit par fumer et la voiture reste sur le bord de la route. Défaits hier sur le parquet des Hawks 98-99, dans un match des extrèmes entre l’élève modèle et le cancre de la classe, les Pistons enchaînent leur deuxième défaite de rang après le revers subi à Indiana. Une première cette saison ! Les troupes de Flip Saunders devront encore attendre pour devenir la première équipe NBA de la saison à 40 victoires (39-9).

La faute en revient au sang-froid de Joe Johnson (29 pts), le mister clutch des Hawks. Déjà héros face à Orlando, l’ex-Sun remet le couvert face aux leaders de la ligue d’un lay-up décisif à 7 secondes du buzzer. Richard Hamilton aura bien l’occasion de remettre les siens devant mais son tir ne trouvera pas la cible. « Ce sont des moments dont je rêvais quand je jouais dans mon jardin », avoue Johnson, ému et heureux comme un gamin devant une barre chocolatée de Willy Wonka. « La première fois qu’on les a joués, on était complexés. Cette fois, nous avons d’entrée eu de la dignité et de la fierté », ajoute t-il, en référence à l’humiliation subie par les Georgiens dans leur salle le 19 janvier (117-89) contre ces mêmes Pistons.

« Nous avions le contrôle du match. Nous n’avons pas joué avec le même coeur et la même envie que d’habitude. On cherche à gagner chaque match que nous disputons mais il se passe des choses bizarre dans cette ligue. Certains soirs, ça ne fonctionne pas comme on le veut », regrette Ben Wallace, passé à côté de son match avec 5 pts et 11 rbds quand Pachulia se fend de 16 pts et 9 rbds.

« Ils ont mis le gros shoot, pas nous. Comme je l’ai dit aux joueurs dans le vestiaire, je n’avais pas le sentiment que nous étions très mordants depuis quelques rencontres. On laissait toujours l’adversaire à notre portée. Je ne sais pas si c’est la fatigue qui se fait ressentir mais on ne joue plus en ce moment avec la notion d’urgence », analyse franchement Saunders, pas plus inquiet que ça pour autant devant le coup de pompe de ses hommes, qui ont quand même shooté à 63% en première mi-temps. Avec a priori quatre de ses joueurs au All Star Game, Saunders ne peut espérer compter sur le break à venir pour refaire rutiler le moteur.