[Previews] Les Grizzlies prêts à franchir un nouveau palier

Comme chaque année, Basket USA propose une présentation de la saison NBA et des 30 franchises sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion NBA.

Nous les avions laissés dans le doute après une fin de saison catastrophe marquée par les blessures, des playoffs arrachés in-extremis grâce à un effectif bien bricolé mais un sweep inévitable face aux Spurs. L’avenir du free agent Mike Conley dans le Tennessee s’écrivait alors en pointillé.

Nous les retrouvons aujourd’hui consolidés par la prolongation du meneur de jeu et le renfort inattendu de Chandler Parsons, une nouvelle fois dans la peau de l’outsider à l’Ouest. Et plus si affinités puisqu’on les voit 6e à l’Ouest.

Vingt-huit joueurs ont joué pour les Grizzlies l’an passé, une statistique avec laquelle seuls les Pelicans pourraient rivaliser, c’est dire.

Avec son rythme de croisière habituel, Memphis réalisait pourtant une bonne saison, en embuscade derrière les cadors de l’Ouest, jusqu’à ce qu’une avalanche de blessures lui tombe dessus. Dave Joerger avait alors réussi à sauver l’essentiel en qualifiant l’équipe pour la sixième année consécutive en playoffs (troisième plus grande série en cours derrière les Spurs et les Hawks), une performance qui lui a valu une belle offre des Kings cet été. Un été qui a débuté dans le doute et qui s’est fini avec un certain nombre de certitudes.

La certitude que Mike Conley croit encore aux chances de sa franchise de s’approcher du titre, le meneur ayant choisi de prolonger pour le plus gros chèque de l’histoire de la ligue : 153 millions de dollars. Avec ses copains Zach Randolph, Marc Gasol et Tony Allen, ils préservent le « Grit and Grind » local et gardent ce noyau de joueurs qui a écrit les plus belles pages de l’histoire de la franchise.

Une bonne nouvelle pour le nouvel entraîneur David Fizdale, double champion avec le Heat qui découvre le poste de head coach, et qui aura lui la certitude de s’appuyer sur une base solide à laquelle on peut ajouter Vince Carter, JaMychal Green et bien sûr, la principale nouveauté estivale : Chandler Parsons.

Blessé en fin de saison, l’ancien Rocket ne s’est pas fait à la franchise de Dallas ou ne croyait tout simplement pas en ses chances de réussite. Eligible à un gros contrat lui aussi, l’ailier a surpris en choisissant le projet de Memphis. À 27 ans, il amène de la fraîcheur dans le Tennessee et surtout la grosse menace offensive sur la ligne arrière qui faisait défaut à l’équipe depuis longtemps. Reste que le joueur est fragile, et a beaucoup à prouver, à commencer par la justification d’un salaire de 22 millions de dollars quand on tourne à 13.7 points. Sa présence sur le parquet signifie également une défense moins hermétique qu’elle ne pouvait l’être avec Matt Barnes.

Autre point d’interrogation pour David Fizdale : le banc. L’entraîneur a déjà annoncé que Zach Randolph en sortirait, lui donnant un peu d’épaisseur, mais seuls deux rookies sont pour l’instant présents derrière Conley à la mène, tandis que le seul Brandan Wright est là pour assurer le poste de pivot remplaçant du fragile Marc Gasol.

Cette année à Memphis pour gravir la marche des finales de conférence, il faudra déjà éviter les blessures et espérer que le « Grit and Grind » fasse effet sur les plus jeunes comme sur les plus anciens une bonne partie de la saison.

Arrivées : Chandler Parsons (Mavs), Troy Daniels (Hornets), Deyonta Davis, Andrew Harrison, James Ennis (New Orleans), Wade Baldwin, D.J. Stephens, Troy Williams

Départs : Xavier Munford, Bryce Cotton, Matt Barnes (Kings), Nick Calathes, Chris Andersen (Cavs), Lance Stephenson (Pelicans), Tony Wroten Jr., Jordan Farmar (Kings)

Depuis son arrivée à Memphis, Mike Conley a toujours prouvé qu’il savait mener son équipe à la victoire et gérer la pression. Une espèce rare sur son poste, qui lui vaut d’être en possession du plus gros chèque de l’histoire. Une pression nouvelle qu’il est obligé de gérer pour atteindre le premier cercle de la conférence Ouest sur le plan collectif, et le All-Star Game sur le plan individuel.

Meilleur dans tous les aspects du jeu avec le temps, notamment la prise de décision, il pourra bosser encore une peu plus son jeu de passe avec Chandler Parsons à ses côtés, une connexion primordiale à la réussite de l’équipe. Au même titre que le pick and roll avec son compère Marc Gasol.

A-t-il pour autant les épaules pour devenir le véritable franchise player qui fait défaut à Memphis ?

Meneurs : Wade Baldwin, Andrew Harrison
Arrières : Vince Carter, Troy Daniels, Jordan Adams,
Ailiers : Chandler Parsons, D.J. Stephens
Ailiers forts : Zach Randolph, Deyonta Davis, Jarell Martin
Pivots : Brandan Wright

Chandler Parsons revient vite et en forme sur les parquets, trouvant aisément sa place de « LeBron James » dans le système de David Fizdale. Son potentiel explose enfin aux côtés d’un Mike Conley taille patron, et d’un Marc Gasol buldozer.

En sortie de banc, Zach Randolph et Vince Carter apporte de bonnes minutes et encadrent bien les plus jeunes du groupe. La magie opère, Memphis se faisant une bonne place aux côté des autres apôtres de la stabilité que sont les Spurs et les Clippers dans le groupe des poursuivants derrière les Warriors. Tout est possible en playoffs…

Chandler Parsons tarde à revenir, et déçoit une fois de plus dans le Tennessee. Zach Randolph brille en sortie de banc, mais Marc Gasol a du mal sans lui, tandis que Mike Conley manque réellement d’un backup de qualité. Clairement, la rotation à 7-8 joueurs est brillante, mais sur la longueur d’une saison régulière, c’est trop court. David Fizdale ne parvient pas à sortir la franchise de l’eau et à lui offrir ce supplément d’âme qui lui est si cher.

Memphis reste longtemps dans la course aux playoffs mais le manque de profondeur du banc peut coûter cher en mars et avril lorsque les corps seront fatigués et qu’il faudra s’arracher…