Entre sa passe pour un tir primé important de Norman Powell afin de donner neuf points d’avance aux Clippers à deux minutes de la fin (110-101) et un contre décisif sur Russell Westbrook à l’entame de la dernière minute, Nicolas Batum a parfaitement joué son rôle de facteur X dans le Game 6 face aux Nuggets (111-105).
Relancé dès le début de la deuxième période à la place de Kris Dunn pour apporter davantage de « spacing », comme l’explique Nikola Jokic, le Calvadosien a été parfait – en relais du trident offensif des Clippers composé de Kawhi Leonard, James Harden et Normand Powell – bien au-delà de sa simple ligne statistiques (6 points, à 2/5 à 3-points, 5 rebonds, 6 passes, 2 contres et 2 interceptions en 34 minutes).
« Il comprend le jeu et avoir un joueur comme Nico, c’est très important pour un coach »
« Nicolas est le joueur le plus expérimenté de notre équipe », soulignait, d’ailleurs Norman Powell, après le Game 3. « Il est professionnel et joue au haut niveau depuis ses plus jeunes années donc il sait comment être prêt et préparé pour ce genre d’évènements. Aucun match n’est trop important pour Nico. Je dis toujours que j’étais fan de lui quand j’étais encore rookie dans cette ligue. »
En mission défensive sur Nikola Jokic en première mi-temps avant de se coltiner Jamal Murray, l’ancien capitaine de l’Équipe de France a encore répondu présent dans les moments décisifs. « Il a été énorme », résume son entraineur Tyronn Lue. « Il est capable de défendre sur tous les postes de jeu. Il comprend le jeu et avoir un joueur comme Nico, c’est très important pour un coach. »
Habitué à disputer ce genre de rencontres à haute intensité, le double vice-champion olympique s’attend naturellement à un Game 7 explosif, « avec une saveur particulière », explique-t-il à Basket USA.
Comment fait-on pour se relever après un Game 4 crève-cœur avec une défaite dans les dernières secondes (101-99) et un Game 5 à sens unique (défaite 131-115) ?
C’est comme les Nuggets, quand on les bat de 34 points lors du Game 3 à Intuit Dome (117-83). C’est ce qui fait la beauté de cette série et la beauté des playoffs. À partir du moment où ce n’est pas fini et que tu es encore en vie, il faut réussir à vite passer à autre chose. Ça ne sert à rien de gamberger sur une rencontre : on a fait un match tout pourri à Denver mais quand on a atterri [à Los Angeles], on avait déjà tout oublié. On était déjà passé à autre chose. On a eu une bonne journée de repos hier (mercredi) et on a bien travaillé ce (jeudi) matin et on fait un bon début de match pour signer une belle performance.
Parlez-nous de votre duel face à Nikola Jokic en première mi-temps…
Il faut le faire travailler car de toute façon, ce n’est pas possible de l’arrêter, surtout un mec comme moi, je n’ai pas le physique pour. Même s’il a un QI surdimensionné, j’ai essayé de le faire douter, de le faire réfléchir car j’ai des qualités de vitesses par rapport aux autres grands joueurs (par la taille).
Comme le disait votre coach Tyronn Lue, vous êtes capable de défendre sur tous les postes…
C’est un peu l’une de mes qualités défensives depuis quelques années. C’est ce qui me permet notamment de rester encore dans la ligue et de toujours jouer au basket. J’essaye simplement d’apporter quelque chose, il ne faut pas que je sois en mode : ‘OK, j’ai trouvé la solution’. Non, les Nuggets vont se reconcentrer et arriveront à trouver de nouvelles parades [pour nous battre]. Donc, ce sera à moi d’être encore plus dur et d’essayer d’être un peu plus malin que je ne l’ai été pour trouver la solution au prochain match.
Ce contre tardif sur Russell Westbrook rappelle forcément de bons souvenirs aux fans français…
(Sourire). J’ai surtout essayé de faire des « plays » en défense et d’avoir un impact de ce côté-là du terrain car offensivement, on est bons. On a quatre mecs qui peuvent mettre des points donc il n’y a pas de souci de ce côté là.
« J’aurais bien aimé finir la série avant mais c’est un Game 7, il y a toujours une saveur particulière, ce sera à nous d’être prêts car ce sera une vraie bataille dans deux jours »
Quel regard portez-vous sur la première mi-temps de James Harden (21 points), alors qu’il était en difficulté sur les deux derniers matchs…
C’est James. Parfois, ce n’est pas ton jour, ça ne tourne pas mais des mecs comme lui savent rebondir. Ce soir, il a joué de la manière dont on a l’habitude de le voir évoluer, il est l’un des meilleurs marqueurs de tous les temps. On a donc besoin qu’il joue comme ça, c’est sûr.
Comment sentez-vous ce Game 7, samedi à Denver ?
Il y a de l’expérience des deux côtés du terrain. [Sur le fait de savoir s’il est content de pouvoir encore jouer ce type de match.] Oui et non ! J’aurais bien aimé finir la série avant mais c’est un Game 7, il y a toujours une saveur particulière, ce sera à nous d’être prêts car ce sera une vraie bataille dans deux jours.
Après avoir joué cette même équipe autant de fois en aussi peu de temps, ce ne sera pas une question de tactique. Ce sera l’équipe qui en veut le plus qui l’emportera. Ils ont le meilleur joueur du monde (Nikola Jokic) mais on a aussi d’excellents joueurs [qui savent élever leur niveau de jeu] en playoffs. On devra trouver un moyen de ne pas faire autant d’erreurs comme ce soir et de gagner ces « 50/50 balls », car ils les ont presque à chaque fois depuis le début de la série. On sera attendu, le public sera prêt.
De notre envoyé spécial à Inglewood (Californie).