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Golden State, la victoire du basket modulable

Par  — 

Golden State, la victoire du basket modulableSi 2014 avait sacré les Spurs et leur basket fait d’extra-pass et de mouvements, 2015 a consacré des Warriors au jeu tout aussi chatoyant, axé sur l’adresse à 3-points et le jeu rapide, mais aussi une défense de fer (n°1 pour la maladresse des adversaires ; n°3 aux balles perdues provoquées). A sa tête, un « rookie », Steve Kerr, champion avec les Bulls et les Spurs, sous la coupe de Phil Jackson et de Gregg Popovich. Un coach qui a refusé de coacher les Knicks pour s’engager dans un projet où il pouvait appliquer ses propres systèmes, empruntés à deux des plus grands coaches de l’histoire.

Un entraîneur qui a marqué les esprits dans ces playoffs en réalisant deux coups de poker lorsque son équipe était menée 2-1. D’abord, face aux Grizzlies, en plaçant Andrew Bogut sur Tony Allen en défense, puis en titularisant Andre Iguodala à partir de la 4e manche face aux Cavs. Après ces deux changements, son équipe n’a plus perdu un match dans sa série !

Deux options tactiques qui, pour moi, sont le symbole d’une équipe capable de s’adapter à n’importe quelle équipe, mais aussi d’imposer son basket. Une sorte de basket modulable qui, selon les adversaires, s’adapte, se renouvelle pour mieux perturber l’adversaire. Le tout en douceur, sans heurter le groupe. Il n’y a pas de « puni » aux Warriors, juste des joueurs sacrifiés pour le bien de l’équipe, et d’autres qui se révèlent.

Une armée de joueurs polyvalents et créatifs

Pour cela, les Warriors ont construit un effectif où la polyvalence est reine, mais aussi la créativité. Draymond Green, Shaun Livingston et Andre Iguodala ont cette capacité de jouer plusieurs postes, mais aussi de créer.

C’est ce qui faisait la force de Boris Diaw la saison passée aux Spurs, et les Warriors poussent encore plus loin le concept avec trois joueurs capables d’attaquer et défendre sur plusieurs positions, mais aussi de piloter le jeu. On pourrait aussi ajouter Harrison Barnes et Klay Thompson, capables aussi de défendre sur plusieurs positions. Je l’ai déjà dit, mais on sous-estime la qualité de la défense des Warriors. Plus que l’agressivité, c’est cette polyvalence qui est leur point fort. Avec des joueurs capables de défendre sur plusieurs postes, les Warriors peuvent changer sur les écrans, sans que l’adversaire puisse profiter du « mismatch ». On l’a bien vu en finale avec un LeBron James qui se retrouvait, tour à tour, face à Thompson, puis Green, puis Iguodala, puis Livingston, et même Curry. Rarement, il a pris le dessus en un-contre-un face au panier, préférant attaquer au poste bas pour faire la différence.

A ce propos, je trouve que le terme « small ball » n’est pas adapté au jeu des Warriors. L’une des forces de Golden State n’est pas de jouer « petit » mais bien de jouer avec des joueurs de taille homogène. Quand vous avez Livingston (2m00) qui joue meneur, et Thompson (2m01) qui joue 2ème arrière, peut-on encore parler de « small ball » ?

Les Warriors se sont économisés pendant toute la saison

Bien plus que l’adresse et les coups de génie de Stephen Curry, cette polyvalence est pour moi le symbole du succès des Warriors. C’est ce qui permet, lorsque Curry et/ou Thompson sont dans un jour sans, de maintenir l’équipe à flot.

Après la remise de son trophée de MVP, Iguadola révélait ainsi que le banc des Warriors dominait souvent le cinq de départ à l’entraînement. Je ne suis pas surpris. Pendant toute la saison, c’est le banc des Warriors qui a fait très mal aux adversaires. C’est à dire en début de deuxième quart-temps, et en fin de troisième, voire début du 4e. La richesse du banc des Warriors permet de maintenir le même rythme pendant 48 minutes, mais aussi de moduler les cinq selon les adversaires. Un vrai rouleau-compresseur qui a permis aux Warriors de souvent mener de plus de 15 points tôt dans le match, obligeant l’adversaire à courir après le score. Sur une série, c’est épuisant et difficile à contrer quand Kerr adapte ses armes selon la configuration du match. Il utilisera ainsi David Lee lorsqu’il a besoin de points dans la raquette, ou Andrew Bogut lorsque le danger vient de l’intérieur.

Comme beaucoup, j’ai aussi remarqué les Warriors ont profité des blessures et malheurs de leurs adversaires. Notamment au poste de meneur où Curry a bien profité des absences de Jrue Holiday, puis Mike Conley et Pat Beverley, et enfin Kyrie Irving. A chaque tour, l’adversaire de Golden State était diminué au poste de meneur…

Mais on ne peut pas parler de chance à propos de Warriors. D’abord, ils ont aussi eu des galères (Speights blessé ; Curry et Thompson touchés à la tête…). Ensuite, toute la saison, à l’image de Gregg Popovich aux Spurs, Steve Kerr a économisé ses joueurs. En saison régulière, aucun joueur des Warriors n’a joué 33 minutes et plus en moyenne. C’est moins de trois quart-temps, et là encore, c’est la richesse du banc, et la polyvalence des joueurs qui ont permis d’économiser au maximum, et donc de reposer les stars de l’équipe. Le tout en gagnant 67 matches, en jouant à l’Ouest…

Une marge de progression impressionnante

Au final, et contrairement à ce que jugent certains, les Warriors ne sont pas des champions par défaut. Il n’y aura pas d’astérisque à côté de leur nom au palmarès. Ils étaient la meilleure équipe de la saison, en saison régulière et en playoffs, et avec du recul, on constatera même que c’est l’une des équipes les plus fortes de l’histoire car la concurrence était incroyablement relevée cette saison. Seul impératif pour cela, créer une véritable dynastie en gagnant plus d’un titre. Comme le groupe est jeune (aucun joueur âgé de plus de 32 ans), que le mot « sacrifice » est dans la tête de chacun des joueurs et que leur marge de progression est impressionnante, ce ne serait pas surprenant de les voir dominer la NBA pendant plusieurs saisons.

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