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Les blogs de la rédaction

Team USA dans sa zone d’inconfort

Par  — 

James HardenAvant de commencer ce billet, je souhaite vous remercier vous, chers lecteurs pour l’accueil que vous avez réservé à mon premier papier. J’ai lu tous vos commentaires, et apprécié vos questions. Il y a aura forcément des réponses. D’une forme et d’une autre. On en reparlera…

Aujourd’hui, et puisque la Coupe du monde entame samedi ses matches à élimination directe, j’ai envie d’évoquer un problème récurrent rencontré par les Américains. Ce que je considère être comme le véritable talon d’Achille de Team USA…

Si comme moi, vous avez suivi Turquie USA – le match le plus serré du parcours américain pour l’instant – vous avez immédiatement deviné de quoi je parle. Pendant trois quart-temps, avant de s’effondrer physiquement, les Turcs ont réussi à tenir la dragée haute aux Américains. Comment ? Au delà des capacités individuelles, en jouant la zone à la perfection. Et, comme à chaque fois que Team USA se retrouve face à une telle défense, les stars de la NBA ont perdu leur basket.

Team USA affiche ses lacunes face à une zone : absences de jeu sans ballon, manque de créativité…

A chaque fois, oui, vous avez bien lu. Le mal est récurrent et ne se limite pas à son édition 2014 (je laisse pudiquement de côté la Dream Team en 1992, non pas parce que elle était bonne contre la zone mais parce que à l’époque, pré-ado, j’étais plus concentré sur les Nike de Jordan ! Et puis de toute manière, aucune équipe ou presque n’a jamais essayé de défendre face à cette équipe-là. Combat perdu d’avance)

Non, sérieusement, c’est une constante chez les Américains. Dès que l’équipe d’en face est capable de jouer la zone à la perfection (bonne rotation et intelligence du jeu) les stars de la NBA pataugent.

Soudain, les meilleurs joueurs de la planète perdent leur jeu, deviennent statiques, et multiplient les passes imprécises, les tirs hasardeux, la précipitation et les mauvaises décisions. La zone est l’équivalent en basket pour les USA de la kryptonite pour Superman.

Cette difficulté récurrente n’est pas liée à une mauvaise préparation ou à des choix discutables de l’entraineur.  Coach K. sait parfaitement comment attaquer une zone et abuser ses faiblesses. Le problème est d’un autre ordre, il est culturel. Pire il est inscrit dans l’ADN de chaque joueur américain.

Lorsqu’un basketteur US arrive à percer et se retrouve en NBA, il a au moins 10 ans de métier derrière lui.  Dix années à apprendre le sport. Dix années où la zone n’est jamais enseignée ou presque. Fabrice, avec qui j’en parlais, me rappelait tout de même qu’en NCAA, on attaque face à des zones, et qu’une université comme Syracuse vit et meurt avec sa défense 2-3 depuis des décennies.

Mais l’expérience universitaire est de plus en plus brève pour ceux qui parviennent en NBA, et l’attaque sur zone reste exceptionnelle, et donc rare.

La défense homme-à-homme car l’individu est roi

En fait, dès que les Américains commencent à jouer en équipe – très tôt vers 6-7 ans -, ils adoptent un système défensif individuel. Aux States, le man-to-man est roi. Plus qu’un choix tactique, c’est la mise en place d’une philosophie. Aux États-Unis où l’individualisme est roi – pour le meilleur et pour le pire – l’exploit athlétique triomphe sur la valeur collective.

La zone, véritable travail de groupe, gomme ce concept là, tandis que la défense individuelle fait ressortir les qualités physiques du joueur.

Je réside aux USA depuis plus de 15 ans. Mon fils a débuté le basket lorsqu’il avait 6 ans. Son entraîneur de l’époque lui a immédiatement demandé de défendre son vis à vis et d’y rester collé, quoi qu’il se passe autour de lui. (d’un autre côté, enseigner le concept du help defense à des gamins de cet âge frise la folie)

Aujourd’hui, il a 17 ans et nombreux de ses potes n’ont aucune idée de la manière de défendre correctement en zone, et donc forcément de l’attaquer. Certes, parfois il arrive à l’entraîneur de leur demander de passer en zone. Comme une sorte de dernier recours, lorsque l’équipe est à la dérive et le coach à court de solutions.

Cette lacune développée dès l’apprentissage du sport n’est jamais corrigée. Elle continue à hanter le basket US. Y compris au plus haut niveau où les pros de la NBA affichent des difficultés face à une zone bien exécutée.

La kryptonite des Supermen américains n’est rien de plus qu’un manque profond de familiarité avec le système. Une absence qui remonte à l’enfance.

 

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