30 jours/30 équipes : Dallas Mavericks

À quelques semaines du début de la saison régulière, Basket USA démarre sa traditionnelle présentation, franchise par franchise, de la saison NBA à venir. Comme chaque année, celle-ci prend la forme d’un compte à rebours, des équipes attendues dans les tréfonds du classement à notre favori pour le titre de champion. Aujourd’hui, place aux Mavericks, l’une des grosses déceptions de la saison passée.

Après la finale de conférence disputée et perdue contre les Warriors en 2022, les Mavericks semblaient pourtant avoir trouvé la bonne formule, mais très vite, on a compris qu’il y avait un problème…

Les Texans ont enchaîné les résultats très décevants et Mark Cuban a tenté un coup de poker en février, en faisant venir Kyrie Irving. L’électrochoc n’a pas eu lieu car la défense était trop faible pour sublimer les qualités offensives de Luka Doncic et de l’ancien meneur des Nets. Les joueurs de Dallas ont même été sifflés par leur public : « c’est mérité » glissait le Slovène, quand Kyrie Irving parlait d’un « beau merdier » dans lequel il venait de débarquer…

Pas de playoffs, ni de « play-in » donc, et la saison s’est même terminée sur un « tanking » bien trop visible afin de garder un premier tour de Draft. Résultat : la NBA a sanctionné la franchise d’une amende de 750 000 dollars ! Une triste conclusion pour une saison tout aussi triste et décevante.

Un recrutement défensif

Pour rebondir, les Mavericks ont plutôt bien manœuvré, avec les arrivées de Grant Williams, Dante Exum, Derrick Jones Jr. et Seth Curry. Voilà quatre joueurs qui vont apporter de la défense et de la polyvalence pour les trois premiers, et du shoot extérieur et donc de l’espace pour le duo Irving-Doncic pour le second. À ces quatre-là, il faut ajouter Richaun Holmes avec un profil d’intérieur que ne possédait pas Dallas. En outre, Mark Cuban a décidé de prolonger deux « role players » (Dwight Powell et Markieff Morris) et surtout Kyrie Irving.

Sur le papier, l’effectif semble plus équilibré, plus fort défensivement mais il reste des gros points d’interrogation. On pense d’abord à la complicité Irving-Doncic, et plus globalement à leur capacité à jouer avec les autres. Et puis il y a la solidité défensive, avec un secteur intérieur en chantier. Dwight Powell est un bon soldat, mais limité, et le rookie Dereck Lively II a une sacrée pression sur les épaules car c’est peut-être son développement, et la vitesse de celui-ci, qui déterminera la réussite de Dallas…

Par ailleurs, la paire Doncic-Irving va devoir sérieusement défendre face aux meilleures paires d’arrières de la ligue, et il y a du boulot à l’Ouest. Enfin, il y a toujours les doutes qui entourent Jason Kidd.

LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ

Arrivées : Dereck Lively II et Olivier-Maxence Prosper (Draft), Richaun Holmes (Kings), Dante Exum (Partizan), Grant Williams (Celtics), Seth Curry (Nets), Derrick Jones Jr. (Bulls)

Départs : Davis Bertans (Thunder), Justin Holiday (Nuggets), Reggie Bullock (Rockets), Frank Ntilikina (Hornets), JaVale McGee (Kings), Christian Wood (Lakers)

LE JOUEUR À SUIVRE : KYRIE IRVING

Après avoir cassé son effectif, Mark Cuban ne pouvait pas laisser partir Kyrie Irving, et il l’a donc prolongé au prix fort. C’est un choix risqué puisque son duo avec Luka Doncic n’a pas vraiment convaincu. Ce sont deux formidables solistes, et on a déjà connu des « one-two punch » exceptionnels. Sauf que les deux ont besoin du ballon pour briller, et qu’il n’y en a qu’un.

Clairement, c’est à Kyrie Irving, meilleur shooteur, de se décaler au poste 2, et il le faisait très bien à Cleveland aux côtés de LeBron James. La clé du succès de Dallas passe par la capacité de « Uncle Drew » à s’adapter à Luka Doncic, mais aussi à élever son niveau défensif.

Car qui va s’occuper de Stephen Curry, Jamal Murray ou encore Shai Gilgeous-Alexander ? À côté du nerveux Luka Doncic, on attend donc de Kyrie Irving qu’il brille par son sens du sacrifice et son altruisme. Le défi est certes compliqué mais, à 31 ans, il lui faut se lancer dans une nouvelle voie pour faire rebondir sa carrière.

Moyenne d’âge : 27,3 ans
Masse salariale : 172,5 millions de dollars (14e)

LE SCÉNARIO IDÉAL

La direction a visé juste avec l’ajout de Grant Williams dont l’impact se fait immédiatement ressentir en défense. Chaque soir, il se sacrifie sur les meilleurs attaquants adverses, et son rôle « à la PJ Tucker » permet aux solistes Luka Doncic et Kyrie Irving de briller.

Dereck Lively II est lui la très bonne pioche de cette Draft. Formé par Alex Jensen, qui s’était occupé de Rudy Gobert au Jazz, il intimide davantage que Dwight Powell et il stabilise la défense de Dallas. Même impact pour Richaun Holmes que Mark Cuban considère comme « la recrue la plus sous-estimée » de son équipe.

Avec un effectif plus équilibré, rempli de bons soldats capables de profiter de l’attention générée par Luka Doncic et Kyrie Irving, tout en compensant les limites des deux stars de l’autre côté du terrain, Dallas permet à son « backcourt » de se concentrer sur le scoring et la création, et comme souvent en NBA, le talent fait la différence. Brillants en attaque, et plus solides en défense, les Mavericks terminent dans le Top 6 pour s’éviter le « play-in ».

LE PIRE SCÉNARIO

Comme on pouvait le craindre après les avoir vus jouer en présaison, les Mavericks restent sur la dynamique de la fin de saison dernière. Luka Doncic et Kyrie Irving se marchent sur les pieds, et surtout Jason Kidd ne propose rien dans le jeu. Tactiquement, c’est très faible, et tout repose sur les choix du « backcourt ».

Certes, il y a un peu plus d’énergie en défense, mais l’équipe ne parvient pas à réellement enchaîner les victoires, ce qui frustre les deux leaders, leur mauvaise énergie pesant sur tout le groupe…

Kyrie Irving s’isole ainsi de plus en plus de ses coéquipiers, quand Luka Doncic passe son temps à râler sur les arbitres et à « oublier » de se replier en défense. Après deux mois et un bilan largement négatif, Mark Cuban sacrifie finalement Jason Kidd dans l’espoir de sauver la saison, et d’au moins accrocher une place en playoffs.