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Roman de l’hiver : Larry Bird-Magic Johnson (11)

« Larry Bird-Magic Johnson, Quand le jeu était à nous » raconte la formidable rivalité, dans les années 1980, entre l’ailier des Boston Celtics et le meneur des Los Angeles Lakers. Celle qui a assuré le succès et la popularité de la grande Ligue américaine. Embarquez avec nous dans la machine à remonter le temps… Bonne lecture !

Red Auerbach n’aimait pas le jeu de Joe Barry Carroll mais il a habilement persuadé tout le monde dans la Ligue qu’il allait le recruter. Golden State, qui avait également besoin de renfort sur l’aile, voulait désespérément Carroll. Auerbach a fini par échanger les choix numéros 1 et 13 aux Warriors contre le numéro 3 (qu’Auerbach a utilisé pour prendre Kevin McHale, le joueur qu’il avait toujours voulu) et un pivot aux performances médiocres du nom de Robert Parish qui serait, selon lui, une bonne doublure pour Dave Cowens.

Le « Big Three » était né, même si McHale ne deviendrait titulaire que cinq ans plus tard. Parish n’était pas non plus pressenti comme titulaire mais le 1er octobre 1980, alors que l’équipe se trouvait à Terre Haute, en Indiana, et attendait pour monter dans le bus afin d’aller disputer un match amical à Evansville, Cowens se mit sur la plus haute marche et annonça qu’il prenait sa retraite. « Je suis désolé, les gars. Je n’ai plus le cœur à jouer », leur a déclaré Dave.

Larry Bird était stupéfait. Non seulement il admirait Cowens mais le grand rouquin était devenu son meilleur pote dans l’équipe. Cowens n’avait rien laissé paraître de ses sentiments vis-à-vis de Bird. « J’étais un peu en colère. Je pensais qu’on avait une super équipe avec Dave. Mais sans lui ? Robert n’était pas prêt. Et Kevin ? Qui savait réellement ? », a relaté Larry. Bird s’est retourné vers Parish, qui était assis trois sièges derrière lui dans le bus, et lui a dit : « Il faut que tu te mettes en condition. »

Même si Parish était l’une des cibles favorites de l’exigeant Bill Fitch, le coach l’a poussé pour qu’il soit en condition et le niveau de jeu de Parish s’est élevé en conséquence. Le « seven footer » (1) évoluait sur le parquet comme une gazelle aux membres longilignes. Il se plaçait à merveille dans les couloirs sur jeu de transition, quand bien même la plupart du temps, il ne recevait pas le ballon. Bird appréciait de plus en plus l’implication du pivot, si bien qu’il faisait toujours en sorte de garder plusieurs fois le ballon sous le bras pour que Parish puisse le recevoir en trailer et marquer deux points.

La transition de Cowens à Parish, dont l’arme de prédilection était un tir extérieur décrivant une très haute courbe, s’est faite bien mieux que le staff n’aurait pu l’espérer. Pourtant, Bird n’arrivait pas à se défaire du sentiment persistant que Dave Cowens les avait laissé tomber. « Je n’arrivais tout simplement pas à comprendre pourquoi il n’avait pas pu attendre la fin de la saison pour partir », a ajouté Larry.

 

Nate « Tiny » Archibald, petit mais costaud !

Boston tourna à 109.9 points en 1980-81. C’était la résultante d’une raquette très productive. Il y avait aussi un petit meneur plein de ressources nommé Nate « Tiny » Archibald. Comme l’indiquait son surnom, l’ancienne star de New York mesurait 1,72 m environ (bien qu’il ait été officiellement enregistré à 1,85 m). Elle compensait son manque de taille par beaucoup de malice et de vélocité. Tiny contournait les géants et les petits, passait en dessous et au-dessus des écrans. Il pouvait driver, tirer et distribuer le ballon. « Il nous faisait littéralement avancer », a ponctué Bird.

Kevin McHale, le nouveau rookie, faisait 2,08 m. Il avait des épaules si anguleuses qu’il donnait l’impression d’avoir oublié d’enlever le cintre de sa chemise. Il était longiligne et agile et il était tout aussi facile à vivre que Bird était déterminé. Cela a créé une relation fascinante entre deux ailiers brillants qui cultivaient leur art de manières radicalement différentes. « Larry était un acharné. Il était là quand nous arrivions à l’entraînement et il était encore là quand nous partions. Un jour, j’ai dit à Kevin : « Pourquoi tu ne fais pas comme Larry ? » Il m’a répondu : « Hey, mon gars, j’ai une vie ! » », a raconté M.L. Carr.

Pendant toute la première partie de la saison 1980-81, Magic Johnson a été ralenti par un cartilage abîmé au genou gauche. Il est resté en costume de ville pendant 45 matches. Il n’avait jamais été sérieusement blessé avant et il était impatient de revenir. Tandis que les Celtics matraquaient leurs adversaires les uns après les autres, Magic a commencé à se demander s’il allait revenir à temps pour les playoffs.

Il est réapparu le 27 février et Jerry Buss a fait presser des pin’s sur lesquels on pouvait lire « The Magic is back ! » pour marquer le coup. Norm Nixon était éberlué. Il en avait marre que Magic prenne tout l’espace dans la presse et s’accapare le ballon. Il avait géré la mène durant l’absence de Johnson et l’équipe avait bien joué. Nixon, qui était autrefois un mentor pour Magic, devenait progressivement sa doublure.

Paul Westhead, alors dans sa première saison complète en tant que coach, avait abandonné l’attaque en mouvement continu de Jack McKinney. Il avait imposé un système conçu pour mettre la balle à l’intérieur, sur Kareem Abdul-Jabbar. Le « Showtime » se voyait réduit au « Slowtime » et Magic était frustré, notamment parce qu’il était amené à jouer plus souvent dans la raquette. « Paul avait mis en place ce système où j’étais censé évoluer sur le côté qui m’avait été attribué, le côté gauche. Je lui ai dit : « Tu plaisantes ? Je ne vais devoir utiliser qu’un seul côté du terrain ? » », a rapporté Magic.

 

Un « point forward » nommé Larry Bird

Après l’entraînement, il a dit à Paul Westhead : « Coach, il faut qu’on revienne à notre jeu rapide en mouvement.

– Magic, tu t’en tiens à notre plan de jeu », lui a répondu Westhead.

Les Lakers, fragilisés, se sont fait surprendre par les Houston Rockets dans le premier rendez-vous d’une série au meilleur des trois manches. Magic a rentré 2 tirs sur 13 dans le dernier match et fait un « air ball » sur la dernière action, en drivant au panier. Sa querelle avec Norm Nixon a été rendue publique et « toute l’affaire est partie en fumée », a commenté Johnson.

Boston s’est sorti d’une finale de Conférence Est épuisante contre les Sixers en remontant un déficit de 3-1. Bird a été immense dans le Match 7 décisif, interceptant de nombreuses passes des Sixers et rentrant, avec la planche, le shoot décisif. Tout comme Magic l’année précédente contre Philadelphie, il avait mené son équipe à la victoire. « Je n’avais jamais entendu l’expression « point forward » (2) avant de rencontrer Larry. C’était un professeur. Il disséquait le jeu et il disséquait les joueurs. Il savait mieux que n’importe qui quand tirer et quand marquer. Il ne nous aurait pas laissé perdre contre les Sixers. Il ne l’aurait tout simplement pas permis », a dit Tiny Archibald.

La surprenante élimination de Los Angeles des playoffs (1-2 contre Houston au 1er tour) a interloqué Bird. C’était comme un boxeur à qui on aurait tout juste dit que son adversaire poids lourd était K.-O. avant même qu’il lui ait asséné le moindre coup. Il voulait Magic Johnson et les Lakers en Finales. A la place, il a eu Moses Malone et les Houston Rockets. Malone a volontiers endossé le rôle du méchant détracteur de Boston, déclarant que les Celtics « (n’étaient) pas si bons que ça ». Même après que les Celtics ont pris l’avantage 3-2 dans la série, Malone les a traités de « chumps, not champs ». Des crétins, pas des champions.

Contre les Rockets, Bird était efficace à la passe et aux rebonds mais jusqu’au Match 6 couperet, il n’a shooté qu’à 38%. L’ailier de Houston Robert Reid s’était vu reconnaître le mérite d’être un bon « stoppeur » de Bird, ce qui n’avait fait qu’irriter davantage l’ailier de Boston. « Viens le chercher, celui-là ! », a-t-il dit à Reid au moment de rentrer un tir à 5 mètres dans le troisième quart-temps. « Arrête celui-là ! », lui a-t-il répété en rentrant son unique 3-points de la série, à la fin du quatrième quart-temps.

Les Celtics ont gagné le Match 6 avec 26 points de Larry, à 11 sur 20. Il a fêté son premier titre de champion en fumant l’un des fameux cigares de Red Auerbach. Puis il a fait la fête toute la nuit avec ses coéquipiers dans l’hôtel de l’équipe. Les Celtics étaient jeunes, pleins de vie et l’avenir leur appartenait.

 

Magic Johnson ne peut plus supporter son rival

En voyant les Celtics fêter leur victoire, chez lui à Lansing, avec son père, Magic ne tenait pas en place sur le canapé. « C’est bon, ça me saoule… », a-t-il dit. Il s’est levé et il a appelé Tucker, qui vivait à Lansing et qui avait son propre terrain de basket. Vingt minutes plus tard, Johnson avait enfilé sa tenue d’entraînement. Il partait au beau milieu de la nuit chez son agent pour une bonne séance d’entraînement. « Ça m’a rendu fou de voir Larry fumer ce cigare… Je ne pouvais plus le supporter », a-t-il commenté.

Cet été-là, Jerry Buss a offert à Magic un contrat de 25 millions de dollars sur 25 ans. C’était un truc complètement dingue à l’époque, à la fois en termes de salaire et en termes de durée. Personne ne pensait que Johnson jouerait pendant 25 ans, donc on pouvait clairement en déduire le message suivant : Buss avait des projets pour lui qui allaient bien au-delà du basket. Du coup, les coéquipiers de Magic ont soulevé des questions sur sa relation privilégiée avec Buss.

Kareem Abdul-Jabbar, qui avait porté les Lakers pendant six saisons, s’est senti particulièrement offensé par cette aubaine soudainement tombée sur Magic. Le lendemain matin de l’annonce du contrat, Kareem s’est demandé dans les médias : « Qu’est-ce qu’il est, un joueur ou bien un dirigeant ? Nous n’en savons rien. »

Le nouveau contrat de Johnson était un problème, un gros problème. Norm Nixon, très énervé, l’a vu dans le couloir et lui a dit : « Buck, qu’est-ce qui se passe ? Les gars s’interrogent… Ils disent que tu passes tout ton temps avec Buss. C’est inacceptable dans le circuit pro.

– Hey, je vois le Dr Buss. C’est bon !, lui a répondu Magic.

– Je te dis juste qu’on ne sait pas comment on doit te prendre. Imagine si des choses sont dites dans le vestiaire. On ne sait pas si tu vas les colporter, a poursuivi Nixon.

– De quoi tu me parles, Norm ? Ça fait déjà deux ans que je suis dans le vestiaire. Est-ce qu’il y a quoi que ce soit que nous ayons dit qui est revenu aux oreilles du Dr Buss ? »

Nixon a haussé les épaules. Pendant les quelques semaines suivantes, Magic s’est retrouvé complètement isolé. Le seul joueur en qui il avait confiance était Michael Cooper, qui bataillait désespérément pour se faire une place dans l’équipe. Magic n’était pas le seul gars contrarié par le style de Paul Westhead. Jamaal Wilkes et Norm Nixon ne l’aimaient pas eux non plus mais seul le jeune cerf exprimait le fond de sa pensée.

 

Magic Johnson-Paul Westhead, divorce consommé

La frustration de Magic a éclaté le 18 novembre 1981 à Salt Lake City. Les Lakers étaient au milieu d’un match serré contre le Utah Jazz quand Paul Westhead a demandé un temps mort. Quand les joueurs se sont regroupés, Magic a commencé à parler de l’inefficacité des deux actions précédentes et de la façon dont les Lakers pourraient corriger leurs erreurs.

« Magic, reste à ta place et fais attention, lui a dit Paul Westhead.

– On ne fait que parler de ce qu’on doit faire, lui a répondu Magic.

– Je ne veux plus rien entendre de ta bouche, lui a rétorqué Westhead. C’est ça, ton problème. Tu parles trop. »

Johnson a eu un sursaut. Il a quitté le regroupement et il est allé vers la fontaine d’eau fraîche. « Reviens ici !, lui a intimé Westhead. Tu fous en l’air le système… Tu ne fais pas ton boulot. » Michael Cooper a fait reprendre sa place à son ami dans le regroupement. « Oublie-ça, Buck, et joue », lui a dit Cooper.
Los Angeles s’est accroché et il a gagné 113-110. Quand Magic a quitté le terrain, son coach l’attendait dans le couloir. Paul Westhead l’a fait venir dans son bureau et l’a averti : « Tu ferais mieux de changer de comportement, sinon on va avoir des problèmes.

– Tu nous as empêché de développer notre jeu rapide et tu me fais des reproches. Les autres gars n’osent pas te le dire mais ils n’aiment pas ça non plus. »

Le ton est monté. Des journalistes qui traînaient dans le couloir ont été témoins de la scène. Johnson a surgi du bureau et donné, de colère, un coup de savate à la fontaine d’eau fraîche du couloir. Puis il a rejoint le vestiaire où il a annoncé qu’il voulait être transféré.

Pat Riley avait tout vu. Il savait que des tensions couvaient entre Westhead et Johnson. Il comprenait la frustration du meneur, contraint de jouer à un rythme plus lent, et savait que Westhead était à bout de patience avec son exubérant point guard. « J’aurais dû m’interposer. Peut-être que j’aurais pu arrêter le processus. C’était une situation ambiguë. J’adorais Earvin mais je travaillais pour Paul », a expliqué Riley.

Quand l’équipe est rentrée à Los Angeles le lendemain matin, Jerry West et Jerry Buss attendaient tous les deux Magic. Ils lui ont dit que sa décision de rendre ses griefs publics était inappropriée et immature. Puis ils lui ont dit qu’ils avaient viré Paul Westhead ; c’était quelque chose que West avait prévu de toutes façons.

Pat Riley prend les commandes

Magic était soulagé. Le lendemain soir, l’équipe affrontait San Antonio à domicile et il voulait de nouveau revenir au « Showtime ». Au sortir d’un curieux arrangement, Pat Riley, qu’il appréciait et en qui il avait confiance, a été nommé head coach. Mais Jerry West descendrait sur le banc pour l’aider en tant que « consultant ».

Le soir du 20 novembre, Johnson est arrivé plus tôt que d’habitude au Forum, au cas où Riley voudrait revoir des détails concernant le jeu. Il était impatient de prendre un nouveau départ et il avait hâte que le match commence. « Je me disais que tout était revenu à la normale », a commenté Magic.

Les huées ont commencé dès qu’il s’est mis dans la colonne pour les lay-ups d’échauffement. Magic a jeté un coup d’œil autour de lui pour voir contre qui ils étaient dirigés. Ça lui a pris un moment pour se rendre compte que les fans du Forum l’avaient pris pour cible ! Ils l’ont hué pendant la présentation des joueurs et ils l’ont hué la première fois qu’il a touché le ballon. Magic a regardé Michael Cooper en retenant ses larmes. « Ils m’en veulent pour ça ? », lui a-t-il demandé.

Johnson a fait son match malgré tout. Il a réalisé un triple-double (20 points, 16 passes, 10 rebonds) et il a été le leader des Lakers dans leur large victoire 136-116. A la fin du match, les huées avaient disparu mais il faudrait longtemps à Johnson pour les oublier – ainsi que le manque de soutien de la part de son propre banc.

« Le pire dans tout ça, ça a été mes coéquipiers. Ils m’ont complètement ignoré. Aucun d’entre eux ne m’a soutenu. « Coop » a été le seul gars à le faire. Il n’était pas en mesure de le faire publiquement mais il l’a fait en privé. Les autres n’en avaient rien à foutre et je l’ai pris comme une attaque personnelle. Ça m’a fait comprendre à qui j’avais affaire. Je me suis dit : « OK, voilà à quoi ils pensent quand ils disent qu’il s’agit d’un business… » », a relaté Magic.

Le mois suivant, la vie de Johnson en déplacement a été épouvantable. Il était le paria de la NBA, l’enfant gâté et colérique tueur de coaches. Il ne pouvait rien dire et rien faire pour changer cette image. Au début, l’adversité dans laquelle il était reçu l’énervait mais au bout d’un moment, ça n’a constitué rien de plus qu’une source de motivation supplémentaire. Larry Bird était perplexe au sujet de cette fureur nationale. Magic tournait à plus de 10 passes par match. Comment pouvait-on le traiter d’égoïste ou d’enfant gâté ? « Je me sentais mal pour lui », a confié Bird.

 

Boston passe à la trappe !

Après la prise de fonctions de Pat Riley, les Lakers ont gagné 17 matches sur 20. Magic a redonné un coup de fouet au jeu de transition des Californiens et laissé le champ libre à ses meilleures armes offensives. Six joueurs ont aligné des stats à deux chiffres en 1981-82, dont Magic. Riley a opté pour une approche conciliante, demandant à ses joueurs de donner leur avis et reconnaissant librement qu’il apprenait le boulot sur le tas. Johnson est devenu son confident et son ami.

Finalement, l’univers de Magic s’est reconstitué. Il est revenu en grâce auprès des fans. L’équipe jouait de nouveau sur un tempo élevé et son nouveau coach était sur le point d’emprunter la voie d’une carrière météorique. La franchise s’est promenée jusqu’aux Finales, dans l’attente de son adversaire à l’Est. « J’espérais que ce soit Boston », a dit Magic.

Les Sixers de 1982 se sont vengés de leur défaite en playoffs contre les Celtics l’année précédente en remportant le titre de champion de la Conférence Est sur le sacro-saint parquet du Boston Garden. Après la victoire de Philadelphie, les fans de Boston ont scandé « Beat L.A. ! Beat L.A. ! » à l’intention de « Dr J » et de son club. Magic, qui suivait tout ça à Los Angeles à la télévision, a juste souri, de même que son nouveau coach, Pat Riley. « Mon ressenti était qu’après tout ce que nous avions vécu cette saison-là, nos gars étaient prêts à tout », a dit Riley.

Les Lakers ont battu les Sixers 4-2 et remporté le titre NBA 1982. Johnson, qui avait marqué 13 points, pris 13 rebonds et réalisé 13 passes dans le dernier match, a été nommé MVP des Finales. Quand on lui a demandé lequel de ses deux titres était le meilleur, Magic a passé son bras autour de Michael Cooper et répondu : « Chaque titre est spécial. »

Bien après la dispersion de la foule, Johnson a passé en revue les événements houleux de la saison 1981-82 avec son père. Ça avait été une année éprouvante, une année qui lui avait fait comprendre que la victoire était fugace et que l’alchimie d’une équipe était fragile. Il croyait en la capacité des Lakers d’être performants sur la durée mais il s’inquiétait de l’interférence des egos et des contrats. Il y avait aussi la question de Larry Bird et des Boston Celtics. « Je sais qu’un de ces jours, nous allons les rencontrer », a annoncé Magic à son père.

Chapitre 4 – 31 janvier 1982 – East Rutherford, New Jersey

 

Le All-Star Game de 1982 semblait présenter tous les ingrédients d’un très grand show. L’équipe de l’Est contenait trois membres des « World Champions » 1981, les Boston Celtics, avec Larry Bird en tête d’affiche, et l’équipe de l’Ouest alignait trois membres des Los Angeles Lakers, dont Magic Johnson qui avait mené son équipe au titre en 1980 et qui gagnerait un nouveau titre plus tard, au printemps 1982.

Cela aurait dû susciter l’engouement général. Les Celtics contre les Lakers ! Magic et Larry ! L’Est contre l’Ouest ! Venez voir le duel des stars ! Sauf qu’en 1982, personne ne pensait ça. Si la rivalité Lakers-Celtics avait été réanimée, les deux équipes ne s’étaient pas encore rencontrées en Finales. Et si Magic et Larry étaient déjà entrés, de manière obsessionnelle, dans la tête l’un de l’autre, la conscience que le public avait de cette rivalité exacerbée n’en était qu’au stade embryonnaire.

Et il y a eu le All-Star Game lui-même, un événement autonome, sans fioritures, qui n’avait ni sponsor, ni imagination, ni élan national. Trois jours avant que l’événement n’ait lieu à la Brendan Byrne Arena, une enceinte d’une capacité de 20 049 places, à East Rutherford, au New Jersey, les dirigeants de la Ligue, constatant le désastre potentiel, en termes d’image, d’une immense salle aux sièges vides ont convoqué une réunion d’urgence. Il s’agissait d’envisager une stratégie pour dynamiser les ventes de billets, qui ne semblaient pas vouloir décoller.

David Stern, qui était à l’époque le vice-président de la Ligue, a adopté une approche très directe. Il a appelé tous les membres de sa famille (« Même des oncles dont je n’étais pas sûr de l’appartenance à ma famille ! ») puis tous ses amis puis toutes les connaissances qu’il avait dans son carnet d’adresses. Ses sollicitations n’ont en rien été subtiles.

« Veux-tu des billets pour notre All-Star Game ?, leur lançait Stern.

– Bien sûr ! Tu pourrais m’en avoir six ?, lui demandait-on.

– Et pourquoi pas 60 ? », leur répondait-il.

Au All-Star Game, les ennemis jurés s’ignorent

L’événement a été qualifié de « sold out » mais il aurait été plus approprié de le définir comme une soirée offerte sur invitation. Les joueurs ont produit une compétition avec beaucoup d’engagement, nourri par le fait que l’Ouest avait à cœur de démentir le consensus général : on considérait que l’Est était la meilleure Conférence.
L’Ouest a perdu 120-118. Magic a inscrit 16 points et délivré 7 passes. Bird a été nommé MVP avec 19 points, 12 rebonds et 5 passes. Mais il est parti avec, au fond de lui, le sentiment que c’était Robert Parish, qui avait inscrit 21 points, pris 7 rebonds et maintenu Kareem Abdul-Jabbar à 2 points à 1 sur 10, qui aurait dû recevoir le trophée. Il y avait une bonne raison à ce que Parish ne soit pas nommé MVP : Bird, son coéquipier, avait marqué 12 des 15 derniers points de la victoire.

Pendant tout le week-end, Larry a à peine réagi à la présence de Magic. Son objectif numéro 1 était de démolir les Lakers, pas de fraterniser avec eux, même dans un All-Star Game. Il a royalement ignoré sa très communicative bête noire, omniprésente pendant tout l’événement. Johnson saluait la plupart de ses adversaires de l’Est en les interpellant, en les prenant chaleureusement dans ses bras, puis en leur demandant : « Alors, comment se passe, la saison ? » Mais quand il s’est trouvé nez à nez avec Bird dans le couloir, il lui a fait un salut de la tête, silencieusement, puis a passé son chemin. « A ce moment-là, il y avait une réelle inimitié des deux côtés », a reconnu Magic.

A suivre…

Première partie – Deuxième partie – Troisième partie – Quatrième partie

Cinquième partie – Sixième partie – Septième partie – Huitième partie

Neuvième partie – Dixième partie

 

Jackie MacMullan, « Larry Bird-Magic Johnson, quand le jeu était à nous », sorti le 31 mai 2017 (352 pages, 22 euros)

Chez le même éditeur

Phil Jackson, « Un coach, onze titres NBA » (2014, 352 pages, 22 euros)

Roland Lazenby, « Michael Jordan, The Life » (2015, 726 pages, 24 euros)

Jack McCallum, « Dream Team » (2016, 396 pages, 22 euros)

Kent Babb, « Allen Iverson, Not a game » (2016, 330 pages, 22 euros)

Roland Lazenby, « Kobe Bryant, Showboat » (2018, 600 pages, 24 euros)

Marcus Thompson II, « Stephen Curry, Golden » (2018, 300 pages, 21,90 euros)

Julien Müller et Anthony Saliou, « Top 50 : Les Légendes NBA » (2018, 372 pages, 19,90 euros)

Julien Müller et Elvis Roquand, « Petit quiz NBA, 301 questions » (2018, 176 pages, 9,90 euros)

George Eddy, « Mon histoire avec la NBA » (2019, 192 pages, 19,90 euros)

Talent Editions

 

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