Le public connaisseur de Chicago attendait cela depuis 1997 ! Dix-huit ans de disette !
Tom Thibodeau: « Il peut encore gagner en rythme »
Auteur de ce fantastique buzzer-beater dans un match 3 crucial pour son équipe, Derrick Rose a brillé de mille feux hier soir. Ses 30 points, 7 rebonds, 7 passes sont venus ouvrir la voie pour les Bulls qui n’avaient plus connu un finish si dramatique depuis des lustres. Et Rose n’avait plus cumulé de tels chiffres en playoffs depuis 2011 face à Indiana.
Auteur de 23 points, 6 rebonds et 7 passes par match sur la série, D-Rose continue de retrouver ses sensations. Privé de lancers-francs depuis le match 5 du premier tour contre les Bucks, soit 144 minutes et 22 secondes, le meneur natif de Chicago a mis fin à ce désert au meilleur des moments.
« Je pense vraiment que Derrick est inarrêtable en un-contre-un. » assénait Thibs en conférence de presse d’avant-match.
La suite lui a donné raison. Le shoot impossible (et veinard) ajoutant encore un chapitre titanesque au roman de Rose…
« C’est ce qui fait sa grandeur. Il n’y en a pas beaucoup comme lui… en fait, il n’y en a aucun comme lui ! » reprenait Thibodeau après le match. « Si vous combinez sa vitesse, sa rapidité et sa puissance. Et il est encore un peu rouillé ! Plus il va jouer, plus il va être à l’aise dans son jeu. Il peut encore gagner en rythme. »
Il faut néanmoins ajouter qu’il a été bien aidé par 12 points et 9 rebonds de Nikola Mirotic, enfin entré dans ses playoffs après avoir été secoué par les Bucks (et Zaza Pachulia) au premier tour; et par Jimmy Butler qui a encore été au four et au moulin en défendant comme un mort de faim sur le meilleur joueur du monde tout en combinant 20 points, 8 rebonds et un record en playoffs de 5 interceptions !
Serait-ce enfin l’année des Bulls ?
Face à un LeBron James également en mode record, avec 14 passes (mais aussi 7 balles perdues), les boeufs de l’Illinois ont finalement joué finaud, calquant leur jeu sur la rotation « petite taille » des Cavs, avec Tristan Thompson comme seul intérieur, et Taj Gibson en face qui a tenu la baraque.
« Taj et Niko ont très bien joué ensemble cette saison. » analysait Thibs. « Taj nous donne une présence au poste bas et Niko peut étirer la défense. Ils sont très complémentaires. Et puis, Taj nous apporte aussi beaucoup aux rebonds. J’ai trouvé que ce groupe a été bon, et c’est la raison pour laquelle je les ai laissés jouer en fin de match. »
Alors que Pau Gasol avait les ischios tendus et que les Bulls n’ont pas voulu tenter le diable avec leur intérieur, Joakim Noah était lui en pleine possession de ses moyens physiques. Cependant, il a dû ronger son frein sur le banc pour cette fin de match aux couteaux. Mais ce n’est pas le genre de la maison de donner dans la complainte.
« Taj a très bien joué. Je suis content pour lui. C’est mon gars. » commentait Noah dans les vestiaires. « Lui aussi a connu une année compliquée. Il a traversé des difficultés hors des parquets cette saison [le meurtre tragique de son jeune cousin à Brooklyn, ndlr].
C’est avec ce genre d’état d’esprit irréprochable que les Bulls vont pouvoir passer l’embûche posée par les Cavs. Après des années et des années à collectionner les blessés, serait-ce enfin l’année de Chicago ?
Propos recueillis à Chicago