Charles Barkley n’est pas avare de compliments, mais pour cette série, il a lâché la bombe : ce sont les deux meilleures équipes de la ligue qui se font face ! Et on ne va pas démentir le bon Chuck. Avec des bilans incroyables de 50 victoires pour 16 défaites pour les Spurs et 47 victoires et 19 défaites pour OKC, c’est peu de dire que ça va chauffer entre les deux clubs voisins.
Plus intéressant encore, c’est une bataille filiale entre le modèle de San Antonio et l’élève du Thunder qui se prépare. Sam Presti, l’actuel GM, est un ancien de la maison Spurs et la ville d’OKC a été jusqu’à reproduire le plan d’aménagement urbain en adoptant aussi un « Riverwalk » comme celui qui borde l’Alamo.
Autant sur le terrain que dans les bureaux, la confrontation sera totale entre ces deux sommités de la conférence Ouest. Accrochez-vous, ça commence dimanche ! Welcome to the Wild West !
Meneurs de jeu
On vous en a parlé hier, Tony Parker ne fera pas de fleur à son acolyte All Star Russell Westbrook. Le Français considère que Westbrook a eu la belle vie jusqu’à maintenant face au vieillissant Jason Kidd et face à Ramon Sessions qui a flanché. Et à vrai dire, comment donner tort à TP ? Face à un meneur de sa qualité et qui réussit tout simplement sa meilleure saison en carrière, Westbrook va devoir se mettre les mains dans le cambouis pour défendre serré.
Avec 42 points (record de saison) puis 25 dans les deux victoires texanes, Parker a fait la chanson à Westbrook qui s’en souvient encore. Et c’est peut-être là le salut du Thunder, Russell a la dent dure. Mis en échec sur la saison, il voudra prouver qu’il peut rivaliser avec Parker dans ce duel des dragsters, la question demeure : saura-t-il le faire sans pénaliser le jeu collectif de son équipe ?
Egalité
Extérieurs
Kevin Durant est agacé. Une fois n’est pas coutume, le garçon tranquille qui enfile les paniers comme des perles en a marre qu’on lui parle des Spurs sans se rendre compte que son Thunder aussi a les qualités pour passer. A lire l’avis des spécialistes (8 sur 12 à ESPN votent Spurs en 6 ou 7 matchs), OKC n’est pas favori, mais Durant est remonté comme un coucou.
C’est déjà une très bonne chose pour le Thunder. Mais le meilleur scoreur de la ligue sera sans aucun doute l’objet d’une attention toute particulière de la part du stratège Popovich, forcé à jouer dos au panier et isolé de ses partenaires. Kawhi Leonard et Danny Green s’apprêtent quant à eux à un défi de toute autre dimension : défendre sur KD. Thabo Sefolosha devra lui répondre présent dans l’attaque du Thunder pour ne pas pénaliser le plan de jeu de Scott Brooks.
Avantage : Oklahoma City
Intérieurs
A priori favorable au Thunder qui se paye le luxe de présenter le tronc Perkins et le bondissant Ibaka, ce duel des raquettes avait tourné durant la saison en faveur des vieux Spurs avec notamment 18 points après rebonds offensifs. C’est un peu l’arme secrète de San Antonio, et ce, d’autant plus que l’arrivée de Boris Diaw complique encore le dossier pour OKC. Montant tranquillement en régime durant ces playoffs, Babac est le parfait complément de Duncan, étant capable de l’alimenter grâce à sa vista ou de déclencher un shoot si Duncan le décale.
Côté Thunder, la grande inconnue est de savoir l’état de santé véritable de Kendrick Perkins. Touché à la hanche, il continue à jouer malgré la douleur, démontrant s’il était besoin, qu’il figure parmi les durs à cuire de la ligue. Son duel face à Duncan sera à ne pas manquer. Perkins aura pour objectif d’harasser Duncan pour fatiguer le totem des Spurs. Et c’est là qu’Ibaka aura également son rôle à jouer et pour peu qu’il se montre adroit aux tirs, le Thunder pourrait bien prendre un avantage crucial.
Egalité
Les bancs
Là encore, cette série nous gâte avec un duel de très haut niveau entre les « jumeaux » Manu Ginobili et James Harden, un ancien meilleur 6ème homme contre l’actuel meilleur 6ème homme. Hasard du calendrier, Ginobili avait été absent des trois matchs de saison régulière. Et pourtant, les Spurs avaient gagné 2 sur 3, c’est dire la marge qui existe pour la troupe de Popovich. Et que dire de l’armée mexicaine qui trépigne sur le banc des éperons : Captain Jax, Splitter, Gary Neal, voire le Red Rocket Matt Bonner.
Les Spurs ont clairement l’avantage sur le Thunder en termes de banc, d’autant que les seconds couteaux d’OKC ont un peu baissé le pied en postseason. Collison et Fisher sont encore présents mais Daequan Cook, ou Nazr Mohammed (contre son ancien club) devront se réveiller.
Avantage : San Antonio
Les coaches
Difficile de trancher entre deux très bons coaches, mais l’expérience et l’incroyable capacité à « créer des joueurs » comme le dit Jacques Monclar, fait pencher la balance en faveur de Gregg Popovich. Le stratège des Spurs aura certainement préparé un plan de jeu aux petits oignons pour faire déjouer et Durant et Westbrook, forçant le premier à défendre sur des plus costauds (comme Boris) ou attirant le second vers des pénétrations (plutôt que vers des jumps shots qu’il rentre avec régularité) dangereuses.
Scott Brooks n’est cependant pas à jeter avec l’eau du bain. Humble devant l’éternel, il sait très bien qu’il se prépare à un duel de haute volée face à Popovich. Mais sa philosophie va rester la même : faire circuler le ballon pour trouver l’ouverture et se donner les chances en défense d’obtenir des ballons faciles en contre-attaque. On ne cesse de le répéter : c’est duel de fou à tous les étages dans cette série !
Avantage : San Antonio
La clé de la série
Si proches l’une de l’autre, ces deux équipes devraient se livrer à un combat des chefs de bout en bout. La série devrait se jouer sur des détails, mais sans jouer dans la fanfaronnade, on serait tenté de dire que la clé de la série, c’est Boris Diaw qui la tient entre ses mains. En contrepoids de Duncan, il va devoir muscler son jeu face au duo Perkins – Ibaka en sorte de donner le coup de boost décisif. « Facilitateur » du jeu des Spurs, Diaw peut être le facteur X de cette série.
Les statistiques
Le bilan de la saison
San Antonio : 2-1
8 janvier : Oklahoma City – San Antonio (108-96)
4 février : San Antonio – Oklahoma City (107-96)
16 mars: Oklahoma City – San Antonio (105-114)
Verdict
Les Spurs ont l’expérience, la dynamique incroyable (ne l’oublions pas, ils restent sur une série de 18 victoires de suite) et leur Big Three est reposé et en pleine forme pour reconquérir le trophée. Mais ils ont aussi l’avantage du terrain. Et dans une série qui s’annonce aussi serrée, ce n’est pas négligeable. On voit bien le Thunder opposer une belle résistance mais il lui faudra développer un jeu proche du parfait pour venir perturber le bel ordonnancement de San Antonio. Rappelons enfin que les Spurs n’ont perdu que quatre matches depuis le 7 mars (soit 37 matches). Peuvent-ils en perdre quatre en 10 jours ?
San Antonio : 4-3
Calendrier
Game 1 : Dimanche 27 mai à 2h30
San Antonio – Oklahoma City
Game 2 : Mardi 29 mai à 3h
San Antonio – Oklahoma City
Game 3 : Jeudi 31 mai à 3h
Oklahoma City – San Antonio
Game 4 : Samedi 2 juin à 2h30
Oklahoma City – San Antonio
Game 5 : Lundi 4 juin à 3h (si nécessaire)
San Antonio – Oklahoma City
Game 6 : Mercredi 6 juin à 3h (si nécessaire)
Oklahoma City – San Antonio
Game 7 : Vendredi 8 juin à 3h (si nécessaire)
San Antonio – Oklahoma City
Votre pronostic
[poll id= »41″]