C’est en tout cas ce que pense John Hollinger d’ESPN.com, et même si on peut trouver suffisamment d’arguments contre cette éventualité, son point de vue est intéressant, et nous avons voulu le partager avec vous.
Pour Hollinger, le MVP des finales ne doit pas forcément porter le maillot de l’équipe gagnante. Disons plutôt qu’aucune loi n’oblige les journalistes à choisir parmi les vainqueurs, car dans les faits, tous les MVP des finales depuis 1969 faisaient partie de l’équipe championne.
Comme le dit l’inventeur du PER, toutes les règles ont une exception, et la performance de Bryant dans le match 5 pourrait permettre de considérer Kobe comme l’exception à la règle.
Comme l’écrit Hollinger, il y a un côté ironique dans cette situation. En effet, dans toute l’histoire de la NBA, un seul joueur a reçu le titre de MVP des finales alors que son équipe s’est inclinée, et il s’agit de Jerry West en 1969, dont les Lakers avaient été battus par… les Celtics bien sûr !
Composée à l’époque d’une majorité de vétérans, Boston avait remporté seulement 48 matches en saison régulière, et avait terminé à la quatrième place de la conférence Est. Lors de cette finale, les Lakers s’étaient inclinés à domicile dans la septième manche, malgré les 42 points, 13 rebonds et 12 passes de West.
Certes, Bryant n’a pas (encore ?) sorti une performance aussi impressionnante que celle de West. Malgré tout, il est tout de même le meilleur marqueur de la finale avec 30.2 points par match (aucun autre joueur ne dépasse les 20 pts/m). Il est également le meilleur intercepteur et le second passeur depuis le début de la série.
Bien sûr, les Celtics n’ont pas encore gagné le titre, et il reste deux matches à domicile aux Lakers pour espérer inverser la tendance. Mais si Boston devait l’emporter, Bryant pourrait-il recevoir ce faible lot de consolation qu’est le titre de MVP des finales ?
A ceux qui désapprouvent complètement cette éventualité, Hollinger pose la question suivante :
« Si ce n’est pas Kobe, qui d’autre ? Rajon Rondo, qui n’a pas atteint une seule fois les 20 points et qui est à 4/15 aux lancers-francs ? Ray Allen, qui a établi un nouveau record avec huit 3-points dans le match 2 mais qui est à 0/18 sur l’ensemble des autres matchs ? Paul Pierce, qui n’était pas un facteur déterminant dans cette série avant le match 4 ? Kevin Garnett, qui a scoré 6 points dans le second match et n’a joué que 30 minutes par match depuis le début. »
Même si l’analyse d’Hollinger est un peu radicale, dans le fond, on est obligé de reconnaître qu’aucun des Celtics ne sort du lot. Du moins, pas plus qu’un autre.
Depuis le début de la finale, les Celtics impressionnent par leur collectif. Comment faire ressortir une individualité dans un groupe si homogène ?
Peut-être que le(s) dernier(s) matches de la série nous permettront de dégager la star parmi les stars. A moins que les Lakers remportent leurs deux matches à domicile et dans ce cas, la question ne se posera même plus.