Les Bulls ne sont plus l’équipe d’un seul homme

Lorsque les Bulls ont été éliminés en finale de conférence par les Miami Heat au printemps dernier, les observateurs avaient été nombreux pour souligner que Derrick Rose était trop esseulé dans le système offensif de Chicago. Obligé de tout faire ou presque, le MVP 2011 était rentré dans un mur face à LeBron James et Dwyane Wade, leur défense agressive l’empêchant de faire ses exploits habituels.

Tom Thibodeau et ses joueurs semblent avoir retenu la leçon. Cette saison, la marque est beaucoup mieux répartie. Cinq joueurs tournent depuis le début de la saison à au moins 10 points par match. Et cela n’empêche pas Derrick Rose de faire le spectacle. Au contraire, le meneur de Chicago a plus d’espaces grâce au danger que représentent ses coéquipiers. Vendredi soir, face au Clippers, avec 29 points, 8 rebonds et 16 passes décisives, c’est lui qui a mis en route la machine en prenant le dessus face à Chris Paul, entraînant dans son sillage Luol Deng (19 pts), Joakim Noah (19 pts), Rip Hamilton (16 pts) et Carlos Boozer (10 pts).

« Derrick est vraiment agressif depuis deux matches et notre équipe joue avec beaucoup plus d’intensité en attaque », se réjouit l’entraîneur de la franchise aux six titres, qui estime que le niveau de jeu actuel de son meneur est simplement dû à l’expérience acquise ces dernières années.

« Il connaît maintenant tous les types de défense possibles, il comprend où se trouvent les trous et à chaque fois qu’il a deux joueurs sur le dos, sa lecture du jeu est excellente et il sait faire le bon choix », ajoute-t-il.

Rose lui-même avoue mieux savoir quand jouer pour lui ou pour les autres.

« Je dois d’abord attaquer pour ouvrir des espaces à mes coéquipiers, dit-il. Les défenses sont plus agressives sur moi. il y a plus de prises à deux, ce qui me permet ensuite de trouver des joueurs seuls. »

Chicago attaque mieux que l’an passé

Jusqu’à présent, Deng et Hamilton ont beaucoup profité des caviars de leur meneur en artillant de loin. La nouvelle recrue des Bulls, notamment, apporte ce danger extérieur qui manquait au backcourt de Chicago aux côtés de Derrick Rose.

« C’est un joueur très intelligent qui maîtrise à la perfection le jeu sans ballon », analyse Tom Thibodeau.

Mais le champion NBA 2004 avec les Detroit Pistons peut aussi se créer son propre tir. Face aux Clippers, ses 8 points inscrits dans le premier quart-temps lorsque son équipe balbutiait son basket ont été décisifs pour maintenir les Bulls dans la partie.

« On est bien meilleurs en attaque que la saison dernière », affirme Derrick Rose, dont la moyenne de passes (9,3) n’a jamais été aussi élevée. « Ça fait du bien de savoir que j’ai des coéquipiers qui peuvent mettre des tirs », conclut-il.

De notre envoyé spécial à Los Angeles