Le contraste était saisissant entre la rage de vaincre que le Thunder a montré en dernier quart-temps et, une fois le match gagné, le calme dont ils ont fait preuve dans le vestiaire après la rencontre.
Mark Daigneault et ses joueurs rabâchent qu’ils doivent rester au point neutre après une défaite ou une victoire. Si l’ambiance était au beau fixe dans leur vestiaire, ils savent que rien n’est joué, même s’ils rentrent à Oklahoma City en ayant récupéré l’avantage du terrain.
Assis à son vestiaire aux côtés d’Ajay Mitchell, Ousmane Dieng était évidemment ravi de la victoire des siens. Il nous a donné ses impressions sur le match, sur la défense d’Indiana, mais également sur la façon dont ils abordent, depuis le banc, ces NBA Finals.
« On n’a pas été très adroit ce soir (3/17 à 3-points), mais pour les matchs suivants, il faudra qu’on bouge plus la balle »
Ousmane, à chaud, quelles sont vos premières réactions après ce match un peu fou où Indiana vous a dominé pendant les trois premiers quart-temps, avant que vous inversiez la tendance en fin de match ?
C’était un match très dur, très physique. C’est vraiment une super équipe qui joue vite tout le temps et je pense qu’on a réussi à faire les ajustements dont on avait besoin en deuxième mi-temps pour aller chercher cette victoire. On avait besoin de cette victoire pour rentrer à Oklahoma City avec l’avantage du terrain. C’est chose faite, maintenant il faut se tourner vers le Game 5.
On a l’impression que la défense vous sort de votre rythme en attaque. Ça fait deux matchs de suite où vous prenez votre plus petit nombre de tirs à 3-points, vous avez plus de ballons perdus que de passes décisives. Que font-ils pour vous rendre statiques ?
Je pense qu’on n’a pas été très adroit ce soir (3/17 à 3-points), mais pour les matchs suivants, il faudra qu’on bouge plus la balle. Comme tu le disais, c’était un peu trop statique à certains moments et ça joue certainement un rôle dans notre maladresse. Après, malgré ça, on arrive à l’emporter donc on va se satisfaire de ça en sachant qu’on peut encore s’améliorer pour le reste de la série.
Est-ce que c’est la façon dont ils vous défendent, avec des aides très présentes dans la raquette quand SGA et Jalen Williams essaient d’attaquer, qui vous rendent statiques ou est-ce qu’il y a d’autres raisons ?
Pas vraiment, je pense que c’est quelque chose que l’on peut contrôler. On avait réussi à le faire au Game 2. À partir du Game 3, ils ont défendu avec plus d’intensité avec le soutien de leurs fans mais leur stratégie défensive n’a pas vraiment changé. Donc c’est à nous d’être plus concentrés et de respecter le plan de jeu du coach.
Vous parliez d’ajustements en seconde mi-temps. Shai Gilgeous-Alexander a moins remonté la balle dans ce match, peut-être par souci de le préserver pour être un peu plus frais en dernier quart temps. Et il marque 15 de vos 16 derniers points pour vous offrir la victoire. C’est une vraie performance de MVP ce soir ?
Bien sûr, bien sûr. C’est un super joueur, c’est le MVP de la ligue cette saison, et il a tout simplement pris les choses en main en dernier quart temps. Je ne peux pas dire qu’on a vraiment essayé de le préserver en début de match. Je pense qu’il a pris ce que la défense lui a donné, mais en deuxième mi-temps il a été plus agressif et on en avait besoin.
« Même si je ne joue pas, avoir l’expérience des Finals, que ce soient les matchs mais aussi la préparation m’aident à comprendre où je dois continuer à travailler »
Alex Caruso (20 points, 5 interceptions) et Kenrich Williams (4 points, 3 rebonds dont 2 offensifs en 11 minutes) vous ont donné des minutes précieuses tout au long du match pour rester en embuscade. Est-ce que vous pouvez décrire leur influence sur le match ?
Ils sont assez similaires dans leur approche. Ils jouent tout le temps super dur. On ne sait jamais qui va être le facteur X dans une rencontre comme ça, et ils ont su saisir cette opportunité. C’est quelque chose d’unique dans cette équipe. Notre profondeur de banc est telle qu’on a toujours un ou deux joueurs qui vont pouvoir faire la différence en sortie de banc. Alex et Kenrich ont été énormes en défense, je crois qu’Alex termine le match avec 5 interceptions. Ils nous ont donné des possessions supplémentaires, et ils ont tous les deux marqué des paniers importants en première mi-temps et en début de quatrième. On n’aurait pas pu gagner ce match sans eux.
Vous n’avez pas l’occasion de jouer sur ces Finals, mais qu’est-ce que vous apprenez ? Qu’est-ce que vous tirez de ces Finals sur le plan personnel ?
J’apprends beaucoup de choses. La première, c’est l’intensité des matchs, et plus on avance plus l’intensité monte. De pouvoir ressentir l’intensité à laquelle ça joue, ça m’aide beaucoup. J’apprends aussi que la moindre erreur peut te coûter le match. On entend souvent que toutes les possessions sont cruciales et c’est vraiment ça. Tous les points, toutes les possessions sont super importantes. Donc même si je ne joue pas, avoir l’expérience des Finals, que ce soient les matchs mais aussi la préparation m’aident à comprendre où je dois continuer à travailler.
Ça fait trois ans que vous êtes à Oklahoma City maintenant. Quand vous êtes arrivés, est-ce que vous vous souvenez si vos principes défensifs étaient plus ou moins les mêmes ? Si oui, est-ce que ce que l’on voit cette saison est le fruit de tout ce travail et de la continuité dont vous bénéficiez en tant que groupe ?
Oui oui, depuis que je suis arrivé, ça a toujours été la même chose. Ce sont des heures et des heures de répétition à l’entraînement. Rien n’a vraiment changé de ce point de vue depuis mon arrivée. Et c’est clair que ça porte ses fruits. On est en progression constante depuis plusieurs années et le fait qu’on connaisse tous bien le style du coach, qu’on se connaisse très bien entre joueurs également, c’est une des clés de notre succès.
Propos recueillis à Indianapolis.