S’il y a beaucoup de francophones dans ces NBA Finals (Pascal Siakam, Bennedict Mathurin, Lu Dort…), il n’y a qu’un seul Français ! Il s’agit d’Ousmane Dieng, côté Oklahoma City.
Passé par la JSA Bordeaux, avant de rejoindre l’INSEP en 2020, Ousmane Dieng a ensuite décidé de rejoindre la NBL, la ligue professionnelle australienne et néo-zélandaise, en signant avec les New Zealand Breakers, plutôt que de partir en NCAA ou même de rejoindre la G-League Ignite. En faisant ce choix, il est devenu le premier européen à participer au programme « Next Stars » de la NBL, visant à développer de jeunes joueurs pour la NBA.
Drafté à 19 ans par les Knicks avant d’être immédiatement échangé à Oklahoma City, Ousmane Dieng a passé ses deux premières saisons entre la G-League et la NBA pour continuer son développement. Il a passé l’intégralité de cette saison dans la Grande Ligue et même si son temps de jeu est limité, Mark Daigneault nous expliquait fin janvier qu’il était satisfait de l’évolution du Français.
« On a beaucoup cherché le tir à 3-points après leurs pertes de balle pour essayer de leur faire mal et on a laissé passer quelques opportunités de prendre des tirs faciles au cercle ou de fixer dans la raquette avant de ressortir la balle »
Avant le Game 2 des Finals, nous sommes revenus avec lui sur la défaite rageante de son équipe lors du Game 1 et sur la façon dont il aborde ses premières NBA Finals.
Ousmane, malheureusement pour vous, vous avez été victime du nouveau comeback des Pacers lors du Game 1, qu’est-ce qui leur a permis de rester dans le match et de revenir pour vous coiffer au poteau ?
Déjà, c’est une très bonne équipe. On le voit depuis le début des playoffs. Comme tu le disais, ce n’est pas la première fois qu’ils le font. Je pense qu’on doit être meilleurs sur quelques détails. Défensivement, on était très bien en première mi-temps mais on n’a pas réussi à concrétiser sur leurs ballons perdus. Sur leur « run » en dernier quart-temps, on leur a donné quelques paniers faciles mais chapeau à eux, ils ont mérité leur victoire.
Vous parlez des balles perdues que vous avez provoquées, les convertir de l’autre côté pour punir l’adversaire est l’un de vos points forts. Avec un peu de recul, pourquoi est-ce que vous n’avez pas réussi à en tirer profit lors du Game 1 ? Est-ce que c’était un manque de réussite, un manque de rythme, un bon repli des Pacers ? Quel a été le diagnostic du staff ?
Je dirais principalement un manque d’adresse de notre part, et puis aussi on aurait dû plus chercher à attaquer le cercle sur ces situations. On a beaucoup cherché le tir à 3-points après leurs pertes de balle pour essayer de leur faire mal et on a laissé passer quelques opportunités de prendre des tirs faciles au cercle ou de fixer dans la raquette avant de ressortir la balle. Cela dit, on est quand même confiant sur notre prestation, on sait ce qu’on doit corriger et je pense que ça ira.
Vous perdez un match qui vous tendait les bras et depuis ça vient avec beaucoup de critiques ou de questions sur les choix de l’entraineur, même si vous avez été devant 99% de la rencontre. Est-ce que c’est difficile de bloquer ce bruit à ce stade de la compétition et de rester serein et uni ?
Non, ce n’est pas difficile. C’est difficile d’avoir perdu de cette façon après avoir mené tout le match, mais la défaite ne nous fait pas douter plus que ça. On a été dans cette situation contre Denver en demi-finale de conférence. On sait ce que ça fait d’être dans cette situation, on sait ce qu’on doit faire pour s’en extirper donc on reste serein.
À chaque fois que vous avez été « en danger » dans ces playoffs, vous avez répondu. Vous restez cependant une équipe jeune, ce sont les premières Finals pour tout le monde sauf Alex Caruso. D’où vient la force mentale de ce groupe ?
Ça fait trois ans que je suis ici et je trouve qu’on attaque tous les matchs de la même manière. On sait que tous les matchs sont différents et qu’on peut tous les gagner. On reste sûr de nos forces, personne ne pointe du doigt personne. On a vraiment un groupe soudé, un groupe travailleur qui n’a peur de rien, et surtout qui sait apprendre des moments plus difficiles.
« Quand ça sera fini, et évidemment j’espère que ça se finira de la plus belle des manières, je pense que je réaliserai mieux. »
On dit souvent que les Pacers jouent un jeu atypique dans la NBA d’aujourd’hui. C’est une chose de le voir sur vidéo quand vous avez préparé ces Finals, j’imagine que ça doit tout de même être différent une fois qu’ils sont en face de vous. Est-ce qu’il y a des aspects de leur jeu qui vous ont surpris lors de ce Game 1 ?
Pas vraiment. C’est une équipe qui joue très vite, on le savait. Je dirais même que sur ce point, on joue un peu de la même manière. On se projette vite en attaque, eux aussi. Je pense qu’on n’a pas été surpris. On sait à quoi s’attendre face à eux, on les a beaucoup étudiés. Après évidemment, il y a des choses qu’on peut améliorer mais on sait qui ils sont, on connait leur identité, leurs points forts et points faibles. Donc non, on n’a pas été surpris.
Ce sont vos premières NBA Finals, comment est-ce que vous vivez cette expérience ? Est-ce que vous réalisez ? Est-ce que vous arrivez à apprécier ce moment malgré l’enjeu ?
J’arrive à l’apprécier mais j’ai beaucoup de mal à réaliser que nous sommes en NBA Finals. J’ai beaucoup de proches, des gens de ma famille qui me disent : ‘C’est incroyable ce que tu vis !’ mais pour l’instant je pense que je ne réalise pas encore. Quand ça sera fini, et évidemment j’espère que ça se finira de la plus belle des manières, je pense que je réaliserai mieux. C’est vrai que c’est incroyable mais c’est difficile d’en prendre la mesure.
Vous êtes la seule équipe de sport majeur à Oklahoma City et on sent vraiment que toute la ville est derrière vous. La proximité et la relation avec les fans ont l’air très fort, est-ce que vous pouvez nous l’expliquer ?
Bien sûr, bien sûr, on est très proches des fans. On participe à beaucoup d’évènements dans la communauté, dans des écoles, dans des organisations caritatives… On est la seule équipe pro dans la ville et on le sent. Pour moi, ce sont les meilleurs fans de la ligue, sans la moindre hésitation. Ils nous attendent à l’aéroport quand on revient, tout le monde met le t-shirt dans la salle, la salle est hyper bouillante, c’est vraiment incroyable !
Vous sentez que l’ambiance dans la salle mais aussi dans la ville est montée d’un cran au fur et à mesure des playoffs et maintenant des Finals ?
Oui oui ! Déjà la saison dernière, c’étaient mes premiers playoffs et c’est vraiment là que j’ai vu à quel point c’était bruyant et pourquoi on surnomme cette ville « Loud City » ! On est très très fier et reconnaissant d’avoir ce genre de soutien.
Propos recueillis à Oklahoma City.