Parce qu’elle en avait marre d’échouer aux entretiens avec des dirigeants NBA pour des postes de « head coach », Becky Hammon a finalement accepté de rejoindre les Las Vegas Aces il y a 18 mois, et l’ancienne assistante de Gregg Popovich a frappé très fort pour sa saison rookie : le titre de Coach Of The Year et le titre WNBA !
Intronisée cette année au Hall Of Fame pour sa carrière de joueuse, elle regrette que les franchises NBA préfèrent engager des entraîneurs sans expérience, mais au passé glorieux…
« Je ne compte même plus… » répond-elle au magazine TIME sur les entretiens sans lendemain. « C’est comme si mes 16 ans de carrière de joueuse ne comptaient pas. Si j’avais 16 ans de carrière en NBA et que je m’appelais Brian, j’aurais déjà été engagée puis virée quelques fois ». Elle aurait pu dire Jason ou Chauncey…
« Parce que vous ne suivriez pas une femme, vous vous demandez si des joueurs seront derrière moi ? »
Désormais, elle n’en fait plus une priorité. Même si elle a rencontré les Raptors, pour remplacer Nick Nurse, elle se concentre sur ses joueuses qui visent le doublé.
« Mon bonheur est plus important » poursuit-elle. « J’aime être ici. J’aime être de retour du côté des femmes. Je n’ai pas besoin de l’approbation de la NBA. (…) Lorsque quelque chose n’a jamais été fait ou qu’ils ne savent pas à quoi cela ressemble, les dirigeants ont peur. Les gens n’aiment pas la différence. J’ai été différente toute ma vie. Je n’en ai pas l’air. Je vous le dis, ça aide d’en avoir l’air… Si j’entre dans la pièce et que j’ai la plus grosse paire de c……, ça ne marchera pas. Car il faudra quelqu’un qui n’a pas peur de faire des choix difficiles. »
Sa présence sur un banc NBA a toujours posé des problèmes à certains, et elle se souvient des questions qu’on lui posait lors des entretiens, comme celle-ci : « Pourquoi les joueurs seraient derrière vous ? » « Je ne sais pas si on pose cette question à tous les entraîneurs hommes, mais elle me semble bizarre », confie Becky Hammon, qui se demande aussi si son orientation sexuelle pose aussi problème. « Pourquoi suis-je ici si vous pensez que les sportifs ne seront pas derrière moi ? Parce que vous ne suivriez pas une femme, vous vous demandez si des joueurs seront derrière moi ? Au final, le leadership n’a pas de sexe, et les sportifs professionnels restent des sportifs professionnels. S’ils sentent que vous pouvez leur donner des informations qui les aideront à prendre l’avantage, à gagner, peu importe si c’est Kermit la grenouille qui le leur dit, ils écouteront. »
« Plus jamais, je ne supplierai pour avoir un boulot. S’ils me veulent, ils savent où me trouver ! »
Très justement, elle rappelle d’ailleurs qu’on ne se pose jamais la question lorsqu’un homme coache des femmes… « Désormais, il va falloir venir me chercher » prévient-elle. « Plus jamais, je ne supplierai pour avoir un boulot. S’ils me veulent, ils savent où me trouver ! «
Au final, cette parenthèse WNBA lui fait du bien. « Très franchement, j’en ai eu assez de traîner avec des gars tout le temps », conclut-elle. « Tout le temps. J’ai fait des trucs de mecs. Je connais le code des hommes, j’aime l’ambiance entre mecs. J’ai passé des milliers d’heures avec des hommes. J’aime les trucs d’hommes, comme la chasse, la pêche, la plongée, le tir… Mais je ne peux pas dire que j’ai vraiment été proche d’un collègue ».