Comme chaque année, Basket USA vous propose une présentation de la saison NBA à venir, franchise par franchise, sous la forme d’un compte à rebours, de la 30e place à notre favori pour le titre de champion. Aujourd’hui, place aux Sixers, embourbés dans un bras de fer particulièrement compliqué avec Ben Simmons.
Le meneur sèche ainsi le « training camp » après avoir demandé son transfert durant l’été. Depuis l’arrivée de Daryl Morey à la tête du club, l’Australien et son entourage ont bien compris que Joel Embiid était l’élément central à Pennsylvanie. Le meneur aurait sans doute pu être échangé contre James Harden, mais c’est finalement sa dernière campagne de playoffs, et cette série ratée face aux Hawks en demi-finale de conférence, qui ont acté le divorce.
Sauf que si Ben Simmons veut partir, son contrat court jusqu’en 2025, et Daryl Morey n’a jamais eu peur de la poudre, alors qu’il ne veut pas céder son All-Star en s’affaiblissant à court terme. De quoi créer une situation explosive, qui pourrait parasiter l’équipe pendant encore de longues semaines. Voire de longs mois..
Le traumatisme des derniers playoffs
Pourtant, avec la première place de la conférence Est, Doc Rivers et Daryl Morey avaient réussi leur pari en saison régulière. Les ajustements de la première intersaison des deux hommes avaient porté leurs fruits, avec le départ d’Al Horford et les arrivées de Seth Curry ou Danny Green pour écarter le jeu autour de Joel Embiid.
Le Camerounais avait donc retrouvé le sourire, finissant même à la 2e place des votes pour le trophée de MVP, derrière Nikola Jokic. Sauf qu’en playoffs, les limites de ce groupe sont vite réapparues. Avec un Ben Simmons tétanisé aux lancers-francs et une attaque qui manquait de diversité sur jeu placé, Philadelphie n’a jamais trouvé son rythme, perdant beaucoup trop le ballon pour pouvoir être réellement efficace et écarter Atlanta.
Ce Game 7 perdu à domicile a donc laissé beaucoup de traces. Chez les fans, qui ont vu leur équipe se désagréger sous leurs yeux, mais aussi bien sûr dans le groupe, la réponse de Doc Rivers en conférence de presse, qui expliquait « ne pas savoir » si Ben Simmons pouvait être le meneur d’une équipe qui visait le titre ayant visiblement fini de convaincre le joueur qu’il était temps de partir.
L’entraîneur a beau désormais expliquer qu’il s’agit d’un malentendu, et qu’il voulait simplement éviter de répondre aux questions de ce type, le fait que la brouille dure depuis des mois rend toute réconciliation assez illusoire. Les Sixers et le meneur ont eu tout l’été pour mettre les choses à plat. Ce n’est pas en plein « training camp », alors qu’on attaque la dernière ligne droite d’ici la reprise, que tout va se régler d’un coup de baguette magique.
Et maintenant ?
Pour Doc Rivers et son groupe, il faut donc désormais se préparer à la reprise sans Ben Simmons, un All-Star, candidat au titre de meilleur défenseur de la ligue l’an passé, qui donne le tempo sur le jeu rapide.
C’est tout un équilibre à reconstruire, dans une situation floue. Que faire si, dans quelques jours, Ben Simmons décide finalement de prendre l’avion pour rentrer en Pennsylvanie ? Comment l’accueillir ? Comment le ré-intégrer si tard, si c’est possible ? Les problématiques sont ainsi extrêmement nombreuses, difficiles et délicates.
Le souci, c’est que ce n’est vraiment pas le bon moment pour Daryl Morey de monter un échange. Il faut sans doute attendre de voir comment certaines situations (Portland ? Washington ?) évoluent pour que des monnaies d’échange intéressantes deviennent disponibles. Mais ça peut prendre des semaines, voire des mois, et la situation des Sixers pourrait alors être problématique. Le club de Philadelphie peut-il jouer la montre, quitte à se mettre en danger pendant une grosse partie de sa saison ? Si les dirigeants choisissent cette voie, qui défendra sur les ailiers et ailiers forts comme Giannis Antetokounmpo, Kevin Durant, Jayson Tatum et compagnie ?
Il n’y a pas de réponses simples à toutes ces questions, et c’est pour ça que la situation est tellement complexe…
LES MOUVEMENTS DE L’ÉTÉ
Arrivées : Jaden Springer et Charles Bassey (Draft), Andre Drummond (Lakers), Georges Niang (Jazz),
Re-signatures : Danny Green
Départs : George Hill (Bucks), Dwight Howard (Lakers), Mike Scott, Anthony Tolliver
LE JOUEUR À SUIVRE : BEN SIMMONS
À ce stade, on doute qu’une réconciliation soit possible entre Ben Simmons et les Sixers. Ce n’est toutefois pas impossible, et on a déjà vu des situations de divorce quasiment acté se renverser.
Mais à ce stade, l’Australien, soutenu par son entourage et son agent, Rich Paul, semble bel et bien décidé à aller au bout de sa démarche de séparation, et il vient d’ailleurs de mettre en vente la maison qu’il détenait depuis 2018.
Si le All-Star est vraiment prêt à faire une croix sur une grosse partie de son salaire pour ne plus jouer devant les fans des Sixers, ni évoluer aux côtés de Joel Embiid, Philadelphie n’aura d’autre choix que de le transférer. La problématique étant de trouver la meilleure contrepartie possible.
MOYENNE D’AGE : 25 ans
MASSE SALARIALE : 141.7 millions de dollars (8e sur 30)
LE SCÉNARIO IDÉAL
Joel Embiid est extrêmement remonté et écrase tout sur son passage en début de saison, malgré l’absence de Ben Simmons. L’équipe tient le coup sans son Australien alors que c’est la débandade à Portland (ou Washington). Daryl Morey en profite pour vite récupérer Damian Lillard (ou Bradley Beal) et l’équipe s’en sort finalement bien.
Avec un deuxième All-Star dont le jeu colle davantage à celui de Joel Embiid, au moins offensivement, les Sixers réalisent une très grosse deuxième partie de saison, et comme ils ont limité la casse les premières semaines, ils approchent des playoffs dans les premières places de la conférence Est, avec une confiance accrue dans leur capacité à briller dans les joutes de postseason, lorsque le jeu se ralentit et que les défenses se resserrent.
LE PIRE SCÉNARIO
Ben Simmons ne cède pas et les situations à Portland et Washington ne sont pas assez problématiques pour forcer Damian Lillard et Bradley Beal à réclamer un transfert rapidement.
Dans ces conditions, c’est compliqué pour les Sixers, surtout que les genoux de Joel Embiid posent à nouveau problème. La stratégie attentiste de Daryl Morey se retourne complètement contre lui, alors que Philadelphie accumule les défaites sans ses deux All-Stars. Le président de Philadelphie doit se faire une raison et échanger Ben Simmons, mais le trade est bien trop tardif, et la compensation pas du tout à la hauteur de ce qu’il espérait.
La troupe de Doc Rivers peut toujours espérer jouer le « play-in » à la fin de la campagne, mais les chances de créer la surprise sont infimes, et c’est globalement une année de perdue en Pennsylvanie.
CONFÉRENCE EST | ||||
15 – Magic | 14 – Pistons | 13 – Cavaliers | 12 – Raptors | 11 – Hornets |
10 – Wizards | 9 – Pacers | 8 – Bulls | 7 – Knicks | 6 – Celtics |
5 – Hawks | 4 – Sixers | 3 – … | 2 – … | 1 – … |
CONFÉRENCE OUEST | ||||
15 – Thunder | 14 – Rockets | 13 – Kings | 12 – Spurs | 11 – Wolves |
10 – Pelicans | 9 – Grizzlies | 8 – Blazers | 7 – Mavericks | 6 – Warriors |
5 – … | 4 – … | 3 – … | 2 – … | 1 – … |