Perdre les deux premiers matches d’une série avant de finalement la remporter, les Bucks connaissent. Ils ont réalisé cette performance il y a trois semaines, en demi-finale de conférence face aux Nets, comme 29 autres équipes dans l’histoire des playoffs, dont les Clippers deux fois cette année.
Dos au mur, Milwaukee doit réussir un exploit rare puisqu’avant les Suns, 35 équipes ont gagné les deux premiers matches des Finals : 31 ont remporté le titre et seulement 4 formations (11.4 %) ont réussi à inverser la tendance.
Retour sur ce quatuor qui a réussi ce comeback.
Boston contre Los Angeles en 1969
Le dernier titre de la dynastie la plus impressionnante et dominante de l’histoire de la NBA. En 1969, les Celtics sont moins brillants que lors des années précédentes, avec un Bill Russell dans un rôle de coach/joueur et dont la motivation s’étiole et les genoux grincent.
Mais avec Baily Howell, Sam Jones, Larry Siegfried, Don Nelson et Tom Sanders, le pivot rejoint les Finals contre les Lakers de Jerry West, Elgin Baylor et Wilt Chamberlain. Le premier lance d’ailleurs Los Angeles dans le Game 1 avec 53 points. Les stars californiennes, West en tête (41 points), enfoncent le clou dans la deuxième manche.
De retour à Boston, Russell et les Celtics n’ont plus le choix : ils doivent faire prise à deux sur le « Logo », pour le contenir. Le Game 4 est affreux, avec énormément de déchets, malgré les 40 points de West. Les Lakers reprennent l’avantage dans le Game 5, avant de s’incliner dans le match suivant. On file vers un Game 7 à Los Angeles.
La franchise californienne est sûre de sa force et de son destin, avec des ballons « World Champion Lakers » au plafond et des brochures détaillant le programme des festivités qui circulent. Sauf que les Celtics arrachent finalement le titre avec un tir décisif de Don Nelson dans les dernières secondes.
C’est le 11e titre en 13 ans pour Boston et Bill Russell, qui peut ainsi prendre sa retraite au sommet. De son côté, malgré sa défaite mais avec 37.9 points de moyenne, Jerry West est élu premier MVP des Finals de l’histoire. Il est toujours le seul joueur vaincu du palmarès…
Portland contre Philadelphie en 1977
Dans ces Finals entre novicse (aucun joueur n’avait alors déjà joué une rencontre des Finals), ce sont les Sixers de Julius Erving, à domicile, qui entament le mieux la série. Le Game 2 est notamment remporté facilement. La réponse des Blazers est cinglante : deux grosses victoires au Portland Memorial Coliseum (+22 puis +32) pour égaliser.
Le Game 5 voit Portland dominer en troisième quart-temps avant une réaction d’Erving, trop court pour éviter une nouvelle défaite. Le Game 6, joué à Portland, appartient à Bill Walton, qui compile une ligne de statistiques parmi les plus impressionnantes de l’histoire des Finals : 20 points, 23 rebonds, 8 contres et 7 passes !
Le collectif des Blazers rayonne face à un « Dr. J » isolé mais brillant (40 points) et Portland remporte le seul titre de son histoire, avec un Bill Walton élu MVP des Finals (18.5 points, 19 rebonds, 5.2 passes et 3.7 contres de moyenne).
Miami contre Dallas en 2006
Le chef-d’œuvre de Dwyane Wade. Après deux victoires autoritaires à Dallas, les Mavericks se promènent à Miami. Il reste six minutes à jouer, John Terry vient de marquer un panier à mi-distance et le score (76-89) laisse penser que la rencontre est pliée, et les Finals avec. Sauf que « D-Wade » inscrit 10 points dans ces six ultimes minutes (il termine avec 42 points), Gary Payton le panier décisif et Miami revient et s’impose !
Le Heat reste en vie, avant de revenir totalement après un Game 4 maîtrisé. Le Game 5 est accroché et c’est encore Dwyane Wade (43 points) qui fait la différence avec ses shoots à mi-distance et ses passages sur la ligne des lancers-francs. Nouvelle victoire du Heat, la série a totalement basculé.
Les Mavericks de Dirk Nowitzki résistent à domicile dans le Game 6 mais les hommes de Pat Riley sont solides avec les expérimentés Shaquille O’Neal, Alonzo Mourning, Antoine Walker et Jason Williams. Dwyane Wade, toujours aussi fort, frappe dans les bons moments et Miami imprime pour la première fois son nom au palmarès des champions avec son arrière de 24 ans, évidemment MVP des Finals tant son niveau de jeu a été immense (34.7 points, 7.8 rebonds, 3.8 passes, 2.7 interceptions).
Cleveland contre Golden State en 2016
Inoubliable. Face aux Warriors, champions en titre et auteurs de la meilleure saison régulière de l’histoire (73-9), LeBron James et les Cavaliers ont d’abord été noyés. Une défaite de 15 points dans le Game 1, puis de 33 points dans la manche suivante, toujours à Golden State.
La victoire dans le Game 3, à domicile, redonne espoir, mais il est vite éteint quand Cleveland s’incline dans le Game 4. Revenir d’un 2-0 est possible, mais d’un 3-1 en Finals, ce serait du jamais vu. Le titre est promis à Stephen Curry et compagnie, devant leur public, pour le Game 5. Sauf que Draymond Green est suspendu après son accrochage avec « LBJ », et le duo LeBron James – Kyrie Irving va produire un show inédit pour arracher ce match : 41 points chacun !
La victoire des hommes de Tyronn Lue lors du Game 6 offre donc un Game 7 impensable quelques jours plus tôt. Ce match décisif, dont les dernières minutes furent irrespirables, est entré dans la légende de la NBA, avec deux actions mémorables : d’abord le contre de LeBron James puis le shoot à 3-pts de Kyrie Irving.
La ville de Cleveland attendait un trophée majeur depuis 52 ans, « King James », MVP des Finals (29.7 points, 11.3 rebonds, 8.9 passes), a réussi son pari et les Cavaliers ont réalisé le plus incroyable comeback de tous les temps en Finals face à une historique équipe de Golden State. N’en jetez plus.