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Rencontre avec le psychologue qui veille à distance sur la santé mentale des joueurs NBA

Trois ans après sa nomination comme directeur de la santé mentale et du bien-être, le docteur William D. Parham estime que les outils sont en place pour accompagner les joueurs.

Imaginez que vous êtes joueur NBA et qu’à un moment dans votre carrière, vous avez besoin d’une oreille attentive. Alors, vous devriez croiser la route du docteur William D. Parham. En mai 2018, ce dernier a été désigné en tant que premier directeur de la santé mentale et du bien-être auprès du syndicat des joueurs, le NBPA.

La nomination de ce spécialiste, professeur à la Loyola Marymount University, est survenue à l’époque alors que de nombreux acteurs de la ligue (DeMar DeRozan, Kevin Love, Tyronn Lue, Kelly Oubre Jr, Nate Robinson…), avaient multiplié les prises de parole sur leurs difficultés psychologiques.

Des enjeux qui, comme il commence par le rappeler, sont l’affaire de tous. Mais le fait d’en parler sur la place publique revient à vaincre un « processus de stigmatisation parce que l’homme, en particulier, a été éduqué à ne pas être vulnérable sur le plan émotionnel. Et puis vous ajoutez cette notion de célébrité, d’autres facteurs comme l’ethnicité, cette combinaison fait que (les joueurs) ont vraiment a appris à tout garder pour eux. »

Voilà la « base », le grand constat général sur lequel s’est appuyé le syndicat des joueurs pour lancer ce programme. « On a démarré dans l’optique d’écouter la voix et le cœur de nos joueurs », résume le docteur, joint par BasketUSA via Skype, qui fait équipe avec Keyon Dooling.

Beaucoup d’athlètes se disent qu’ils ont peut-être des choses sur lesquelles ils doivent travailler

L’ancien joueur NBA est particulièrement investi dans ces questions depuis qu’il a révélé, il y a près de dix ans, avoir été abusé « sexuellement, émotionnellement et mentalement » plus jeune. William D. Parham recommande d’ailleurs à ce sujet la lecture de l’étude ACE (Adverse Childhood Experiences), menée aux États-Unis à la fin des années 1990, qui avait montré le lien entre ces traumatismes de l’enfance avec les soucis de santé et des problèmes sociaux à l’âge adulte.

« Beaucoup d’athlètes se disent qu’ils ont peut-être des choses sur lesquelles ils doivent travailler », remarque le spécialiste, « mais une fois qu’ils atteignent la sphère professionnelle, avec des marqueurs du succès, ils se disent : ‘Laissez-moi avancer et je pourrais peut-être m’en occuper une fois que j’ai terminé.’ Il y a donc des forces contradictoires qui affectent le joueur. »

Alors, concrètement, comment soutenir les joueurs dans le besoin ? Le professionnel de santé avait mis en place une feuille de route déroulée sur quatre axes, comprenant notamment l’ouverture d’une ligne téléphonique disponible 24 heures sur 24, dédiée aux joueurs. « Ils ont un accès direct à moi ou vont initialement appeler leur agent, quelqu’un dans leur cercle ou la franchise qui peut me joindre », précise le docteur.

On voulait offrir cet espace confidentiel

Le psychologue, intervenu auprès des Lakers par le passé, préfère ne pas donner une idée du nombre de joueurs qu’il a eu au bout du fil depuis sa prise de fonction, ni évidemment avec qui il a échangé. « L’important est d’avoir un service qui, à chaque fois qu’il se passe quelque chose, est là pour eux immédiatement. C’est l’une des pièces maîtresses de notre programme. »

En gros, dans chaque ville où une franchise NBA est implantée, en plus de Las Vegas où se tient la ligue d’été, le syndicat dispose d’un répertoire de professionnels agréés. Si un joueur contacte William D. Parham, il peut renvoyer ainsi vers deux ou trois spécialistes du secteur. « Le reste se passe entre le professionnel et le joueur. Personne n’en sait plus, pas même l’entraîneur. On voulait offrir cet espace confidentiel. Mon rôle est d’être une sorte de facilitateur dans la mise en contact. »

Le psychologue n’irait pas jusqu’à dire que les prises de conscience sont devenues « plus faciles » pour les joueurs depuis que Kevin Love et les autres ont partagé, avec « beaucoup de courage », leurs vulnérabilités. Tout de même, « comme il s’agit de joueurs de premier plan, cela a servi de modèle aux autres joueurs et aux fans pour se dire qu’il n’y a pas de problème à en parler. » Il est même persuadé que si d’autres les imitaient, « ils commenceraient à mieux jouer, en se libérant d’un poids ».

Que faire pour une longue carrière ?

Depuis qu’il explore la ligue sur cette thématique, William D. Parham a identifié nombre de difficultés auxquelles les joueurs peuvent faire face. En premier lieu, la pression liée à la situation professionnelle en tant que telle. « Qu’est-ce que je dois faire pour m’inscrire réellement dans une longue carrière ? Aller à l’entraînement, perfectionner mes qualités, choisir tel programme de fitness… Je ne peux rester sur mes acquis, je dois ajouter un savoir-faire tous les ans pour marquer une progression. »

Puis, quid de la suite ? « Qu’est-ce que je fais une fois que je sors de la ligue ? Quel pont construire entre ma vie d’athlète actif à retraité ? Le troisième ‘groupe’ de préoccupations est lié à la famille et aux relations personnelles. Cette dynamique du Covid-19 a été un réel challenge et engendré beaucoup de frustration. »

Le spécialiste évoque un dernier champ de vulnérabilités propres aux joueurs étrangers venus aux États-Unis, de pays en proie à des difficultés politiques ou économiques, et qui peuvent porter un stress si leur famille est encore basée sur place.

Face à toutes ces difficultés, William D. Parham se félicite en tout cas d’avoir un système en place, même s’il reste encore en développement, pour être capable de répondre aux joueurs dans de bonnes conditions. Un système qui veut faire écho à l’une de ses devises : « La personne avant le joueur. »

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