L’annonce de la retraite de Keyon Dooling cette semaine avait de quoi surprendre. À 32 ans, le meneur est loin d’être fini et il avait signé un nouveau contrat avec les Celtics en juillet dernier.
En fait, la cause de son retrait des parquets n’est pas sportive. Il aurait sûrement préféré. C’est le mental de Dooling qui a lâché. Pour des raisons qui font froid dans le dos.
« J’ai fait un blocage sur beaucoup de choses dans ma vie. J’ai été abusé, sexuellement, émotionnellement et mentalement », explique-t-il à une consoeur de CSNNE.com. « On a abusé de moi (ndlr : par son père et des inconnus) et il y a tellement de gars en NBA qui ont subi ça… Je le sais parce que j’ai été leur thérapeute. Je n’ai même pas eu le courage de le dire, parce que j’ai tellement bloqué ça que je ne pouvais même pas le partager. »
Dooling a vécu en cachant ses problèmes à tout le monde. Y compris sa famille et ses amis.
« Il a littéralement fallu que je m’écroule pour que tout le monde voit à quel point j’étais sérieux sur le fait de ne plus jouer. […] J’ai tellement craqué que j’ai dû recevoir l’aide d’un professionnel et j’ai terminé à l’hôpital. »
« Ça en était arrivé à un point où je me disais qu’ils ne savaient pas à quel point je souffrais. Ils ne savaient pas à quel point je pouvais me sentir seul lorsqu’on était en déplacement… Tous les trucs qui vont avec le fait d’être un joueur NBA… Combien de personnes m’appellent en réclamant de l’argent tous les jours… Combien m’appellent pour des conseils, combien comptent sur moi pour être heureux quand ils sont tristes. Ils ne comprennent pas la difficulté de tout ce que je devais traverser pour être l’homme que je suis tous les jours. »
La famille d’abord
Il était donc temps de dire stop.
« J’ai juste trop donné et pas assez reçu en retour. À l’exception des Celtics, personne ne m’a jamais vraiment apprécié avant cette année. »
Maintenant qu’il a parlé et qu’il est soulagé, Dooling va penser à lui.
« J’ai tout ce qu’il faut. J’ai tout l’argent dont j’ai besoin, je suis béni. Je ne suis pas blessé et j’ai pu partir de moi-même. »
L’ancien meneur des Celtics va désormais rester auprès de sa femme et de ses quatre enfants. Plusieurs franchises lui ont déjà proposé un poste dans leur staff, mais c’est sa famille qui aura la priorité.