L’art de poser un écran par Kurt Thomas

Après plus de 15 années dans la ligue et plus 1 000 matches joués, sa présence dans les vestiaires est indispensable aux Bulls mais il a également prouvé qu’il pouvait encore beaucoup apporter sur un terrain grâce à sa connaissance du jeu.

Joueur de l’ombre, Big Sexy (comme le surnomme Stacy King) est rarement à la finition en attaque mais si l’on y prête attention, on remarque à quel point il facilite énormément le travail des autres car il maîtrise l’une des facettes essentielles du basketball : les écrans.

C’est en partie pour cela que Tom Thibodeau a choisi de l’utiliser à 32 reprises dans le 5 majeur pour palier les absences de Noah ou Boozer cette saison (5.4pts, 7.5rbds et 1.1ctr en tant que titulaire).

« C’est une qualité que les coaches apprécient chez moi car c’est très important, » a confié Thomas au Chicago Tribune. « Si vous êtes un fan de basket, vous savez l’importance du pick-and-roll. Je me sens aussi bien quand quelqu’un sort d’un écran et plante un shoot que quand je le mets moi. »

L’importance du pick-and-roll, les Bulls en avaient parfaitement conscience et c’est notamment pour cela qu’ils ont choisi de signer cet été Carlos Boozer, considéré à juste titre comme un maitre en la matière.

Le gros avantage c’est que Chicago peut continuer d’utiliser cet aspect du jeu pour construire son attaque même lorsque Boozer est blessé ou sur le banc.

En effet, si Thomas est moins doué que Boozer offensivement, il est doté d’une intelligence du jeu très appréciable et il n’est pas rare de le voir poser un pick-and-pop à 5-6 mètres car son adresse à cette distance est plus que respectable pour un pivot (47%).

Néanmoins, les écrans de Thomas servent dans la plupart des cas à libérer ses coéquipiers pour qui, bénéficier des écrans de Thomas est un vrai bonheur.

« Kurt n’est pas le plus athlétique mais il joue si intelligemment, » explique Kyle Korver. « Il maitrise les angles et il sait comment s’écarter après un écran. Kurt est le meilleur pour donner de l’espace aux autres pour qu’ils puissent faire ce qu’ils font le mieux. »

Cette maitrise de l’écran, Kurt Thomas dit l’avoir appris en regardant joué Dennis Rodman mais aussi grâce à Charles Oakley, ancien Knick, avec qui il a passé quelques années. Sans oublier bien sûr son premier coach : Pat Riley.

« Tout a commencé avec les systèmes de Pat Riley et le fait de comprendre l’importance qu’il faut accorder aux détails. Si je suis solide dans ma prise de contact, les arbitres sauront que c’est ma manière de faire donc je ne serais pas sanctionné en y allant un tout petit peu plus fort. »

Si Thomas y va un peu plus fort à chaque écran depuis 15 ans, on imagine à quel point il doit être agréable de se frotter à sa carcasse de 38 ans et quelques mois.