Samedi matin, Dikembe Mutombo et Robert Horry participent à des activités avec des enfants de Londres. Au cœur d’un immense centre commercial de l’Ouest de la capitale, les deux légendes essaient tant bien que mal de mettre en place quelques exercices.
Avant de répondre à quelques-unes de nos questions.
Il n’y a pas grand monde autour du terrain mis en place au Westfield London Shopping Centre. Les parents des enfants présents, des curieux qui sont tombés sur ce drôle de dispositif par hasard. La sécurité, qui veille sur une réplique du trophée des Finales NBA, est loin d’être débordée.
Robert Horry et Dikembe Mutombo gèrent chacun un groupe, avec deux styles différents. L’ancien pivot, de sa voix extrêmement grave, prodigue conseils et encouragements. Robert Horry est plus chambreur. A 11 heures, les deux stars plient bagage, mais prennent tout de même le temps de nous répondre.
Dikembe Mutombo englobe votre main dans la sienne en vous appelant « mon ami. » On sent une profonde gentillesse dans cette voix rauque qui détache toutes les syllabes. Et une vraie volonté de promouvoir le basket.
« J’ai été très content de voir le déroulement du match et les visages de tous ces fans qui ont fait des milliers et des milliers de kilomètres pour voir ça. Ils viennent de tous les coins de l’Europe et on leur a donné la chance de voir un match de saison régulière NBA. C’est fantastique. »
L’Afrique, prochain objectif de la NBA ?
L’Afrique représente désormais l’un des derniers continents que la NBA n’ait jamais foulé. Mutombo, évidemment, aimerait bien que ça change.
« C’est notre espoir. Il y a quelques années, personne n’aurait dit que des matchs comme ça puissent être joué en Asie ou en Europe. Et je ne vois pas pourquoi des matchs comme ça ne pourraient pas se dérouler en Afrique. »
L’émergence d’un nouvel espoir africain pourrait aider, mais l’évocation d’Hasheem Thabeet provoque un sourire gêné. Son transfert aux Rockets peut-il l’aider à enfin s’imposer dans la grande ligue ?
« C’est une bonne question. Et je pense que cette question n’a pas encore de réponse. Thabeet est le seul qui puisse donner la réponse. Ça fait désormais trois ans qu’il a été drafté [deux, en fait] et nous attendons depuis qu’il fasse quelque chose. Il est désormais dans une équipe jeune, très talentueuse et avec un bon coach. Et j’espère qu’il pourra impressionner les fans qui sont assis à l’attendre depuis si longtemps. »
Robert Horry, lui, semble un peu fatigué. Normal quand on vient de passer deux heures à ramasser les tirs ratés d’une armée d’enfants. Professionnel jusqu’au bout, il prend tout de même le temps de nous répondre.
De nouveaux matchs en Europe prochainement ?
Lui aussi joue le rôle d’ambassadeur de la NBA à travers le monde. L’expérience à Londres n’est-elle qu’un avant-goût ? Il en est sûr.
« Je crois que les fans ont mis beaucoup d’ambiance lors du match avec notamment beaucoup de fans des Raptors. Et je crois qu’ils ont aimé ça. Quand vous avez des fans qui viennent et qui apprécient ces choses-là, ça veut dire que vous pouvez avoir de futurs matchs ici. »
Le public semblait pourtant hésiter, alternant en permanence entre huées et encouragements, sans avoir réellement l’impression de savoir qui soutenir.
« C’est difficile parce que vous prenez deux équipes que vous amenez à l’extérieur et personne n’a vraiment l’avantage du terrain. Ce sont juste des fans qui aiment le basket. Je pense que le plus important est que les gens apprécient le basket en tant que tel. Il y a beaucoup d’endroits aux Etats-Unis où les gens n’ont pas d’équipe de basket. Par exemple, en Alabama, nous n’avons pas d’équipe NBA mais tout le monde supporte une équipe. »
Le basket : un sport, mais pas seulement
Le basket a beaucoup apporté à Robert Horry, à commencer par 7 bagues de champion. Mais l’ancien joueur des Rockets, des Lakers ou des Spurs nous fait comprendre que son rôle est aussi d’amener les enfants à voir que si le basket ne produit pas à tout les coups des stars, il produit toujours autre chose.
« Les gamins doivent jouer au basket, faire d’autres choses et comprendre qu’ils peuvent faire beaucoup en apprenant à jouer au basket. Aux Etats-Unis, nous voyons le basketball comme un excellent moyen d’avoir une éducation gratuite. Le basket n’a pas la même signification suivant là où vous êtes mais on doit faire prendre conscience aux enfants qu’on prend beaucoup de plaisir à jouer au basket. Et c’est pour ça que les gens y jouent de toute façon. »
Puis Horry, qui s’y connait en titres, nous parle de ses favoris pour la saison NBA. Boston et San Antonio.
« Tout dépend de l’aide que recevront leurs stars car l’aide est la chose la plus importante dans le basket. Si les Celtics restent en bonne santé, tout ira bien pour eux. »
Même constat pour les Spurs, toujours en tête de la ligue.
« Ils jouent extrêmement bien. Et, surtout, leur banc leur apporte de précieuses minutes. Peu d’équipes ont un banc réellement compétitif. »
Quelques autographes plus tard, Dikembe Mutombo et Robert Horry ont laissé leur place aux danseuses des Nets, tout en muscles et en mini-jupes, qui se lancent dans une démonstration.
Les badauds s’arrêtent de plus en plus nombreux. La NBA a beau faire ce qu’elle peut, Londres ne connait définitivement pas grand-chose au basket.