Avec une concurrence toujours plus forte, un nombre de places limité et l’arrivée d’environ soixante joueurs, américains et étrangers, chaque saison, de nombreux vétérans sont poussés à la porte chaque année, souvent sans qu’il n’ait vraiment le temps de s’y préparer. Les coups de téléphone des franchises ne se produisent plus et hormis l’espoir d’une pige en cours de saison, la perspective de revenir dans la ligue s’éloigne de plus en plus.
Jameer Nelson (37 ans)
11.3 pts à 44% aux tirs (37% à 3-pts), 81% aux LF, 3 rbds, 5.1 pds en 28 min de jeu et 878 matchs de saison régulière (44 matchs de playoffs)
Jameer Nelson a eu une carrière bien remplie, s’imposant dès sa deuxième saison comme l’un des hommes forts du Magic, et ce, jusqu’en 2014. Non sans rappeler Derek Fisher, le meneur a toujours su composer avec ses limites et il a embrassé un rôle de leader lorsqu’il jouait en Floride. Sélectionné au All-Star Game en 2009 mais forfait pour blessure, il fut aussi membre de l’équipe finaliste la même année contre les Lakers. Dès son départ du Magic, il s’est reconverti en remplaçant d’expérience, d’ailleurs encore précieux pour les Nuggets en 2017, avant de finir aux Pistons sous la tutelle de son premier coach en NBA, Stan Van Gundy. Sans club la saison passée, il a tout de même pris le temps de finir son diplôme de sociologie à Saint-Joseph au printemps dernier. Aujourd’hui, Jameer Nelson en a visiblement fini avec le basket puisqu’il a confié à The Athletic vouloir commenter, ce qu’il fait ponctuellement pour NBA TV ou lors de matchs de G-League, tout en observant évidemment le parcours de son fils Jameer Jr, talentueux freshman de George Washington (10.6 pts à 41% aux tirs).
Zach Randolph (38 ans)
16.6 pts à 47% (27% à 3-pts), 76% aux LF, 9.1 rbds, 1.8 pd en 31 min de jeu et 1116 matchs de saison régulière (70 matchs de playoffs)
C’est l’un des joueurs emblématiques des années 2000, et surtout de Memphis où son maillot a été retiré alors qu’il était encore en activité. Il n’était pourtant pas aisé au début de sa carrière d’imaginer que l’intérieur connaîtrait telle longévité et autant de succès car il fut longtemps plus réputé pour ses frasques avec les Jail Blazers. Mais, en dépit d’une affection éternelle pour l’herbe (il fut encore arrêté il y a deux ans à Los Angeles avec une grosse possession de cannabis au point d’être suspecté de revente et proche d’être exclu de la NBA), Zach Randolph a livré une carrière exceptionnelle sur le parquet, s’imposant comme l’un des intérieurs les plus techniques de sa génération et l’un des visages du « Grit & Grind » des Grizzlies. Auteur de son premier triple double en carrière à 34 ans, il était encore très productif lors de sa dernière saison aux Kings avec plus de 14 points et près de 7 rebonds en 26 minutes de jeu à l’âge de 36 ans. S’il ne voulait pas se résigner à la retraite il y a encore quelques mois, après un an sans jouer, Zach Randolph a finalement annoncé l’arrêt de sa carrière cette semaine à TMZ puis aujourd’hui, plus officiellement, sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui co-propriétaire d’une équipe australienne avec Dante Exum, Josh Childress et Al Harrington, il s’est aussi trouvé une demeure près de Los Angeles, pour la modique somme de 5.2 millions de dollars.
Jose Calderon (38 ans)
8.9 pts à 47% (41% à 3-pts), 87% aux LF, 2.4 rbds, 5.8 pds en 26 min de jeu et 895 matchs de saison régulière (40 matchs de playoffs)
C’est sans doute l’un des meneurs à la carrière la plus sous-cotée pour celui qui, lors de ses premières années à Toronto, était régulièrement dans le Top 10 des meilleurs passeurs (5e en 2008, 6e en 2009 et 2012, 9e en 2011), tout en intégrant lors de la saison 2007-08 le club très fermé du 50-40-90 aux tirs. La saison suivante, Jose Calderon fut même le meilleur shooteur de lancers-francs de la ligue avec… 98.1% de réussite ! Malheureusement, son départ de Toronto et une défense de plus en plus suspecte ont précipité le déclin de sa carrière, non sans prendre part à une finale NBA en 2018 avec Cleveland. Si son expérience aurait sans doute pu aider une équipe dans le vestiaire, l’Espagnol n’a pas reçu le moindre coup de fil l’été dernier et s’est résigné à tirer sa révérence après tout de même 14 saisons dans la ligue. Il est aujourd’hui assistant de Michelle Roberts, présidente du syndicat des joueurs.
Gerald Henderson Jr (32 ans)
11.2 pts à 44% (33% à 3-pts), 79% aux LF, 3.2 rbds, 1.9 pd en 26 min et 535 matchs de saison régulière (15 matchs de playoffs).
C’est en avril dernier que Gerald Henderson a annoncé la fin de sa carrière après huit saisons dans la ligue, justifiant cette décision par l’accumulation des blessures : « J’ai eu six opérations depuis 2008. Au poignet, à la hanche, au tendon d’Achille. Ça s’est accumulé, en plus des autres blessures qui ne demandent pas d’opération. C’était devenu très compliqué de jouer et de jouer en bonne santé, de vraiment tout donner pour le basket « , a-t-il déclaré à l’époque. Pourtant, six mois auparavant, l’arrière avait indiqué vouloir faire son retour après la pose d’une prothèse à la hanche. Ses efforts sont donc restés vains. Il ne s’est cependant pas trop éloigné puisqu’il commente désormais certains matchs des Hornets pour Fox Sports. En huit ans, il a cependant eu le temps de laisser quelques souvenirs délicieux.
Monta Ellis (34 ans)
17.8 pts à 45% (31% à 3-pts), 77% aux LF, 3.5 rbds, 4.7 pds, 1.7 int en 35 min de jeu et 833 matchs de saison régulière (38 matchs de playoffs)
On n’a plus revu Monta Ellis en compétition officielle depuis 2017, même en Chine où il semblait pourtant se destiner dans l’attente d’un coup de fil d’une franchise NBA. Sa dernière expérience aux Pacers s’était terminée amèrement, coupé après avoir été suspendu cinq matchs pour usage de stupéfiants et alors qu’il réalisait sa pire campagne depuis son année rookie. L’arrière est pourtant un joueur qui a incontestablement marqué la fin des années 2000, notamment à Golden State en tant que scoreur soliste ou à Dallas entre 2013 et 2015, et Stephen Curry n’a d’ailleurs pas manqué de lui rendre hommage en portant son maillot avant le dernier match en saison régulière de Golden State à l’Oracle Arena. Aujourd’hui, Monta Ellis coache son équipe de AAU et élève ses enfants, tout en essayant ponctuellement de revenir dans la ligue. Il n’est cependant plus obsédé par un retour en NBA, même si sa présence se fait toujours sentir aux Pacers qui le payent encore plus de 2.2 millions de dollars par an jusqu’en 2022.
Arron Afflalo (34 ans)
10.8 pts à 45% (39% à 3-pts), 83% aux LF, 2.9 rbds, 1.8 pd en 27 min de jeu et 762 matchs de saison régulière (35 matchs de playoffs)
Longtemps, Arron Afflalo fut considéré comme l’un des seconds couteaux les plus précieux de la ligue, toujours dans son rôle, apprécié dans les vestiaires mais après onze saisons NBA, l’arrière a complètement disparu des radars, après une bien triste dernière campagne à Orlando. Celui qui, de l’aveu même de l’artiste, a influencé Kendrick Lamar a bien tenté des essais aux Sixers ou aux Rockets, sans qu’une porte ne s’ouvre à lui. Peu de nouvelles de lui filtrent aujourd’hui, même s’il semble passer la majeure partie de son temps à Las Vegas, si l’on en croit les réseaux sociaux.
Nick Young (34 ans)
11.4 pts à 42% (38% à 3-pts), 84% aux LF, 2 rbds, 1 pd en 23 min de jeu et 720 matchs de saison régulière (35 matchs de playoffs)
Malgré son titre de champion NBA acquis en 2018 avec les Warriors, Nick Young n’a pas vraiment eu d’autres chances de s’illustrer par la suite, en dehors d’une petite pige aux Nuggets la saison passée, où sa production fut insignifiante. Ses frasques, notamment aux Wizards, et son excentricité n’ont guère aidé la réputation du joueur mais il a tout de même disputé douze campagnes en NBA, devenant aussi l’un de ses visages les plus attachants. Désormais, Nick Young vit sa vie de multi-millionnaire, raconte ses expériences dans son podcast « Certified Buckets » sur Uninterrupted et vient d’annoncer ses fiançailles.
Tony Allen (37 ans)
8.1 pts à 48% (28% à 3-pts), 71% aux LF, 3.5 rbds, 1.3 pd, 1.4 int en 22 min de jeu et 820 matchs de saison régulière (112 matchs de playoffs)
C’est avec Zach Randolph, Mike Conley et Marc Gasol l’autre visage du Grit & Grind des Grizzlies. S’il n’a jamais été élu meilleur défenseur de l’année, Tony Allen fut incontestablement l’un des meilleurs défenseurs de son ère, récompensé par trois sélections dans All-Defensive First Team et autant dans la Second Team. Champion NBA en 2008 avec les Celtics, l’arrière a connu une carrière prolifique, malgré de nombreuses blessures. Encore bon avant sa blessure lors de sa dernière saison à New Orleans en 2017-18, le vétéran fut finalement coupé par Chicago sans y jouer la moindre rencontre. Et si l’on imaginait réussir à rebondir dans une équipe candidate au titre, il n’en fut rien. Aujourd’hui, on l’aperçoit régulièrement à la télévision aux côtés de Kevin Garnett. Son maillot trône également au FedEx Forum aux côtés de celui de Zach Randolph.
Mais aussi : Jason Terry, Josh Smith, Corey Brewer, Jordan Farmar, Kris Humphries, Kendrick Perkins, Zaza Pachulia, etc.
DES PRÉ-RETRAITÉS CÉLÈBRES
Joe Johnson (38 ans)
16 pts à 44% (37% à 3-pts), 80% aux LF, 4 rbds, 4 pds en 35 min de jeu et 1276 matchs de saison régulière (120 matchs de playoffs)
S’il a tout fait, notamment en remportant le MVP de la Big3, pour revenir en NBA après un an sans jouer dans la ligue, Joe Johnson n’a pas trouvé grâce aux yeux des Pistons cette saison, la faute à un tendon d’Achille blessé. Il n’a pourtant pas tiré un trait sur un retour puisqu’il confiait il y a un mois à TMZ continuer de s’entraîner dans l’optique d’un coup de fil. Quoi qu’il arrive, l’arrière peut être fier d’une carrière longue de 17 saisons, incarnant l’un des joueurs les plus élégants de la ligue dès son arrivée à Boston et surtout à Phoenix. Longtemps critiqué pour son contrat signé en 2010 avec Atlanta (près de 124 millions de dollars sur 6 ans), il n’a en effet jamais véritablement assumé son statut d’un des joueurs les mieux payés de la ligue mais All-Star à sept reprises et All-NBA Third Team en 2010, il n’a pas à rougir de sa production en carrière. Il fut aussi l’un des « Iron Men » de la ligue avec quatre saisons de suite intégralement jouées entre 2003 et 2007 et cinq au total (il manqua de peu sa sixième en 2016, manquant un match à cause de son « buyout » de Brooklyn pour aller à Miami).
Pau Gasol (39 ans)
17 pts à 51% (37% à 3-pts), 75% aux LF, 9.2 rbds, 3.2 pds, 1.6 ct en 33 min de jeu et 1226 matchs (136 matchs de playoffs)
Ça sent la fin pour Pau Gasol, coupé par Portland en tant que joueur mais maintenu dans le staff… Actuellement en Espagne pour sa convalescence, le pivot ne veut pas en finir avec le basket et souhaite notamment disputer les Jeux Olympiques 2020. S’il y parvient, ce devrait être cependant le chant du cygne pour le joueur dont les derniers passages en NBA n’ont pas laissé un grand souvenir. Mais même si l’issue est proche, la carrière de Pau Gasol reste celle d’un des meilleurs joueurs de l’histoire, toutes compétitions confondues. Rookie de l’année 2002, sextuple All-Star, quadruple All-NBA Team et surtout double champion NBA, il a tout gagné dans la grande ligue (ainsi qu’en FIBA, bien évidemment) et fut l’un des meilleurs intérieurs de sa génération. Malgré les deux titres, son passage aux Lakers reste probablement sous-estimé, mais ses pairs, et notamment Kobe Bryant, reconnaissent bien l’impact exceptionnel qu’il y a eu.
Jamal Crawford (39 ans)
14.6 pts à 41% (34.8% à 3-pts), 86.2% aux LF, 2.2 rbds, 3.4 pds, 1 int en 29 min de jeu et 1326 matchs (74 matchs de playoffs)
S’il y en a bien un qui ne veut pas en finir avec le basket, c’est bien Jamal Crawford : l’un des plus élégants joueurs des vingt dernières années continue de faire des appels du pied aux franchises NBA, pour le moment en vain, malgré le soutien de nombreux pairs, tels que Jason Terry. Pourtant, en avril dernier, il se fendait encore de 51 points, devenant ainsi le joueur le plus âgé à atteindre la barre des 50 unités, devant Michael Jordan ! Si sa carrière devait en effet se terminer, il restera comme l’un des meilleurs sixièmes hommes de la ligue avec trois trophées à son actif et l’un des joueurs les plus estimés dans le vestiaire (nommé coéquipier de l’année en 2018). Et nul doute que l’ancien protégé de Michael Jordan continuera quoi qu’il en soit de jouer au basket, à Seattle, où il est vénéré grâce à son investissement auprès des jeunes.