Avec ses 18.4 points, 8.6 rebonds et 3.6 passes de moyenne, Julius Randle se fait peu à peu à la vie aux Knicks. Signé pour trois ans (dont deux pleinement garantis), l’ancien Laker a pris ses marques mais New York ne décolle pas, et pour Basket USA, il revient sur ce premier tiers de saison compliqué.
Comme l’an passé, vous effectuez une nouvelle saison solide en terme statistiques.
Je suis quelqu’un qui ne regarde pas trop les statistiques, je suis davantage un joueur qui se préoccupe d’aider l’équipe à essayer de progresser et à gagner des matches. Je sais que j’apporte dans plusieurs secteurs de jeu, mais je sais aussi que je peux, et que je dois faire encore mieux. Les stats ne servent à rien si vous ne gagnez pas de matches. Perdre de 20 ou 30 points après avoir fait un 25 points et 10 rebonds, ça ne sert à rien. Je veux juste tout donner et que l’équipe gagne, même si mes stats s’en ressentent à la baisse. Je veux gagner, et je veux aider les Knicks à revenir au premier plan.
On sent une petite frustration dans vos propos…
Perdre, ce n’est jamais facile à gérer, je ne vais pas vous le cacher. On a un roster intéressant, mais on a beaucoup trop de hauts et de bas pour faire de meilleurs résultats jusqu’à présent. Regardez le match que l’on a perdu face aux Wizards lundi, on peut gagner mais on fait des erreurs, on joue un quart-temps sur deux sans concentration et on perd face à une formation qui avait beaucoup de joueurs blessés. C’est un peu énervant, et tout le monde le sait. On se doit de réagir. On se doit de rebondir. Ce succès dans le derby face aux Nets nous fait du bien. On veut essayer de capitaliser sur celui-ci maintenant.
On vous sent à l’aise dans ce rôle de leader de l’équipe, on vous voit échanger en permanence avec vos coéquipiers.
J’aime beaucoup cela. Ça fait quelques années que je suis dans la ligue, et je me dois de donner des conseils aux plus jeunes et aux gars qui ont moins d’expérience que moi. C’est un rôle qui me permet aussi d’apprendre sur moi-même, car on ne devient pas leader du jour au lendemain. Savoir dire les bons mots, féliciter, passer un coup de gueule, ça doit être quelque chose que l’on doit faire de la meilleure manière possible, au moment idéal. J’en parle beaucoup avec les vétérans, comme Wayne Ellington par exemple, et Taj Gibson, qui ont joué aussi avec des gars qui étaient de grands leaders, donc ça m’aide aussi.
ÀA propos de votre jeu, on vous voit de temps en temps garder le ballon sur de longues séquences, et jouer un peu plus au large que par le passé. Quel regard portez-vous sur votre jeu cette saison ?
J’ai quelques points forts, mais je vais surtout me concentrer sur les points à améliorer. Je perds trop de ballons, j’oublie de switcher sur certaines défenses et je me dois de lâcher le ballon plus vite en transition. De temps en temps, j’ai tendance à un peu trop analyser le jeu et à perdre quelques secondes précieuses qui pourraient faire la différence. Je bosse sur ces aspects du jeu, et je sais que je vais faire mieux dans les prochains matches. On en parle avec mes coéquipiers et le coach, ça va venir. Je sais que j’ai encore une bonne marge de progression.
« Je sais que la frustration est grande »
Parlez-nous de l’approche de Mike Miller…
C’est un coach qui parle beaucoup et qui a une approche assez « universitaire » du coaching. Il aime tout décortiquer, donner des éléments de réponse au joueur pour le pousser à réfléchir. Ça me rappelle l’université pour être honnête avec vous. C’est constructif, et coach Miller est un gars qui veut que ses joueurs progressent semaine après semaine. On voit qu’il a passé beaucoup d’années en fac et en G-League, et ça fait du bien au groupe qui compte quand même un bon nombre de jeunes joueurs comme Frank Ntilikina, Mitchell Robinson, R.J Barrett Kevin Knox et Iggy Bradzeikis.
Qu’est-ce qui pourrait faire la différence entre les Knicks des 32 premiers matches de la saison et les Knicks des 50 à venir ?
Une série de victoires et être un peu plus régulier dans l’envie. On a eu beaucoup trop de matches où l’on a joué en étant dans la « réaction », en étant menés de 20 points rapidement en première période. On ne doit pas laisser le champ libre aux adversaires de marquer avec autant de facilité sur de longues minutes. Ce genre d’écart casse les jambes et met un coup au moral, donc c’est difficile de réagir et surtout de revenir dans le match en espérant le gagner. Il faut enchaîner quelques succès, un peu plus serrer la défense, et être impliqué dès le début de chaque match.
De meilleurs jours sont à venir très rapidement pour les fans de New York ?
On fait tout pour que cela arrive au plus vite. Je sais que la frustration est grande, mais on veut ramener les Knicks à un niveau très compétitif. Je ne suis pas venu à New York pour faire du tourisme, je suis venu ici pour bosser et faire de mon mieux pour que l’on fasse de nouveau rêver les fans.
Propos recueillis à Brooklyn